Il y a parfois d’amusantes collisions d’actualité, parfois fortuites, parfois non et parfois on se demande. Et alors que le gouvernement est actuellement très occupé par un peuple plus remuant que prévu, le voilà qui tente, envers et contre tout, d’intéressantes cabrioles avec les remboursements de sécurité sociale.
C’est ainsi qu’on apprend, quelque peu surpris, que la Sécurité sociale vient de mettre fin, ce premier mars, au remboursement partiel des cathéters de thrombo-aspiration, un équipement de pointe dans le traitement des accidents vasculaires cérébraux.
Décision d’autant plus surprenante que l’usage de ces cathéters est particulièrement efficace au point d’être devenus l’indication de référence dans le traitement des AVC et que, comble de la bizarrerie bureaucratique bien tortueuse, le même gouvernement a décidé En Même Temps qu’on en déploie davantage sur tout le territoire, au plus près des patients.
Décidément, la France en Marche ressemble de plus en plus à un homme ivre qui titube du rail gauche au rail droite du chemin de fer sur lequel le train du progrès va passer très vite sans s’arrêter…
D’autant qu’En Même Temps toujours, et en opposition avec ce déremboursement brutal et d’une logique discutable, Babeth Borne – qui serait encore et toujours le Premier ministre – annonce sans sourciller le remboursement des protections périodiques réutilisables pour les femmes pardon les humanoïdes munis de vagins de moins de 25 ans.
L’annonce – en fanfare, évidemment – de cette mesure, goulument
détaillée dans la plupart des journaux républicains, démocratiques et
fact-checkés, laisse pudiquement en suspens une question qui taraudera
pourtant l’homme le mammifère bipède de la rue : pourquoi
s’arrêter à 25 ans, laissant ainsi supposer qu’après cet âge, il n’y
aurait plus besoin de ces protections périodiques ?
Choix étonnant de l’âge et choix tout aussi étonnant du remboursement qui porte donc sur une protection qui n’est pour ainsi dire plus du tout employée depuis un demi-siècle et que les prurits écolo-conscientisants n’arrivent pas à faire revenir en grâce.
C’est aussi un choix révélateur en ce qu’il porte, encore une fois, sur quelque chose de relativement intime : on en vient à se demander ce qui peut bien obséder autant nos élites qui sont régulièrement à se préoccuper de ce qui se passe entre nos jambes. Il ne s’est en effet écoulé que quelques mois depuis l’annonce de la gratuité des préservatifs par Emmanuel Macron, seulement quelques jours depuis que ce dernier a lancé avec beaucoup d’emphase une grande campagne de vaccination contre le papillomavirus, et quelques heures depuis qu’il a proposé d’inscrire l’IVG dans la constitution…
Au passage, on s’étonnera (sans s’éterniser, cependant) que les dirigeants aient choisi de ne plus rembourser un traitement pourtant efficace, au profit d’une lubie à la mode… Peut-être s’agit-il d’un calcul économique malin ? C’est improbable tant l’économie est pour ces gens-là une contrée étrangère, hostile et jamais visitée (Bruno Le Maire a cru y faire un tour, jadis, alors qu’il n’a fait que du tourisme au Royaume des Budgets En Carton) ; néanmoins, force est de constater que la quantité de femmes qui désireront réellement porter des protections périodiques réutilisables et se les faire rembourser est probablement beaucoup plus faible et donc bien moins coûteuse que le remboursement des cathéters pour traiter les AVC dont le nombre ne risque pas de diminuer prochainement, et au contraire même si l’on se rappelle les performances notables de certaines injections miracles récentes en matière de coagulations intempestives rigolotes.
Mais pourquoi se plaindre ? Après tout, cette gestion unilatérale et complètement détachée des vraies demandes des Français est une illustration parfaite du collectivisme en application : personne ne peut choisir, au niveau individuel, ce qui est ou non assuré, remboursé ou couvert. Une entité plus ou moins désincarnée choisit pour tout le monde, et si cela ne convient pas, peu importe.
Le pompon étant bien sûr d’enfiler ce genre de décisions avec force battage médiatique alors même que le pays semble bien plus proche d’une crise énergétique majeure que d’une rupture de stock de lingettes, ou qu’on fait, chaque jour qui passe, le constat d’un dénuement assez tragique (pour ne pas dire mortel) de l’armée française, toutes armes confondues, ou que les demandes d’aide alimentaire sont en nette hausse…
Décidément, la priorité gouvernementale a été placée au-dessous de notre nombril. Il n’y a rien pour nos têtes, nos cœurs et nos ventres.
Encore une fois, il s’agit de faire plaisir à une hyper-minorité ultra-bruyante d’activistes qui n’ont de féministe que le logo, et pour le reste, le gouvernement ne cherche absolument pas à résoudre les problèmes des Français. Il ne cherche qu’à se faire bien voir de ceux qui ont l’oreille biaisée des médias, point.
Dans une course à l’échalote tragique, on assiste à la surenchère entre ce que les “minovités risibles” réclament à grands bruits, ce que les médias caricaturent avec leur talent tout particulier à narrer des âneries, et ce que les politiciens cherchent à accomplir avec leurs compétences de plus en plus étroites.
En pratique, le gouvernement et plus généralement les politiciens actuellement élus sont devenus incapables de proposer des solutions viables ou même simplement crédibles, et encore moins d’appliquer des solutions connues à des problèmes connus. Ils sont en revanche de plus en plus affûtés pour apporter des solutions idiotes à des problèmes qu’ils créent de toute pièce.
Dès lors, armé de ce prisme de lecture, et vu le niveau assez ahurissant de pourrisme des solutions qu’ils nous amènent en matière d’énergie, de mobilité, de fiscalité, de retraites, de santé ou d’emploi et j’en passe, comment ne pas comprendre que le principal des problèmes n’est pas la conjoncture ou les crises mondiales que nous traversons, mais bien nos fabuleux dirigeants ?
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