Plus de 93 % des infirmiers et aide-soignants des urgences de l’hôpital de Thionville sont actuellement placés en arrêt maladie. Dans un communiqué diffusé samedi 31 décembre 2022, le CHR de Metz-Thionville a ainsi annoncé le déclenchement de son plan blanc, un dispositif d’urgence qui permet de mobiliser immédiatement tous les moyens dont l’établissement dispose en cas d’afflux de patients ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle.
Les urgences de l’hôpital de Thionville (Moselle) ont fonctionné de manière très dégradée samedi 31 décembre, la quasi-totalité des infirmiers et aide-soignants, « épuisés », ayant été placés en arrêt maladie, a-t-on appris auprès du CHR de Metz-Thionville et des syndicats.
« En raison de nombreux arrêts maladie déposés [vendredi] par l’équipe soignante, le centre hospitalier régional Metz-Thionville modifie le fonctionnement du service des urgences adultes de l’hôpital » de Thionville, « jusqu’au 6 janvier », a annoncé dans un communiqué le CHR, qui a déclenché son plan blanc samedi dans l’après midi.
« C’est tout l’hôpital public qui est en crise »
Si la prise en charge des urgences vitales par les équipes du SMUR reste « opérationnelle », les autres patients sont orientés vers d’autres établissements.
Selon des sources syndicales, 55 infirmiers et aide-soignants sur 59 ont été placés en arrêt maladie, souvent sur décision des médecins des urgences eux-mêmes.
« On en arrive là parce que malgré leur engagement, les équipes sont à bout, épuisées, et incapables d’assurer une prise en charge de qualité, ce qui est insupportable pour eux », indique Clarisse Mattel, infirmière et secrétaire générale du syndicat MICT-CGT. « C’est une problématique qui dépasse la situation d’un hôpital. C’est tout l’hôpital public qui est en crise : on ne peut plus prendre correctement en charge les patients. »
« Extrêmement compliqué » d’assurer les besoins élémentaires
Le service des urgences, qui dispose de 12 box d’accueil, enregistre plus de 100 passages par jour, et le CHR manque de lits et de personnel pour hospitaliser les patients après leur accueil aux urgences, soutiennent les syndicats.
« Ces derniers jours, les patients étaient sur des brancards dans le couloir, quand on a la chance d’avoir des brancards. Une nuit on n’en avait plus, une dame s’est allongée par terre », témoigne une aide-soignante qui demande à rester anonyme.
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