La mort, le week-end dernier, d’un jeune garçon de 11 ans lors d’une compétition de karaté à Morlanwelz relance le débat autour de l’encadrement médical des sportifs, surtout lorsqu’ils sont jeunes.
Selon les chiffres de la Société Scientifique de Médecine Générale, tous les ans en Belgique, de 3 à 10 jeunes meurent chaque année en raison d’un accident cardiaque survenu au cours d’une activité sportive. Pour prévenir ces accidents, des mesures ont été prévues mais le cadre est encore flou. Certains clubs demandent des tests à l’effort avant toute inscription pour des compétitions, d’autres non. Dans certains cas, rien n’est demandé pour commencer une activité sportive.
Absence d’homogénéité
Ce manque d’homogénéité profite parfois aux abus, notamment dans les courses cyclistes. Pascal Eeckhout, commissaire international de courses, dénonce le manque de contrôles réguliers et les parents ou les clubs qui poussent parfois les enfants à aller au-delà des limites : "Il n’y a plus de contrôle du tout ! Dans le temps, le carnet médical nous permettait de contrôler le nombre de courses que le coureur faisait par semaine parce qu’il y a une limite, mais aujourd’hui on ne le sait plus. Pour les jeunes c’est une par semaine, point à la ligne. Mais on voit aujourd’hui des parents qui inscrivent leurs enfants à 4 ou 5 courses par semaine. C’est dangereux pour leur santé !"
Inquiétudes…
Du côté médical aussi on s’inquiète. Charles Etobou, pédiatre cardiologue au Centre Hospitalier de Wallonie picarde :"Nous encourageons tous les jeunes qui veulent faire des compétitions à faire des tests à l’effort. J’encourage aussi tous les clubs à le faire, pour tous les sports. Ces tests permettent de déceler d’éventuels problèmes cardiaques ou autres pathologies indétectables lors d’une simple visite chez le médecin traitant. Ce dépistage systématique peut éviter aussi qu’il y ait des accidents comme il y en a eu récemment."
Nous encourageons tous les jeunes qui veulent faire des compétitions à faire des tests à l’effort
Contacté par nos soins, le cabinet de la ministre des sports en Fédération Wallonie-Bruxelles précise que : "Depuis 2019, un décret oblige les clubs sportifs à disposer d’un défibrillateur automatique externe (DEA) dans leurs installations sportives. Un membre du club doit être formé à son usage. En outre, dans le cadre de leur certification, les initiateurs et les éducateurs qui encadrent les sportifs bénéficient d’une formation aux premiers soins. Dans l’état actuel des choses, chaque fédération fixe un cadre qui lui est propre, sur base des règles fixées au niveau de leur fédération internationale.
"Concernant l’obligation de présenter un certificat médical, une étude du KCE (le Centre fédéral d’expertise des soins de santé), publiée en 2015, indique qu’il n’y a pas de preuves qu’il sauverait des vies. Il établit par contre qu’il occasionnerait beaucoup de désagréments. Le KCE souligne notamment que 25% des personnes à risque passeraient entre les mailles du filet, tandis que des dizaines de milliers de fausses alertes pourraient générer des angoisses, des traitements superflus, des recommandations d’arrêt de la pratique sportive, etc. Au regard des éléments précités, aucun des gouvernements successifs depuis 2014 n’a fait le choix de concrétiser l’obligation prévue par le décret précité, ce qui nécessiterait un arrêté."
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