Le "projet Kentler" a été présenté comme une expérience scientifique et a été mis en place à partir des années 1970 sous l'égide du professeur de psychologie Helmut Kentler. Elle a duré trente ans et a fait des milliers de victimes.
Des pédophiles payés par l'Etat pour s'occuper d'enfants. L'affaire peut paraître surréaliste, mais elle a pourtant existé. Légitimée par une expérience scientifique qui a duré près de trente ans, à partir des années 1970, en Allemagne.
Il s'agit d'un projet, nommé "Kentler", du nom de son instigateur, le professeur de psychologie Helmut Kentler, réputé grand sexologue, qui a proposé cette expérience inédite, comme l'explique le Deutsche Welle.
Le postulat est simple : les services sociaux confiaient des enfants sans-abri de Berlin-Ouest à des pédophiles sous prétexte que ces derniers seraient des "parents très aimants". Et en plus, il a été démontré que certains recevaient une allocation de garde régulière. Le sexologue a toujours argué que les rapports sexuels entre des enfants et des adultes étaient inoffensifs.
Deux victimes sont sorties du silence
Le scandale a véritablement éclaté lorsque deux des nombreuses victimes ont décidé de révéler l'affaire au grand jour, il y a quelques années. Marco et Swen ont alors décidé de porter plainte.
Un premier rapport sur cette "expérience" a été publié en 2016 par l'Université de Göttingen. Les chercheurs ont mis en exergue que le Sénat de Berlin voulait laisser cette affaire sous le tapis.
Une pédophilie "acceptée, soutenue, défendue"
Et pour cause, il a été démontré qu'il y avait un véritable "réseau entre les établissements d'enseignement", la protection sociale des jeunes et le Sénat de Berlin, dans lesquels la pédophilie a été "acceptée, soutenue, défendue".
Depuis, les chercheurs de l'Université de Hildesheim sont partis à la recherche des dossiers afin de les étudier. Ils viennent de publier les résultats de cette enquête véritablement choquante
L'instigateur de l'expérience Helmut Kentler mort depuis quelques années n'a jamais été poursuivi et les victimes n'ont jamais été reconnues en tant que telles. Mais depuis peu sous l'influence de la sénatrice Sandra Scheeres, l'affaire est relancée et les autorités ont promis de faire toute la lumière sur ce scandale où l'administration de l'Etat était complice.
Des milliers de victimes
Le nombre de victimes n'a pas pu encore être comptabilisé mais "au sous-sol du bâtiment administratif de l'éducation, il y a environ 1 000 dossiers qui n'ont pas pu encore être traités", a déclaré un chercheur de Hildesheim lors de la présentation du rapport.
Lors de la conférence de presse organisée lundi 22 juin, pour présenter le rapport, les deux victimes grâce auxquelles l'enquête a pu avoir lieu, Marco et Swen ont pu s'exprimer et ils ont confié qu'ils espéraient comprendre comment un tel système avait pu être mis en place et durer si longtemps. "Nous savons ce qui s'est passé parce que nous l'avons vécu", a confié Marco.
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