USA : les responsables d’une maison de retraite inculpés de crimes liés au Covid

Mardi 14 mars, lors d’une conférence de presse, le procureur du comté de Los Angeles, George Gascon, a annoncé que des poursuites vont être engagées contre Loren Shook, PDG du Silverado Senior Living Management Inc et deux autres dirigeants de l’établissement. Ces dirigeants d’une maison de retraite (Los Angeles) sont inculpés pour des décès liés au Covid-19. Le transfert d’un patient infecté de New York, serait à l’origine de ces décès.

Les responsables d’une maison de retraite de Los Angeles ont été inculpés dans l’affaire des décès dus au Covid-19. Selon le procureur du comté de Los Angeles, George Gascón, ils ont accordé le transfert d’un patient qui provenait de New York, considéré comme un « épicentre du Covid-19 à l’époque », et aurait entraîné la mort de 13 résidents et d’un employé dans la maison de retraite.

Des décès dus au transfert d’un patient contaminé

Loren Bernard Shook, PDG de Silverado, Jason Michael Russo, administrateur, et Kimberly Cheryl Butrum, vice-présidente principale, doivent répondre de 13 chefs d’accusation pour mise en danger de personnes âgées et de cinq chefs d’accusation pour violations ayant entraîné la mort.

Selon Senior Housing News (SHN), des documents judiciaires ont révélé que Silverado a entrepris certaines actions qui mettaient en danger les résidents entre le 19 mars et le 19 avril 2020.

En effet, son PDG Shook et l’administrateur Jason Russo étaient bel et bien conscients de la menace. Selon les procureurs, les dirigeants de la résidence pour personnes âgées ont accepté l’admission d’un nouveau résident d’une unité psychiatrique de New York. Pourtant l’Etat de New York était déclaré épicentre du Covid-19 à l’époque, le risque que le patient soit porteur du virus était élevé.

Par ailleurs, il a présenté les symptômes le lendemain matin et a été testé positif. De plus, le patient n’a pas été placé en isolement. Selon les procureurs, il aurait contaminé 45 employés et 60 résidents. Cette contamination a provoqué le décès de 13 résidents et de Britanny Ringo, un membre du personnel âgé de 32 ans.

« L’enquête a révélé que l’équipe dirigeante de Silverado était consciente des risques liés à l’admission d’un nouveau résident provenant d’une région à haut risque et qu’elle n’a pas suivi les procédures appropriées pour protéger ses employés et les personnes vulnérables dont elle s’occupait », a déclaré M. Gascón.

Pour rappel, la loi exigeait à l’époque la fermeture de l’établissement à tout visiteur. L’admission du patient était donc un délit. 

Silverado nie toutes les accusations

Le vice-président principal des ventes et du marketing de Silverado, Jeff Frum, a déclaré à SHN que Shook nie toutes les accusations. L’exploitant des résidences pour personnes âgées a déclaré que « la priorité de Silverado est et a toujours été de fournir des soins, du respect et de la dignité de classe mondiale aux personnes atteintes de démence ».

Des experts juridiques ont déclaré à SHN que cette affaire pourrait concerner d’autres opérateurs du pays. Ils estiment que Loren Shook ne sera pas le seul exploitant de résidences pour personnes âgées qui fera face à des accusations en raison de la manière dont il a géré la pandémie.

Ces experts juridiques estiment que bien d’autres opérateurs pourront connaître le même problème. En effet à l’époque, les protocoles en vigueur n’étaient pas clairs et l’accès aux matériels de protection (EPI) était difficile, ce qui rendait difficile, voire même impossible, la limitation de la propagation du virus.

Les dirigeants de Silverado devraient comparaître devant un tribunal de Los Angeles demain après-midi. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent chacun une peine maximale de quatre ans de prison.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/20/aux-usa-des-responsables-dune-maison-de-retraite-inculpes-de-crimes-lies-au-covid/