06 janvier 2023

Des images révèlent comment la cocaïne “ronge” le cerveau

La cocaïne peut “ronger” un cerveau en très peu de temps, comme l’illustrent des clichés d’IRM publiés y il a quelques jours par une équipe médicale de Malte. Un “cas d’école” publié dans le BMJ Case Reports.

Il s’agit en réalité d’une grave mais rare complication liée à la consommation de drogue, appelée leucoencéphalopathie toxique, induite ici par la cocaïne. Cette pathologie peut laisser le consommateur sévèrement handicapé, voire entraîner son décès.

Âgé de 45 ans et consommateur régulier de cocaïne, l’homme qui en a ici été victime a été conduit à l’hôpital Mater Dei de Malte par ses parents, parce qu’il était confus et agissait étrangement. Ses pupilles réagissaient vivement à la lumière et l’homme n’était pas coopératif, incapable d'effectuer des tâches simples ou de suivre une indication. Ce sont ces comportements qui ont amené les médecins à soupçonner une leucoencéphalopathie toxique, confirmée par IRM.

C’est une maladie rare qui peut causer une invalidité importante. Cette étude de cas a pour but de sensibiliser davantage à cette affection. Le pronostic est généralement mauvais et peut être rapidement fatal, mais quelques cas rares se rétablissent complètement, comme le montre ce cas d’étude”, a déclaré le Dr Ylenia Abdilla, qui a fait partie de l’équipe ayant pris en charge ce patient.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) a révélé que la matière blanche du cerveau, qui contient les fibres nerveuses entourées d'une gaine de myéline protectrice, était gravement endommagée. Or, c’est cette matière blanche qui permet le bon déroulement des échanges d’informations entre neurones. Ce qui peut se traduire de différentes manières, notamment par “un niveau de conscience altéré, une confusion, une altération du langage, une vision altérée, de la fièvre ou des contractions musculaires involontaires”, a énuméré le Dr Abdilla.

Si le pronostic est généralement mauvais, il arrive, comme dans ce cas, que le patient parvienne à récupérer. Ici, le cocaïnomane a été traité par des stéroïdes, des anticorps et un don de plasma, puis pris en charge dans un centre de désintoxication.

Quatre mois plus tard, son rétablissement était tel qu’il a été autorisé à rentrer chez lui, avec toutefois un suivi rapproché pour éviter une rechute.


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