13 décembre 2022

Un virus ancien ressuscité après 48.500 ans dans le permafrost sibérien

Les scientifiques ont fait revivre un virus qui avait été piégé dans le permafrost sibérien pendant près de 50.000 ans, renforçant les craintes que le réchauffement climatique ne conduise à la libération d’anciens agents pathogènes…

Le fait que le microbe était encore capable d’infecter les cellules souligne le danger de virus dits zombies émergeant des sols en dégel, ont déclaré les chercheurs. Connu sous le nom de pandoravirus, il n’infecte que les organismes unicellulaires et ne devrait pas constituer une menace pour l’homme.

Il était piégé sous le lit d’un lac en Yakoutie depuis 48.500 ans, ce qui en fait le plus ancien virus « vivant » à avoir été récupéré jusqu’à présent.

Dans une étude, le professeur Jean-Michel Claverie de l’Université d’Aix-Marseille, avec ses collègues, affirme que jusqu’à un cinquième des terres de l’hémisphère nord sont soutenues par un sol gelé en permanence.

Ce pergélisol ou permafrost, est en train de fondre, libérant de la matière organique emprisonnée depuis un million d’années. Une grande partie se décomposera, produisant du dioxyde de carbone et du méthane, renforçant ainsi le réchauffement climatique.

Le pergélisol contient également des virus et d’autres microbes qui sont restés dormants depuis la préhistoire. Les chercheurs disent qu’il n’y a pas eu de mises à jour significatives sur la découverte de virus « vivants » dans le pergélisol depuis 2015.


Cela suggère à tort que de tels événements sont rares et que les virus zombies ne sont pas une menace pour la santé publique. Pour restaurer une appréciation plus proche de la réalité, ils disent avoir pu isoler 13 types de virus à partir de sept anciens échantillons de pergélisol sibérien.

Ils n’ont recherché que des virus qui infectaient une amibe connue sous le nom d’acanthamoeba. C’était pour des raisons de sécurité, car ces bugs ne devraient pas pouvoir infecter les gens.

Au contraire, ils disent qu’un projet russe visant à récupérer des « paléovirus » directement à partir des restes de mammouths, de rhinocéros laineux et de chevaux préhistoriques conservés dans le pergélisol est risqué, car ils infecteraient potentiellement les mammifères. Ce travail est effectué au laboratoire Vector de Novossibirsk.

Les craintes que des agents pathogènes « zombies » se réveillent de la glace ont gagné du terrain en 2016 lorsqu’un enfant est décédé dans une épidémie d’anthrax dans le nord de la Sibérie. Le cas était lié à une vague de chaleur qui a fait fondre le pergélisol et exposé la carcasse d’un renne infecté. La maladie n’y avait pas été observée depuis 1941.

Des chercheurs de l’Ohio State University ont rapporté l’année dernière qu’ils avaient détecté du matériel génétique de 33 virus dans des échantillons de glace prélevés sur le plateau tibétain. On a estimé qu’ils avaient jusqu’à 15 000 ans.

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