« Vaincre ou mourir » est un film historique français de Paul Mignot et Vincent Mottez qui est sorti récemment. Comme il a été produit par Le Puy du Fou, créé par Philippe de Villiers, il a été démoli consciencieusement par Libération, Le Monde, Télérama etc…Cela nous a bien évidemment donné envie de le voir. Le film sera un grand succès, car il fait entendre un très beau discours sur le courage et la foi des combattants vendéens, portés par une cause juste et arborant fièrement le Sacré-Cœur. Il montre aussi les violences inouïes de l’armée républicaine issue de la Révolution. Il s’agit d’un des épisodes les plus tragiques, si ce n’est le plus tragique de notre histoire franco-française, car la guerre de Vendée c’est, selon les estimations autour de 200.000 morts.
Les chefs de l’insurrection vendéenne qui étaient Cathelineau, La Roche Jacquelein et Charrette, le héros du film, se battaient contre Kléber, Hoche, Turreau, Carrier…C’est pour dévoiler encore cette phase occultée de notre histoire nationale, sa page maudite, que « les bien-pensant de gauche » vouent ce film aux gémonies.Philippe de Villiers a raconté en 1998 dans le livre « L’aventure du Puy du Fou » comment tout a commencé, un jour de printemps 1977, par la découverte d’un château en ruine perdu au milieu du bocage vendéen. Séduit par le site, l’auteur décide aussitôt de mettre sur pied son projet sans aucun argent public. C’est ici que l’histoire de la Vendée sera ressuscitée, mise en son et lumière, rejouée par une armée d’acteurs amateurs. En 1793, en Vendée, de plus en plus de paysans se soulèvent et forment une armée d’insurrection face à la République. François Athanase Charette de La Contrie, ancien officier de la Marine royale qui vit paisiblement dans son manoir, est choisi comme meneur. Depuis, un quart de siècle s’est écoulé et 12 millions de spectateurs se sont rendus au Puy du Fou. Chaque année il attire un nombre croissant de spectateurs.
Le génocide vendéen est très bien documenté par de nombreux historiens
La Vendée est le crime originel de la Première République. Cette mémoire, jamais oubliée a pourtant été régulièrement remise à l’honneur depuis les années 1980.
Tous les historiens s’accordent sur un chiffre autour de 200.000 morts pour la seule Vendée. A cela s’ajoutent en effet ceux d’autres épisodes, comme les victimes de la chouannerie bretonne, ou les massacres de Lyon et de Toulon. Les 200.000 morts se décomposent entre 30.000 Bleus, les soldats républicains, et 170.000 Vendéens (près du quart de la population), dont au moins 40 000 civils massacrés par les colonnes infernales de Louis-Marie Turreau à l’hiver et au printemps 1794.
Raynald Secher dans « Vendée. Du génocide au mémoricide. Mécanique d’un crime légal » décrit très bien Turreau qui est le bourreau de la Vendée. En quatre mois il fait entre 20 000 et 40 000 victimes. Produit de la Révolution, rallié à Napoléon 1er qui le fera baron, puis à Louis XVIII, l’itinéraire de Turreau est celui d’un génocidaire sanglant opportuniste. Il a pourtant toujours son nom sur l’Arc de Triomphe, alors que ce qui s’est passé en Vendée correspond tout à fait à la définition du génocide par l’ONU. Les faits ne manquent pas : création à Pont de Cé d’une tannerie de peaux humaines, usage de four à pain pour brûler des villageois à Les Lucs sur Boulogne, Regroupement de victimes à Noirmoutier dans un camp d’extermination, noyades collectives dans la Loire supervisées par Carrier, essai de mise au point d’un gazage collectif… La République a noyé dans le sang une révolte populaire née principalement de la politique antireligieuse de la révolution
Jean Tulard dans « Le livre noir de la révolution française » montre bien qu’il y avait une sorte d’histoire convenue de la Révolution qui négligeait le sang, les massacres, le génocide vendéen…Il affirme vouloir montrer la « vérité » sur la Révolution française.
Jacques Villemain dans « Vendée 1793-1794 , crime de guerre ? Crime contre l’humanité ? Génocide ? » rappelle que pendant deux siècles la Vendée n’a pas suscité beaucoup d’intérêt. La république en restait à l’idée qu’il fallait bien combattre les vendéens « une race de brigands » mais l’histoire universitaire refuse toujours l’idée de génocide ou de crime contre l’humanité.
Jean Claude Martin dans « La guerre de Vendée et son souvenir (1793-1980) » montre que c’est la guerre civile la plus violente que la France ait jamais connue et qui, avec ses 200 000 morts, soit 20 à 30 % des morts de la Révolution française n’a toujours pas trouvé la place qui lui revient dans la mémoire nationale.
Jean Noël Bregeon dans « Nouvelle histoire des guerres de Vendée » fait le récit des événements ainsi que des controverses historiographiques. Il se rallie aux chiffres de Jacques Hussenet selon lequel entre 1793 et 1796 les guerres de Vendée ont provoqué de 140 000 à 190 000 victimes dans les deux camps.
Les négationnistes se déchainent
« Vaincre ou Mourir » serait un nanar historique selon les négationnistes. C’est en tout cas l’opinion du quotidien Le Monde. Libération parle d’une “offensive conservatrice pour diffuser des idées en l’air ». C’est de « l’histoire racontée par des réacs ». Télérama trouve que le film est un “produit dérivé” et que « même les royalistes le détesteront ». Il faut feuilleter le Figaro pour parvenir à lire que « Vaincre ou mourir » restitue avec bonheur cette aventure unique. Le rythme est enlevé, les acteurs sont justes. Les costumes plongent efficacement le spectateur dans l’ambiance du bocage.”. Valeurs Actuelles voit dans Vaincre ou Mourir un Braveheart français. Ce film canadien évoque la vie tumultueuse de William Wallace, héros et symbole de l’indépendance écossaise, qui à la fin du XIIIe siècle affronta les troupes du roi d’Angleterre Edward I qui venaient d’envahir son pays.
Les négationnistes sont les chiens de garde attachés à de mauvais maitres: Staline, Mao, Ho Chi Minh, Castro et Pol Pot responsable du génocide cambodgien… Tous de grands admirateurs de Saint Just « Ce qui constitue la République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé » ! Cinquante années de désinformation montrent toute l’emprise d’une caste intellectuelle sur le débat public. D’où leur difficulté à comprendre aujourd’hui la nation, la religion, l’histoire. Le système fonctionne à partir d’une domination fondée sur la disqualification systématique des contradicteurs. Pourtant Staline a été pire que Lénine, Mao plus dur que Staline et Pol Pot le dernier de la bande a été encore plus implacable. Au total pas loin de 100M de morts !
Guillaume Lancereau a osé intituler son livre « Puy du faux : enquête sur un parc qui déforme l’histoire ». L’historien accuse Philippe de Villiers de falsification historique, notamment pour sa défense de la thèse d’un «génocide vendéen». Philippe de Villiers ne peut avoir raison puisqu’il est un ex-compagnon de route du parti d’Eric Zemmour, Reconquête. Il fait selon lui de la «métapolitique» pour faire passer ses idées. Il s’agit bien «de faire rentrer dans la tête d’un maximum de gens une vision réactionnaire et manichéenne» de l’histoire.
Le financement du film par Canal+ en ferait un film d’extrême droite
Vincent Bolloré poursuivrait son entreprise d’extrême droitisation des esprits car il a financé le film à hauteur d’un tiers par l’intermédiaire de Canal +. Nicolas de Villiers, à la tête du Puy du Fou, poursuit et même accélère le travail entamé par son père Philippe, héraut de la droite catholique présentée comme réactionnaire pendant des années.
« Vaincre ou mourir » a nécessité seulement 3,5 millions d’euros. C’est pour les négationnistes une armada au service de Vincent Bolloré de son idéologie ultra catholique, souverainiste et ultra conservatrice !
Jacques Villemain dans son livre « Génocide en Vendée (1793-1794) » explique que quand la France reconnaitra le génocide vendéen elle sera réconciliée avec son histoire. Pour les historiens de la gauche radicale, parler de « génocide vendéen », même parler de « Terreur » est de l’ordre du blasphème. La réalité c’est que Robespierre, Carrier, Turreau sont responsables du génocide vendéen au nom de « la vertu révolutionnaire » et de « la pureté de la nation ». L’extermination de la population vendéenne en 1794 correspond bien à la notion moderne de génocide.
Une scène très violente au milieu du film, montre les massacres perpétrés par les troupes républicaines sur les Vendéens. C’est d’ailleurs pour cette audace qu’il est important de soutenir une telle œuvre, en dépit de ses défauts, afin d’assurer au Puy du Fou les moyens de sortir d’autres films de cette trempe, avec plus de moyens et d’ambition artistique.
Au moment où le Sénat s’apprête à reconnaitre le génocide des Assyro-Chaldéens à la mémoire des chrétiens d’Orient tués entre 1915 et 1918, il est important de continuer à se battre pour la reconnaissance du génocide vendéen. Aller voir le film y contribue.
Jean-Jacques Netter
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