10 janvier 2023

Enquête dénoncée comme partiale sur un proche d’Emmanuel Macron, la plainte est transférée à Lille

Portrait de Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne

Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne — Insitut Montaigne

Après le dossier Richard Ferrand (finalement prescrit), une deuxième affaire concernant un proche d’Emmanuel Macron, est dépaysée à Lille. La Cour de cassation a décidé, mercredi, de confier à un juge d’instruction lillois la plainte déposée à Paris, accusant les enquêteurs de la capitale de partialité dans leur traitement de l’affaire Laurent Bigorgne.

L’ancien tout-puissant directeur de l’Institut Montaigne Laurent Bigorgne a été condamné, début décembre, à Paris, à douze mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir drogué à son insu son ex-collaboratrice et belle-sœur, Laure Conrad, lors d’une soirée en février. Le tribunal correctionnel a retenu l’intention sexuelle. L’affaire sera jugée en appel : Laurent Bigorgne a annoncé par la voix de son avocat, Sébastien Schapira qu’il allait « immédiatement » contester cette « décision incohérente ».

« Un rapport de synthèse retouché »

Suite à sa plainte initiale, Laure Conrad avait, de son côté, critiqué une enquête incomplète et des faits « sous-qualifiés », regrettant que le « motif sexuel n’ait pas été reconnu » par le parquet de Paris. Le Canard enchaîné avait notamment affirmé que les enquêteurs n’avaient pas inscrit Laurent Bigorgne dans certains fichiers et que des policiers « se plaignaient que leur rapport de synthèse ait été retouché ».

Son avocat Arié Alimi avait donc déposé une plainte avec constitution de partie civile pour « obstruction à la manifestation de la vérité et faux et usage de faux ». Le parquet de Paris avait pris des réquisitions aux fins de non-informer. C’est cette plainte, qui met nommément en cause une magistrate du parquet de Paris et un responsable de la PJ parisienne, qui a été transmise, mercredi, à un juge d’instruction de Lille « dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice ».

« Exigence de bonne administration de la justice »

Le premier procureur de France, François Molins, avait indiqué, dans sa décision de saisine de la chambre criminelle de la Cour de cassation, que rien de « précis » ne permettait « de présumer une réelle partialité subjective de la part des magistrats ou enquêteurs » parisiens. Mais il estimait que « l’exigence de bonne administration de la justice commande d’éviter qu’un magistrat instructeur n’ait à procéder à l’audition de personnes avec lesquelles il travaille régulièrement ».

« Les infractions commises par le parquet de Paris pour protéger Monsieur Bigorgne et l’exécutif ne pouvaient faire l’objet d’une information à Paris », s’est félicité Me Alimi.

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