C’est la substance du tweet du maître du tweet, plus idéologiquement “anti-tweet” que jamais, en réponse à un tweet canadien évoquant la probable arrestation de Trump mardi prochain...
@thevivafrei : « If this happens, it will be the beginning of Trump’s reelection. »
Elon Musk, en réponse à @thevivafrei : « If this happens, Trump will be re-elected in a landslide victory. »
Tout est dit d’essentiel dans ces quelques mots du coup de théâtre où, une fois de plus, il semble bien que la justice US sous forte influence démocrate et antiTrump, ait conduit la procédure pour en faire une arme politique. Si c’est le cas, on retrouve la même sottise abyssale, absolument indifférente aux réactions évidentes de la base populiste de Trump, y compris dans la partie qui a été déçue par ses récents déboires électoraux et qui se remobiliserait alors pour lui.
La première question concerne l’arrestation : aura-t-elle lieu ou pas ? Officiellement, on n’en sait rien. ‘ZeroHedge.com’ écrit :
« Le ‘Washington Post’ rapporte que le porte-parole de M. Trump, Steven Cheung, a déclaré samedi matin qu'il n'y avait pas eu de “notification” d'un acte d'accusation et que les partisans de M. Trump devraient assister à un rassemblement qu’il organise la semaine prochaine au Texas en vue de sa réélection en 2024.
» Susan Necheles, une avocate de M. Trump, a déclaré que sa propre remarque sur le moment de son arrestation avait été glanée dans les médias vendredi. Il y était dit que les forces de l'ordre locales et fédérales prévoyaient de se réunir au début de la semaine prochaine pour discuter de la sécurité et de la logistique liées à l'inculpation attendue de M. Trump.
» “Comme il s'agit d'une poursuite à caractère politique, le bureau du procureur s'est engagé dans une pratique consistant à tout divulguer à la presse, plutôt que de communiquer avec les avocats du président Trump comme cela se ferait dans une affaire normale”, a déclaré Necheles dans un communiqué. »
L’affaire qui conduirait à l’inculpation de Trump concerne l’aventure qu’il a eue, il y a une quinzaine d’années, avec l’actrice et reine du porno Stormy Daniels. En 2015, $130.000 furent versés à Daniels pour qu’elle ne dévoile pas l’aventure alors que Trump entamait sa campagne. C’est l’avocat de Trump alors, Michael Cohen, avocat marron de profession, qui assura la transaction ; depuis, Cohen a rapporté sous serment tous ces détails en chargeant Trump, pour obtenir une réduction de peine dans le jugement contre lui dans cette même affaire. L’accusation porte sur l’utilisation frauduleuse de fonds destinés à une campagne électorale ; l’un des principaux arguments de Trump est qu’il a lui-même financé en partie sa campagne, donc que ces fonds ne pouvaient être considérés sous cette seule rubrique.
« Si Trump est accusé de falsification de documents commerciaux, il devra se rendre aux autorités new-yorkaises et comparaître dans un tribunal de Manhattan. L'ancien président aurait coordonné un transfert de 130.000 dollars à la star du porno Stormy Daniels par l'intermédiaire de son ancien avocat Michael Cohen.
» “Les paiements ont été faits à un avocat, pas à Stormy Daniels. Les paiements ont été faits à l'avocat de Donald Trump, ce qui serait considéré comme des frais juridiques”, a déclaré un des avocats [actuels de Trump] à MSNBC en début de semaine, ajoutant que Cohen “était son avocat à l'époque et lui a conseillé que c'était la bonne façon de procéder pour se protéger, lui et sa famille, de l'embarras. C’est aussi simple que cela. Ce n’est pas un crime”.
» Selon le New York Daily News, le bureau du procureur de Manhattan a tenu des réunions avec plusieurs organismes chargés de l'application de la loi pour discuter des problèmes de sécurité avant une éventuelle mise en accusation. »
Bien, l’affaire en elle-même n’est pas exaltante. Ce qui importe, certes, c’est l’impact de l’affaire, avec une éventuelle arrestation, sur la situation politique de Trump dans la perspective des présidentielles de 2024. L’affaire n’étant pas quelque chose de dramatique ni d’extrêmement grave, qui enverrait Trump derrière les barreaux pour 175 ans, au côté d’Assange, on passe effectivement aussitôt aux conséquences politiques déjà résumées plus haut par le tweet de Musk, et qu’on retrouve chez ‘ZeroHedge.com’ :
« Et si Trump est inculpé la semaine prochaine, il pourrait tout aussi bien donner le coup d'envoi de sa campagne présidentielle, – ce serait une sacrée façon de commencer ! »
RT.com a dressé une image beaucoup plus détaillée de la situation de Trump vis-à-vis des présidentielles, jusqu’à prendre en compte la possibilité d’une condamnation de Trump avant novembre 2024 (date de l’élection présidentielle). L’accusation portée contre Trump est sans précédent dans l’histoire des USA, pour un ancien président ; même Nixon, qui avait abondamment utilisé ses fonds de campagne pour des opérations politiques illégales dans le cadre de l’affaire du Watergate, ne fut jamais inquiété. C’est au moins le signe d’un acharnement, ou ‘weaponization’ du processus juridique (transformation d’un acte non-politique ni guerrier en un outil politique ou guerrier).
« L’avocat de Trump a accusé le procureur Alvin Bragg, le procureur du district de Manhattan, d'avoir “weaponisé” le système judiciaire, en transformant en crime une accusation de délit mineur que les procureurs fédéraux ne jugeaient pas digne d'être poursuivie. S'il est reconnu coupable avant novembre 2024, cela pourrait potentiellement l'empêcher d'accéder à la Maison Blanche.
» Lorsque le FBI a organisé une descente nocturne dans la propriété de Trump à Mar-a-Lago, en Floride, l'été dernier, le New York Times a exprimé la crainte que les tactiques musclées de l'agence ne galvanisent la base de l'ancien président et que les troubles électoraux qui en résulteraient ne permettent pas seulement aux républicains de prendre le contrôle du Congrès, mais aussi de donner à Trump l'investiture pour la présidentielle de 2024 sur un plateau d'argent.
» Bien que les républicains aient repris la Chambre des représentants, les élections de mi-mandat n'ont pas été à la hauteur de la déroute partisane attendue par de nombreuses personnes à droite, le Sénat restant aux mains des démocrates. Bien que la cote de popularité du président sortant Joe Biden avoisine un niveau record, même au sein de son propre parti, la plupart des sondages l'opposant à M. Trump le placent en tête avec quelques points d'avance. Selon M. Musk et de nombreuses autres personnes, une arrestation pourrait facilement faire passer M. Trump en tête. »
La haine comme référence
Il paraît difficile de comprendre pourquoi une telle procédure est lancée, dans ces conditions brutales et agressives, contre Trump, par des services qui sont évidemment motivés par l’opposition politique. Nous disons “difficile” dans le sens où les adversaires de Trump dans le système judiciaire ne semblent pas avoir compris qu’ils risquaient très fortement d’obtenir un résultat inverse à celui qu’ils recherchent : Trump martyr, Trump à nouveau relancé etc.
La seule référence expliquant ce comportement est l’irrationalité de la haine des adversaires progressistes et démocrates de Trump, ce sentiment qui fait perdre tout sens tactique aux attaques qu’on lance. Dans ce cas, l’affaire Stormy Daniels devient une seconde affaire, une seconde attaque, de la même sorte que celle du raid du FBI contre la résidence de Trump en Floride, à Mar-a-Lago. Une attaque si violente par rapport à sa cause que l’effet devrait être de relancer (à nouveau) la popularité de Trump comme nous l’annonce Elon Musk.
Ce phénomène était constaté par nous lors de ce premier incident, avec l’erreur sur les conséquences où nous conduisaient les sondages beaucoup trop favorables aux républicains qui commirent nombre d’erreurs, et Trump en premier entre août et novembre 2022.
« Aujourd’hui, le principal facteur psychologique de la crise aigu et pathologique de l’américanisme poussée à son extrême par les démocrates-Woke, – dirions-nous ‘démoWoke’, ou le Woke transformant les démocrates en démiurge-postmoderne du démon ? – c’est la haine. Le raid du FBI montrerait alors que la “haine de Trump” l’a emporté sur la “haine de Poutine”, – décisivement par rapport au rendez-vous eschatologique des élections de novembre 2022. Ukrisis aurait alors conduit, par la tension qu’elle expose, à l’identité de la crise finale de la séquence novembre-2022. »
L’erreur fut donc de croire que la manœuvre fautive du camp antiTrump avait assuré une position inexpugnable à Trump. Mais Trump sait également faire des erreurs, et il en fit beaucoup dans les trois mois suivants. Il n’empêche, aujourd’hui avec cette affaire Stormy Daniels, il y a de fortes chances pour que Trump ait le moyen de redresser sa position, – comme il l’annonce d’ailleurs sans ambages, mobilisant ses partisans autour de lui, pour le défendre, le renforcer, l’aider à lancer sa campagne, qui sera une “campagne de vengeance”.
Comme on le voit dans le texte cité, “la haine de Trump” a beaucoup à voir avec “la haine de Poutine”, au moment où les deux hommes connaissent un destin similaire, ou disons un accident-bouffe semblable face à des appareils de justice devenus fous, illégitimes et faussaires à cause de ce sentiment de “la haine” alimenté par les ambitions et les intérêts de la corruption. On peut argumenter à perte de vue et dans tous les sens, sur Trump et Poutine ; au contraire, pour la haine qui caractérise la démarche de leurs principaux adversaires, – zombie-élites issus du Système, comme autant de déjections, – il n’est guère besoin d’arguments. Cette définition du philosophe Günther Anders (auteur de ‘L’obsolescence de l’homme’ et premier mari de Hannah Arendt), sur ‘La haine à l’état d’antiquité’ suffit amplement à nous éclairer.
Anders démontre « la puissance méphitique, diabolique de la haine, comme moteur essentiel de la psychologie de destruction (de déconstruction ?) de “l’autre” » ; ce qui nous faisait dire que, pour les psychologies malades qui caractérisent ces gens dont nous parlons, qui sont les gardiens du “temple du Bien” situé là-bas, bien rangés et propres sur eux au fond du “camp du Bien”, – le haine serait « le seul moyen d’exister vraiment » ; – et il s’agirait alors de rien de moins que l’ontologie pure à la fois de la dégénérescence de l’esprit comme moteur et de l’esprit de plus en plus dégénéré comme production continue de ce moteur, – car c’est qu’il s’agit d’exister à tout prix ! (Mots en gras de l’auteur, dans la citation) :
« Plus vrai que le célèbre ‘principe ergo’ de Descartes, il y a cet autre, vulgaire, quasi universellement reconnu : “Je hais, donc je suis”. Ou, plus précisément : “Donc, je suis moi”. Ou, finalement : “Donc, je suis quelqu’un”.
» En effet, la haine n’est pas seulement la forme première (pré-théorique) de la négation, elle n’est pas seulement le plaisir anticipé (sadique) d’anéantir l’autre, mais simultanément aussi l’affirmation de soi par négation et destruction de l’autre. [...]
» Le dit de la haine “il faut qu’il ne soit pas, pour que moi je sois”, culmine alors, après l’acte d’anéantissement, dans l’énoncé que voici : “Il n’est plus, donc je suis, moi qui reste l’unique”. »
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