Les 7 péchés capitaux du président Macron – (1)la guerre civile

Il est urgent de réaliser une radioscopie du comportement politique macronien. J’ai identifié 7 péchés politiques capitaux de l’actuel chef de l’État. Aujourd’hui, la propension à la guerre civile comme moyen de se maintenir au pouvoir.

Lorsque les Français désignent de grands chefs d’État de notre histoire, ils identifient, consciemment ou non, des hommes qui ont mis fin à des guerres civiles ou qui les ont empêchées. Comment ne pas être frappé, au contraire, par la fascination qu’exerce sur Emmanuel Macron la guerre civile?
Henri IV, Napoléon, de Gaulle

Pourquoi Henri IV est-il le roi préféré des Français quand ils évoquent notre histoire? Parce qu’aucun n’incarne mieux que lui la capacité qu’avaient nos souverains à empêcher ou mettre fin à la guerre civile. Henri IV ne serait pas entré simplement comme « le vert galant » dans l’histoire: au-delà de son goût pour « la bagatelle », qui le rend sympathique à nos yeux, il est surtout celui qui a mis fin aux guerres de religion.

Les Français admirent Louis XIV, le « roi Soleil », mais ils aiment Henri IV, le pacificateur de l’Edit de Nantes (1598). Alors que Louis XVI fut sans doute le plus intelligent et le plus réformateur de nos rois, sa réputation souffre d’avoir manqué – de très peu – le pari que la paix civile pouvait l’emporter sur toutes les passions révolutionnaires.

Peut-être Napoléon III fut-il l’égal de son oncle Napoléon Ier en termes de transformation de la France. Nous lui devons notre première industrialisation comme nous devons à Napoléon Ier l’Etat moderne. Cependant, nous n’aimons pas l’auteur du coup d’Etat du 2 décembre 1852, alors que nous avons pardonné à Bonaparte le Dix-Huit Brumaire parce qu’il a mis fin à dix ans de guerre civile.

De Gaulle est le plus populaire de nos chefs d’Etat récents parce que nous osons imaginer ce qu’aurait été une France livrée aux combats entre communistes et partisans de l’administration d’occupation américaine (l’AMGOT) si de Gaulle n’avait pas été là. Et nous aimons d’autant plus celui que tant de Français appellent encore, familièrement, « le Général », qu’il nous a évité une seconde guerre civile – autour de la question algérienne.

Macron le Grand Diviseur

Comment l’actuel président français a-t-il pu déclencher le 49-3 plutôt que de renoncer à sa réforme des retraites, se sont demandés beaucoup de Français, stupéfaits de la provocation?

En réalité, Emmanuel Macron ne sait pas gouverner autrement. Cet homme inverse le cheminement habituel de ceux qui sont devenus nos chefs d’État. Par exemple, les dauphins des rois de France ont souvent été bagarreurs. Mais une fois devenus rois, ils ont rassemblé. On connaît la célèbre formule de Louis d’Orléans, devenu Louis XII, par l’absence de descendant mâle de Louis XI et Charles VIII: « Le roi de France n’épouse plus les querelles du duc d’Orléans ». Et Louis XII, détesté avant de monter sur le trône fut ensuite surnommé « le père de la nation ».

Emmanuel Macron, lui, a fait le contraire. Il s’est présenté, pour être élu, comme l’homme du « ni droite ni gauche » et du « en même temps », prêt à réconcilier les points de vue opposés. Et il gouverne comme le chef des possédants et du parti de l’ordre contre tout ceux qui s’opposent à la politique mondialiste.

Emmanuel Macron a brisé le mouvement des Gilets Jaunes par une violence que l’on n’avait plus vue depuis la Commune de Paris et les années du Clemenceau « briseur de grèves » (Clemenceau a sauvé sa réputation en devenant le président du conseil menant les Français à la victoire en 1918 mais Adolphe Thiers, le bourreau des communards est aujourd’hui détesté). Rendons-nous compte de ce que signifient les onze morts de la crise du Gilets Jaunes! Et de la froideur avec laquelle il déclarait peu après: »Comme vous, je déplore que 11 de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise. Je note qu’ils ont tous perdu la vie, bien souvent en raison de la bêtise humaine. Mais qu’aucun d’entre eux, aucun, n’a été la victime des forces de l’ordre. ». En négligeant de parler des vingt quatre manifestés éborgnés et des cinq mains arrachés recensés par Amnesty International. Et des 144 blessés graves selon Libération.

 

C’est le même Emmanuel Macron qui a imposé le pass sanitaire le 12 juillet 2021, déclaré en janvier 2022, qu’il « emm…. » les non-vaccinés; et à ce jour toujours pas réintégré les soignants non vaccinés suspendus. Cela restera la honte des adversaires d’Emmanuel Macron de ne pas avoir exploité cette déclaration pendant la campagne présidentielle.

Les Français ne pardonnent pas à ceux qui fomentent la guerre civile

Nous ne pensons pas avoir besoin de rappeler ce que signifie le vote bloqué d’un texte de réforme des retraites qui était incapable de réunir une majorité à l’Assemblée Nationale à l’issue des débats.

Les images des destructions, incendies et violences commises pendant ou à l’issue des manifestations du jeudi 23 mars confirment, si besoin était, que le Président a jeté de l’huile sur le feu. Il répète la manière dont il a brisé le mouvement des Gilets Jaunes.

Mais ce qui a fonctionné il y a quatre ans est peu susceptible de se répéter. Macron est désormais engagé dans une guerre avec les Français! Le débat portera de moins en moins sur la question des retraites et de plus en plus sur celle de la démocratie. Mais la démocratie, c’est aussi le régime par excellence de la paix civile!

Emmanuel Macron devrait prendre garde: il est en train de graver dans le marbre de la mémoire nationale qu’il est un fomenteur de guerre civiles. Et dans notre histoire, la guerre civile, ça n’est jamais pardonné. C’est un péché capital en politique.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/24/les-7-peches-capitaux-du-president-macron-1la-guerre-civile/