19 avril 2023

Déglobalisation : Le Parlement russe décide de protéger les citoyens russes des décisions internationales illégales

La Douma, chambre basse du Parlement russe, a adopté hier des amendements à la législation nationale, prévoyant une responsabilité pénale pour la collaboration et l'exécution de décisions, d'organes dont la Russie n'est pas membre et qui vont à l'encontre de la législation nationale.

Si la Cour pénale internationale est visée, elle n'est pas la seule et de loin. En cette période de radicalisation idéologique des organismes internationaux, la Russie entend protéger sa souveraineté nationale, autant que ses ressortissants, pouvant être pris en otage de ces jeux para-judiciaires globaux. C'est aussi un signal fort lancé par les étatistes aux élites globalistes russes. Les temps changent ...

Un groupe de députés de la Douma, à la tête duquel l'on retrouve Viacheslav Volodine, président de la chambre basse du Parlement, et les présidents des partis parlementaires, a déposé le 13 avril des amendements à la loi sur la sécurité, déjà passée en première lecture, et au Code pénal. Il s'agit de renforcer la  protection des citoyens russes, face à des décisions d'organismes internationaux, dont la Russie n'est pas membre et qui, aujourd'hui sont instrumentalisés dans ce combat pour la globalisation.

"Selon le président de la Douma d'Etat, ce projet de loi permettra "de protéger le pays des actions illégales, hostiles et agressives de diverses organisations internationales"."

Ce 18 avril, les amendements ont été adoptés à l'unanimité par les députés. Selon l'amendement à la loi sur la sécurité, de nouvelles compétences sont attribuées au Président russe, par l'ajout d'un sous-point b) à l'art. 8 point 6 de la loi fédérale sur la sécurité, pour protéger la Fédération de Russie et ses citoyens:

"dans le cas où des organes (organisations) étrangers et (ou) internationaux (interétatiques) prennent des décisions ou mènent des actions contraires aux intérêts de la Fédération de Russie et (ou) aux principes fondamentaux de l'ordre public de la Fédération de Russie "

Par ailleurs, le Code pénal a été modifié, pour introduire un nouvel article 284.3, selon lequel :

"quiconque aide à l'exécution des décisions des organisations internationales, dont la Russie n'est pas membre, ou des organes d'État étrangers concernant la poursuite pénale des fonctionnaires des autorités publiques de la Fédération de Russie dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions, ainsi que d'autres personnes dans le cadre du service militaire ou dans des formations de volontaires, contribuant à l'accomplissement des tâches assignées aux Forces armées de la Fédération de Russie, encourra une amende d'un montant de 300.000 à 1 million de roubles ou une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans."

Si ces amendements sont directement liés à l'adoption par la CPI d'un mandat d'arrêt contre le Président russe Vladimir Poutine et l'Ombudsman pour les enfants Maria Lvova-Belova (voir notre article ici), ils ne s'appliquent pas qu'à cette institution. L'on rappellera que la Russie est sortie du Conseil de l'Europe, qui lui semble avoir beaucoup de difficultés pour rompre avec elle. D'une manière générale, c'est un acte de déglobalisation : la Russie est sous l'influence de beaucoup d'organes internationaux toxiques, comme l'OCDE, dont elle n'est pas membre, mais avec lesquels elle collabore toujours activement. Ces amendements, espérons-le, vont conduire ces élites politiques encore hésitantes à reconsidérer les rapports de la Russie avec ces organes. Surtout en période de guerre ouverte. Décidément, Volodine se pose de plus en plus comme une figure incontournable des forces étatistes russes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.