En psychologie comportementale, le dénialisme est le choix de nier un fait sans justification rationnelle, c’est un moyen mis en place afin d’éviter une vérité inconfortable. En sociologie, c’est comportement individuel ou collectif de malhonnêteté qui consiste à ne pas prendre en compte un fait. Et en science, le dénialisme se caractérise par le rejet de preuves scientifiques accablantes.
Le covid, qu’on l’ait attrapé ou non, aura eu un effet assez extraordinaire et assez inexplicable. En effet le covid a rendu les hommes et la société sourds et aveugles, par altération des facultés d’observation, d’analyse et de jugement.
Une opinion en train de se mettre en place est que nous arrivons vers la fin de l’épidémie, et que l’humanité a été sauvée grâce à la vaccination de masse et à la chasse aux hérétiques aux dangereux charlatans qui voulaient traiter avec de la poudre de perlimpinpin. C’est assez extraordinaire de voir comment on peut asséner des contrevérités de la sorte, comment on peut nier certains faits, comment il est interdit d’avoir des doutes. Nous assistons à une véritable inoculation psychologique du déni.
LE DÉNIALISME DE LA PRESSE
Un magnifique exemple de ce dénialisme se retrouve dans un article des Échos du 3 mars 2023, intitulé « Covid : d’une manipulation à l’autre… ». Il résume parfaitement la situation actuelle et ce que la population en retiendra.
Que dit cet article ?
« Alors que le Covid-19 semble s’estomper en France et que la lumière est désormais faite sur l’inefficacité totale des ivermectine, colchicine, hydroxychloroquine et autres, il convient maintenant de refaire un point sur les vaccins, notamment ceux à ARN, afin de corriger l’incroyable torrent de « fake news » que nous subissons encore quotidiennement. »
Dans les explications de l’article, manifestement l’auteur n’a pas lu grand-chose de la littérature mondiale et scientifique sur le sujet, se contentant sans doute de Face de bouc et de Cui Cui, ce qui ne l’empêche pas d’affirmer des (contre)vérités surprenantes, du vrai déni.
On y apprend que « ces vaccins sont un traitement préventif qui n’a jamais été autant surveillé ». Ah bon ? C’est la première fois que l’on voit une phase 3 sans aucun suivi des patients ayant pris le « médicament », ce qui autrefois était une obligation ! Le terme de « surveillé » s’adresse plus aux non-vaccinés qu’aux vaccinés.
Mais surtout on lit à propos de ces vaccins qu’ « aucun signal sur la mortalité n’a été observé sur l’ensemble du globe à ce jour ». Il est bien écrit aucun, et aucun veut dire aucun, c’est à dire zéro ! Pourtant fin janvier 2023, les chiffres de l’EMA donnaient plus de 18 000 décès pour l’Europe, et quand on sait que « sur l’ensemble du globe à ce jour » 10 fois plus de doses ont été administrées, faites le calcul, du dénialisme dans toute sa splendeur ! L’auteur aurait dû aller à la source au lieu d’asséner de telles contrevérités. Passons sur le fait que ces chiffres, comme l’a signalé la directrice de l’ANSM auditionnée l’an dernier sur le sujet par la représentation nationale, sont très sous-estimés. Un bon journaliste doit être au courant de cela il me semble.
« Il est essentiel de rappeler l’absence de mortalité directement attribuable au vaccin, malgré de fausses rumeurs rapportées sur les réseaux sociaux, à propos d’athlètes de haut niveau ». Il a raison, il faut plutôt lire la presse locale, et le décompte là encore est constatable : 1 229 décès rapportés dans cette presse au dernier décompte. Il est vrai que de tous temps des sportifs meurent sur les terrains. Il est vrai que Michel Berger est mort sur un terrain de tennis, mais ce que ce journaliste (qui n’est manifestement pas d’investigation) semble ignorer, c’est que ces décès étaient pour une très grande majorité dus à des pathologies cardiaques préexistantes (cardiomyopathies hypertrophiques, affections congénitales des artères coronaires, voire athéroscléroses précoces), alors que les décès actuels sont dus à des pathologies cardiaques toutes fraîches, des myocardites, ce qui est totalement différent. Ces accidents sont également 30 fois plus nombreux, ce qui devrait interpeller ce journaliste. Il aurait pu apprendre aussi que le Comité International Olympique à Lausanne avait fait une étude sur le sujet, relevant 1 101 morts subites en 35 ans (de 1966 à 2004), soit 29 par an, alors qu’on en a actuellement plus de 1 000 en un an. 3 décès au marathon de Comrades (Afrique du Sud) l’an dernier, contre 8 en tout pour les 40 années précédentes, cela semble normal pour notre journaliste, qui n’a pas vu non plus l’alerte lancée par la Fédération Internationale de Cardiologie, il est vrai qu’elle n’était pas sur les réseaux sociaux.
Quant au fait que « la lumière est désormais faite sur l’inefficacité totale des ivermectine et autres », je l’invite à lire les articles publiés dans les revues scientifiques. En a-t-il lu une seule ? En ce qui concerne l’ivermectine en prophylaxie, il y a « sur le globe » pas moins de 18 publications, 18 publications qui démontrent une efficacité dépassant les 80%. Aucune n’est citée dans la presse, celle que la vérité dérange. En ce qui concerne l’efficacité sur les décès, il aurait pu au minimum lire le rapport de l’OMS sur l’ivermectine qui sélectionne les études les plus fiables pour constater une réduction de 3 décès sur 4. C’est écrit, il y a un tableau (page 19), et l’OMS, ce n’est pas « les réseaux sociaux ».
Le résultat global de tous les médicaments utilisés dont « la lumière est faite sur leur totale inefficacité totale », est résumé dans ce tableau. Toutes les publications du globe y sont, plus de 1 200, portant sur plus d’un million de patients (135 000 pour l’ivermectine), et pour les produits avec ou sans AMM :
FAKE NEWS
« La vérité vous rendra libre », peut-on lire dans les Évangiles. Le problème est que nous sommes enfermés dans le mensonge, et ce à l’insu de notre plein gré. Cette citation est la première ligne du livre de Gérard Maudrux écrit en 2 000, « Retraites : le mensonge permanent ». Pour ce billet, j’ai voulu en vérifier l’origine, et suis tombé sur un discours extraordinaire du Pape François de 2018, que je vous invite vivement à lire. Que les choses soient claires entre nous : contrairement aux apparences, ce n’est pas moi qui ai écrit son discours, et je tiens à préciser que je suis athée, ce qui ne m’empêche pas d’écouter et de lire tout le monde, sans a priori.
Alors de quel côté est la vérité ? La vérité est du côté des faits, des chiffres, et non, comme le dit le Pape, dans ce genre de discours, de « désinformation diffusée dans les médias traditionnels », dans ces « informations non fondées, basées sur des données inexistantes ou déformées et visant à tromper voire à manipuler le lecteur, dont la propagation peut répondre à des objectifs fixés, influencer les choix politiques et favoriser des gains économiques ».
Le problème est que, ce que pense ce journaliste, c’est ce que pensent ou vont penser la très grande majorité des français avec ce qu’on leur inocule. Je cite encore le Saint-Père : « La contamination continuelle par un langage trompeur finit en fait par embrumer l’intériorité de la personne. Dostoïevski a écrit quelque chose de remarquable dans ce sens : « Celui qui se ment à soi-même et écoute ses propres mensonges arrive au point de ne plus pouvoir distinguer la vérité ni en soi ni autour de soi ».
La situation est grave, car ce comportement, cette acceptation de la vérité déguisée en mensonge ou inversement, c’est un grand pas vers la décadence et la fin de notre société. Le mal a-t-il gagné sur le bien ? Le Saint-Père nous dit que « Le meilleur antidote contre les faussetés, ce ne sont pas les stratégies, mais les personnes ». Mais ces personnes, où sont-elles ? En tous cas pas chez les journalistes actuels, comme il le souhaite.
La vérité arrivera-t-elle à sortir du puits ?
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pour savoir pourquoi les gens préfèrent le mensonge à la vérité
(Histoire attribuée à Jean-Léon Gérôme. 1896)
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