21 février 2023

Le personnel soignant non-vacciné pourra-t-il prochainement réintégrer les hôpitaux ?


La Haute autorité de santé (HAS), dont l'avis est normalement suivi par le gouvernement, a ouvert ce lundi la voie à la fin de la vaccination obligatoire anti-Covid chez les soignants, réservant toutefois son avis définitif pour fin mars.

Le personnel soignant non-vacciné pourra-t-il prochainement réintégrer les hôpitaux ? Dans un projet d'avis rendu public, la Haute Autorité de Santé (HAS) a étudié la possibilité de mettre un terme à l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants. "Cette vaccination devrait toutefois rester fortement recommandée, en particulier pour les professions pour lesquelles une recommandation de vaccination est actuellement en vigueur pour la grippe", précise la HAS.

Depuis plus d'un an, le sujet suscite de nombreux débats à l'Assemblée. Plusieurs forces d'opposition - à gauche, la France insoumise (LFI), à l'extrême droite, le Rassemblement national (RN) - réclament la réintégration des soignants non vaccinés. Le député de Guadeloupe Olivier Serva (LIOT) avait fait de ce sujet l'un de ses combats au sein de l'hémicycle. Le gouvernement, ainsi que de nombreux professionnels de santé, y sont opposés pour des raisons médicales et déontologiques. 

Pour le député de Guadeloupe, cette nouvelle constitue "une première avancée" : "Ça va dans le bon sens. Je regrette tout de même que cela soit balbutiant et non définitif", réagit Oliver Serva.

"J'invite le gouvernement à arrêter son entêtement sur ce sujet. Il faut rappeler que seul la France et la Hongrie suspendent leurs soignants en Europe, alors que le Covid n'engorge plus les hôpitaux."

Le député Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires déplore également l'attitude du gouvernement qui a ouvert depuis décembre 2021 une procédure de rupture conventionnelle pour le personnel suspendu jusqu'au 30 juin 2023. "C'est maladroit et anachronique", dénonce Oliver Serva.

Une position non définitive

La Haute Autorité de Santé va maintenant, au vu de "l'importance sociétale" du sujet, mener pendant un mois une consultation publique, avant de rendre un avis final fin mars. Plus globalement, l'ensemble des vaccins obligatoires chez les soignants va être discuté : l'hépatite B, ainsi que la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (réunis dans le vaccin DTP).

Pour le vaccin DTP, la HAS penche pour lever l'obligation, à l'exception des soignants de Mayotte, très exposée à la diphtérie. Pour l'hépatite B, elle se prononce pour un maintien partiel de l'obligation, ciblée sur les soignants exposés à un risque élevé de contamination. C'est notamment le cas des médecins exposés au sang, comme les chirurgiens.

La HAS compte par ailleurs se prononcer ultérieurement sur un autre volet : les vaccins qui ne sont que recommandés aux soignants, comme la grippe ou la rougeole. Ses travaux sont menés en parallèle de ceux du Conseil national d'éthique (CCNE) qui doit également se prononcer, à la demande du gouvernement, sur la situation des soignants suspendus.

Aux Antilles, et particulièrement en Guadeloupe, une grande partie du personnel soignant n'est pas favorable à la vaccination obligatoire contre le Covid-19. Beaucoup ont été suspendus depuis le 31 décembre 2021 et se mobilisent pour leur réintégration. "Ces personnes souffrent. Les services d'urgence sont dans une situation dramatique, avec des temps d'attente de trois à cinq heures", rappelle l'élu de Guadeloupe.

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