La Garde nationale américaine a organisé les exercices Northern Strike 23, au vu d'affrontements éventuels avec la Russie dans les eaux de l'Arctique.
Les États-Unis renforcent leur présence en Arctique et se préparent à une éventuelle confrontation avec la Russie dans cette région, écrit la revue Newsweek.
D'après ce média, la tension élevée dans les relations entre Moscou et l'Occident pourrait se répandre également sur la région arctique. Dans ce contexte, la Garde nationale américaine a organisé des exercices Northern Strike 23 de dix jours à Camp Grayling, État du Michigan, afin de s'entraîner au combat dans les conditions arctiques.
Les exercices se sont déroulés du 20 au 29 janvier. Les troupes ont notamment testé les obusiers M777, un armement de l'Otan utilisé par les forces ukrainiennes, précise Newsweek. De plus, des militaires lettons ont également participé à ces exercices.
Malte Humpert, fondateur et chercheur en chef au centre analytique Arctic Institute, a déclaré que les exercices des réserves américaines "symbolisent que les États-Unis prennent de plus en plus l'initiative" dans la région arctique.
"Ce n'est pas une préparation pour une troisième guerre mondiale, souligne l'expert. C'est simplement une démarche de plus qui montre que les États-Unis comprennent: la Russie est une puissance hostile, et cette hostilité peut potentiellement se répandre en Arctique, qui était toujours considérée comme une région cruciale."
Les alliés otaniens des États-Unis, tels que la Norvège ainsi que les nouveaux membres potentiels, la Suède et la Finlande, veulent compter sur le soutien américain en cas de confrontation, a noté le général américain Daniel Hokanson.
Un avant-poste pour une guerre hybride
Newsweek précise également que seulement deux semaines après l'envoi des troupes russes en Ukraine, en février 2022, les membres du Conseil de l'Arctique ont décidé de suspendre leur participation dans cet organisme en rompant la coopération avec la Russie.
Comme l'indique la chaîne CNN se référant à des images satellite, depuis un an Moscou continuait d'élargir ses bases militaires en Arctique en modernisant les radars et les pistes d'atterrissage dans la région.
D'après le Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) américain, les intérêts militaires russes en Arctiques sont principalement défensifs. Cela inclut la défense des dispositifs nucléaires sur la péninsule de Kola, les grands projets pétroliers et gaziers tels que les entreprises Yamal LNG et Vostok, ainsi que la Route maritime du Nord, dont le rôle en tant que futur itinéraire commercial augmentera à cause du réchauffement global, écrit Newsweek.
De plus, la Russie possède également des objectifs offensifs en Arctique, souligne le CSIS. Elle pourrait utiliser l'Arctique en tant qu'avant-poste pour des actions hybrides afin d'intimider les pays arctiques européens, sans parler d'un "conflit plus large peu probable mais pas impensable entre l'Otan et la Russie", conclut le CSIS.
En août 2022, le secrétaire de l'Otan Jens Stoltenberg a annoncé la nécessité de renforcer la présence de l'Alliance en Arctique. "L'Otan doit renforcer sa présence en Arctique", a déclaré Jens Stoltenberg dans une interview au journal allemand Welt am Sonntag. D'après lui, ces derniers temps, la Russie a intensifié son activité dans la région, y ouvre des "bases de l'époque soviétique" ainsi que "déploie et teste de nouvelles armes modernes", par exemple, des missiles hypersoniques.
En outre, la Chine témoigne également de l'intérêt pour l'Arctique, a noté le chef de l'Otan. C'est notamment dû au fait que cette région devient de plus en plus importante pour la navigation à cause des changements climatiques. Plus tôt, Jens Stoltenberg avait qualifié la coopération entre la Russie et la Chine en Arctique de défi pour les valeurs et les intérêts de l'Alliance.
Alexandre Lemoine
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