10 avril 2023

Davos avait prévenu : « Vous ne possèderez plus rien ! »


En vertu de l’Executive Order 6102, Roosevelt, en 1933, avait réquisitionné l’or de ses compatriotes. Un ectoplasme d’Horizons, le micro-parti d’Edouard Philippe, lequel a fini sa mue, ressemblant désormais, sur le fond comme sur la forme, au charismatique Robert Hue, vient en tout cas d’imaginer convoquer l’épargne des Français pour soutenir… l’économie de guerre ! Rien que ça ! L’histoire ne dit pas, dans le flot de poudre qui semble agiter le landerneau du Macronistan, si ce député parlait ou non, comme on dit dans le milieu, « sous conso ».
Il n’empêche donc que, dans un rapport parlementaire, Christophe Plassard, puisqu’il s’agit de lui, député philippiste (sic) de Charente-Maritime, propose de soutenir l’économie de guerre avec la création d’un livret dédié, d’un plan d’épargne réglementée ou d’un emprunt d’État. Ou quand l’irrationnel devient réel ! Cette idée figurera-t-elle dans la loi de programmation militaire 2024-2030 bientôt présentée en Conseil des ministres, avant un examen en séance publique au Parlement « 5 à 6 semaines plus tard » ? Peut-être. Au demeurant, les idées fusent déjà pour soutenir l’économie de guerre lancée par Emmanuel Macron. Dès mars 2020 ?

Nul doute en revanche que les encours du livret A et du LDDS, qui ont atteint quelque 510 Mds € au 31/12/22, attisent la convoitise. Au pire, la macronie optera pour une « OAT-guerre », laquelle ne fera pas non plus dans la OuATe ! 

Le chiffre de la semaine

4.7%, le poids du déficit public dans le PIB de la France en 2022

L’Insee a dévoilé cette semaine sa première estimation des comptes publics 2022. Et c’est un euphémisme que de dire que les âmes sensibles doivent tout de suite interrompre la lecture de cette rubrique, surtout s’ils ont reçu leur 5ème dose !

En effet, comme attendu, les comptes publics portent nettement les stigmates des « guerres » que la France a traversées ces dernières années : le déficit public se situe à 4,7% du PIB et la dette publique (sans compter les 5.000 Mds € de hors bilan dont nous avons parlé récemment dans notre mensuel Finance & Tic), en très léger repli en raison d’effets statistiques, à 111,6% du PIB, contre, respectivement, en 2021, 6,5% et 112,8%.

A la tête d’un paquebot de 2.950 Mds € de dette publique en 2022, le Titanic fonce désormais sur le cap symbolique des 3 trillions €, dont, si la hausse du taux directeur de la BCE devait se poursuivre au même rythme, nous sentirions passer le service, lequel va, progressivement mais mécaniquement, s’élever, pour atteindre, au taux actuel de 2,7% pour le 10-ans, 80 Mds € annuels, soit une fois et demi le budget annuel de l’Éducation nationale ou encore près de la totalité des recettes annuelles de l’impôt sur le revenu ! Contents de raquer ?

La croissance a, pour sa part, été confirmée à 2,6% en 2022, contre +6,8% en 2021 (merci Bruno Lumière©) et -7,9% en 2020 (merci Manu Ier). Bercy accueille ces chiffres « avec soulagement » car le ministère anticipait un choc plus violent. En fait, si la hausse de l’indice des prix à la consommation (toujours à +5,6% en glissement annuel) est bel et bien une plaie pour les Français, l’inflation (monétaire), elle, en soutenant les recettes fiscales (+9% sur la TVA, par exemple, qui est la première rentrée de l’Etat), a de quoi redonner le sourire au meilleur des ministres de l’économie de la Cinquième. Voilà probablement pourquoi la macronie lutte d’arrache-pied contre elle…

La déclaration de la semaine

« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. », le Chancelier Olaf Scholz au sujet des difficultés de la Deutsche Bank

Nouvelle chute d’une banque en vue ! Cette fois, il s’agit de la Deutsche Bank, dont le cours de l’action a chuté de plus de 30% depuis janvier. Mais « il n’y a pas lieu de s’inquiéter », nous rassure le charismatique chancelier allemand.

Ce krach a été provoqué par une forte augmentation des CDS (credit default swaps) de la banque, lesquels, comme à la belle époque des attaques spéculatives contre la dette grecque, reflètent le coût de l’assurance contre le risque d’insolvabilité (ou de défaut) auquel sont exposés les obligataires. Le feu a été mis aux poudres par l’annonce d’un remboursement anticipé de certains titres de créances long terme, que le marché, en raison des problèmes structurels connus de l’une des plus grandes institutions financières allemandes, a interprété comme étant de mauvais augure. Les problèmes de la Deutsche, dont les actifs sont évalués à environ 1.500 Mds $, remontent en effet à la crise financière de 2008, dont l’activité d’investissement ne s’est pas vraiment remise, avec en (sub)prime, une kyrielle d’amendes imposées par les régulateurs, à la surveillance desquels elle n’a plus pu se dérober… Qui a dit Deutsche Qualität ?


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