03 janvier 2023

L’absence de Jair Bolsonaro marque l’investiture de Lula, le nouveau président du Brésil

Lula est proclamé président du Brésil pour la troisième fois en présence de milliers de Brésiliens et sous haute sécurité. Jair Bolsonaro, le chef de l’État sortant, quitte le Brésil sans respecter la tradition de remettre l’écharpe présidentielle à son successeur. Des milliers de Brésiliens attendent dans de longues files pour passer les contrôles de sécurité.

Des milliers de personnes, vêtues de rouge et soutenant Lula, ont envahi le centre de Brasília le dimanche précédant sa troisième investiture en tant que président du Brésil. Les cérémonies d’investiture, sous haute sécurité, ont été snobées par le chef de l’État sortant Jair Bolsonaro, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat. Il ne remettra donc pas l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique. Cela ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire.

Lula, âgé de 77 ans, a été proclamé président du grand pays émergent de 215 millions d’habitants, douze ans après avoir quitté le pouvoir à l’issue de deux mandats (2003-2010). Jusqu’à 300 000 personnes sont attendues pour cette journée qui alliera la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles doivent assister 17 chefs d’Etat, à une fête populaire avec des concerts.

Sous le soleil de plomb de ce début d’été austral, des milliers de Brésiliens, souvent vêtus du rouge emblématique du Parti des travailleurs (PT) de Lula, ont dû patienter dans des files d’attente de centaines de mètres en raison des contrôles de sécurité.

Le président Luiz Inácio Lula da Silva s’est installé dans ses fonctions dimanche dans une solennelle cérémonie, mais un personnage clé était absent : le président sortant Jair Bolsonaro. Sa présence était pourtant attendue, car la tradition veut que le président sortant remette symboliquement la ceinture présidentielle au nouveau président lors de l’inauguration. Cette remise de pouvoir est un symbole important de la transition pacifique du pouvoir dans un pays. Au lieu de cela, M. Bolsonaro s’est réveillé dimanche à 6 000 km de là, dans une maison de location en Floride. Face à diverses enquêtes sur sa période de fonction, M. Bolsonaro avait quitté le Brésil vendredi soir et compte rester en Floride pendant au moins un mois. Sa décision de ne pas assister à l’inauguration de M. Lula a suscité de l’étonnement et de l’inquiétude chez certains, qui craignent que cela marque une rupture dans la tradition de transition pacifique du pouvoir au Brésil.

L’arrestation de Lula en 2016 pour corruption avait permis à Bolsonaro d’accéder au pouvoir. La libération de Lula en 2019 pour vice de procédure lui a permis d’être réélu, mais sans panache (50,9 %). Quant à Bolsonaro, il s’est envolé vers la Floride. Quel que soit le candidat « élu », la doctrine Monroe, qui exprime la volonté des États-Unis de dominer l’Amérique latine, a encore de beaux jours.

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