Guérir de la coqueluche en effectuant un vol à 3.000m d'altitude. Le monde médical émet les plus grandes réserves. Photo S.L.
Un vol en avion pour éradiquer la maladie de la coqueluche. C'est le remède qu'a testé une jeune fille à l'aéroclub de Lorient. Une méthode alternative vivement critiquée par la communauté médicale.
Mercredi15
h.Aéroclub de la région de Lorient à Ploemeur. Maelis, 15 ans, monte à
bord d'un Piper PA 48, avion de loisir quadriplace. Le baptême de l'air
n'a aucun caractère récréatif. Maelis, accompagnée par sa mère, veut
guérir de sa coqueluche. Depuis trois semaines, la collégienne souffre
de violentes quintes de toux. À tel point qu'elle est régulièrement
sujette à des vomissements. Et ce, malgré un traitement antibiotique.
Elle a donc décidé d'expérimenter une méthode alternative. «Une amie m'a
parlé de ces vols thérapeutiques. Je ne les connaissais pas. Je n'ai
pas osé en parler à mon médecin avant de venir», explique sa mère
Véronique. Aucun résultat garanti Le procédé est le suivant: monter le
plus rapidement possible entre 3.000 et 3.500 mètres d'altitude, les
passagers sont alors à la limite de l'hypoxie (*), y rester une
cinquantaine de minutes, puis redescendre aussi vite, en respectant un
palier de 1.500m. Cette méthode alternative dite «strasbourgeoise», axée
sur une action positive de la dépression, a été inventée par le Dr
Matter dans la première moitié du XXesiècle. La pratique est encore
courante dans certains aéroclubs. Quatre vols de ce type, baptisés «vol
coqueluche» ont été organisés ces derniers mois, à l'aéroclub de
Lorient. Des pilotes privés proposent ce type de prestation. Les tarifs
sont ceux pratiqués pour un baptême de l'air à savoir 120 EUR pour une
demi-heure de vol. Aucun résultat n'est garanti. Mercredi, Loïc Le Baye
effectuait son deuxième «vol coqueluche». «Je le fais à la demande d'un
proche. Beaucoup de théories médicales ont été racontées à ce sujet. Je
ne les connais pas vraiment. Depuis que ces vols existent, j'ai souvent
eu des retours positifs», commente le pilote expérimenté.
«C'est
ahurissant». Le monde médical, qui semble méconnaître largement ce genre
de pratique, émet les plus grandes réserves.
«Cette méthode ne possède
aucun fondement scientifique», précise l'Agence régionale de la santé
basée à Rennes. Contactés, de nombreux pédiatres fustigent ces «vols
coqueluche». «C'est ahurissant. Comment un vol d'avion pourrait-il
éradiquer un phénomène infectieux?», s'interroge Chantal Maréchal,
spécialiste installée à Lorient. Un confrère renchérit: «Cela prouve que
l'on vit dans une société irrationnelle où la pensée magique est encore
présente», indique le pédiatre Gildas Tréguier.
Mercredi16 h.Véronique
et sa fille descendent de l'avion. Maelis a une oreille bouchée et a
conservé une forte toux. «On aura quand même passé un bon moment dans le
ciel», se console Véronique. Pour les pédiatres, la méthode efficace
reste celle de la vaccination. Les plus touchés par la coqueluche sont
les nouveau-nés. 600.000 enfants en meurent chaque année dans le monde
d'après l'Organisation mondiale de la santé.
* Inadéquation entre les
besoins tissulaires en oxygène et les apports.
Ce n'est pas parce que l'on ne comprend pas quelque-chose que cela ne fonctionne pas ! Les avions ont commencé à voler contre l'avis des scientifiques du moment, c'était impossible pour ces gens. Et pourtant !
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