Marine Le Pen vient de prononcer le meilleur discours de sa carrière politique. En se plaçant essentiellement sur le plan des institutions, la triple candidate à l’élection présidentielle a défendu le bon usage d’une Cinquième République dans laquelle les Français ont, en juin 2022, souhaité rééquilibrer les pouvoirs et rendre son rôle au Parlement. Du coup elle se place en opposante raisonnable et responsable. Elle récolte les fruits de son opposition tranquille à la réforme des retraites.
📹 A la brutalité de son pouvoir, le président ne peut pas ajouter la violence verbale.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 22, 2023
En agissant ainsi, il n'use pas seulement les institutions de notre République : il démonétise la parole publique. pic.twitter.com/mFVPRDqLFP
Je n’ai pas le compliment facile la concernant. Mais là je dois dire que Marine Le Pen vient de prononcer un très bon discours. Je pense le meilleurs discours de sa carrière politique. La parole était cinglante, le diagnostic politique implacable. Marine Le Pen s’est placée essentiellement sur le plan institutionnel.
Elle a insisté sur les différentes façons qu’a Emmanuel Macron de contourner le Parlement: insistant en particulier sur la formule très dangereuse consistant à dire que « tout ne doit pas passer par la loi ». (Il s’agit en fait d’une vieille idée libérale, le fait qu’il y a trop de lois votées, détournées au service d’un pouvoir en dérive autoritaire).
Madame Le Pen a insisté sur le fait que le pouvoir de Madame Borne était désormais inexistant. Elle a surtout pris la défense des institutions du Général de Gaulle, qui impliquent, pour fonctionner, que l’on reveinne vers le peuple, soit par la dissolution, soit par le référendum.
L’opposition tranquille
📹 En opposant "la foule" à la souveraineté du peuple exercée par ses représentants, Emmanuel Macron oublie un peu vite qu'il a foulé aux pieds cette représentation nationale, en empêchant le vote sur la #RéformeDesRetraites. pic.twitter.com/jXiNcu1xHL
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 22, 2023
Madame Le Pen cultive le personnage de l’opposante tranquille mais efficace. Elle prend la défense des Français contre le mépris macronien. Elle annonce la manière dont elle présiderait, si elle accédait à la fonction suprême: elle a en particulier insister sur le fait qu’Emmanuel Macron voulait à tout prix à la fois présider et gouverner; rejetant les échecs sur son Premier ministre et s’attribuant les succès.
Il n’y a rien à redire. On mesure bien, pour autant, le chemin qui reste à parcourir. Il ne faudrait pas sous-estimer l’opposition radicale entre les oppositions. La gauche qui se requinque continue à voir dans « l’extrême droite » l’ennemie.
Ce matin, un cortège de la CGT, à Lyon, a tagué la façade de l’ISSEP, l’école de sciences politiques et de management fondée par Marion Maréchal.
« Fachos dehors », ont-il tagué sur le rideau de fer, après avoir forcé l’école à se barricader avant leur passage. Comme si le fasciste, ce n’était pas en l’occurrence, Emmanuel Macron, porteur de ce que j’ai appelé « fascisme gris », ce gouvernement autoritaire au service du capitalisme de connivence et d’un gouvernement mondial qui s’entretient par la manipulation monétaire et par les guerres, théâtrales mais permanentes.
Cependant, ce genre d’épisode trace la voie pour Marine Le Pen: elle doit rassembler tous les patriotes, des souverainistes à ceux qui ne transigent pas sur la démocratie française, comme Charles de Courson. Lourde tâche. Mais c’est la condition de la réussite.
Le discours d’aujourd’hui est un bon début. Mais le plus dur commence.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/22/marine-le-pen-defend-la-constitution-contre-emmanuel-macron/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.