Football - France / Maroc : 1 mort

Après le match qui a vu s’affronter la France et le Maroc, on s’attendait à des échauffourées, quel que soit le résultat. On a été servi, et avec générosité. Notre société contemporaine, alimentant systématiquement les guerres horizontales, est paradoxalement de plus en plus violente au fur et à mesure qu’elle devient de plus en plus policée. Il semble qu’on ne puisse plus rien dire mais qu’en même temps on puisse tout faire. La violence d’État contre les résistants cohabite avec un effarant laxisme judiciaire contre tout ce qui pourrit la vie de Français exaspérés : où l’on revient ainsi à la guerre de tous contre tous.

Ainsi donc la préfecture de l’Hérault confirme le décès d’un supporter par un « chauffard » :

Il semble que le « chauffard » ait été l’objet d’une agression par un groupe de jeunes n’ayant pas semblé apprécier l’ostensible drapeau français qu’il arborait. Visiblement pris de panique devant le lynchage qui s’annonçait, il fit demi-tour. Nous décrivons ce que nous avons pu voir, sous toute réserve bien sûr, car les images peuvent mentir.

Ces affrontements entre deux parties du pays ont eu lieu un peu partout sur le territoire, rappelant une fois encore la fracture qui existe et s’amplifie chaque jour davantage par les flux d’immigration massifs qui alimentent une violence sur fond de ressentiments, de déclassements et d’incompréhensions culturelles.

Ce qui devrait être une fête, voire, rêvons un peu, une communion, n’est plus qu’une énième source d’affrontements entre des hommes « face à face » comme le prophétisait Gérard Collomb – qui n’a rien fait lui non plus contre cela !

Un supporter français se fait arreter et frapper par des #Marocains apparament ils lui ont aussi volé sa voiture garé sur le côté #Paris #Montpellier #FRAMAR pic.twitter.com/ssH3LGOui0

— Ang D (@jjg_____) December 14, 2022

 

UN AUTRE FRANCAIS SE FAIT LYNCHER SUR GRENOBLE #FRAMAR pic.twitter.com/jz4057DsM8

— Ang D (@jjg_____) December 14, 2022

Lors du dernier match ayant vu la qualification du Maroc, c’est le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui nous rassura pourtant, parlant de trois malheureuses vitres brisées et de l’incroyable efficacité de la police [qui contrastera sûrement avec l’incroyable inefficacité de la justice – NDLR] avec 107 interpellations dont les trois quarts concernent des citoyens français. Nous ne céderons pas à la tentation de relayer le tweet qui circule dans les sphères nauséabondes et listant l’ensemble des prénoms desdits interpellés.

Ouest-France

Mieux, ce mercredi 14 décembre, les forces de l’ordre ont réalisé 115 interpellations dans l’agglomération parisienne, à l’issue de la victoire de la France. Mais, l’article de Ouest-France nous rassure, ce ne sont que quelques petits heurts qui émaillèrent la soirée : « Les forces de l’ordre massivement déployées sur l’axe bondé et alentour ont encadré les célébrations émaillées de petits heurts, répondant à des jets de projectiles par des charges et tirs de gaz lacrymogènes ».

En revanche, et là c’est beaucoup plus grave (c’est « encore plus grave » comme le disait Olivier Jay de l’antisémitisme par rapport au racisme (sic !)), c’est « Un groupe de 40 personnes proches de l’ultradroite, qui s’apprêtaient à rejoindre les Champs-Élysées à Paris à l’issue de la demi-finale du Mondial remportée par la France face au Maroc, [et qui] ont été interpellées, notamment pour port d’armes prohibées, a-t-on appris mercredi soir de source policière ». Ouf !

« Le groupe a été interpellé dans le XVIIe arrondissement de la capitale lors d’un contrôle pour "groupement en vue de commettre des violences" et port d’armes prohibées, a-t-on expliqué de même source, en soulignant que plusieurs des membres de ce groupe étaient connus des services de police pour leur appartenance à un mouvement proche de l’ultradroite.

"Ils voulaient clairement en découdre sur les Champs", a-t-on ajouté de source policière. »

Ces groupes d’ultradroites sont tellement dangereux qu’ils ont été interpellés avant même d’atteindre leur destination, probablement infiltrés par un nombre conséquent d’indics. Sans compter sur les fameux appariteurs dénoncés par Coluche. Rien de neuf sous le soleil.

Le Figaro

Le Figaro aussi se fait l’écho de ces hordes d’ultradroite qui font vaciller la République, pas moins :

Mondial : 40 proches de l’ultradroite interpellés à Paris pour port d’armes prohibées

« Un groupe de 40 personnes proches de l’ultradroite, qui s’apprêtaient à rejoindre les Champs-Élysées à Paris à l’issue de la demi-finale du Mondial remportée par la France face au Maroc, ont été interpellées, notamment pour port d’armes prohibées, a-t-on appris mercredi 14 décembre au soir de source policière.

Le groupe a été interpellé dans le XVIIe arrondissement de la capitale lors d’un contrôle pour "groupement en vue de commettre des violences" et port d’armes prohibées, a-t-on expliqué de même source, en soulignant que plusieurs des membres de ce groupe étaient connus des services de police pour leur appartenance à un mouvement proche de l’ultradroite. "Ils voulaient clairement en découdre sur les Champs", a-t-on ajouté de source policière. »

Mais quelles sont donc que ces tautologiques « armes prohibées » ? Le port de toute arme dans l’espace public n’est-il pas prohibé ? Ou serait-ce, comme chez les Gilets jaunes, des porte-drapeaux, des lunettes de protection ou autres accessoires transformés en dangereuses armes ? L’article ne nous le dira pas.

Lyon Mag

Mêmes visions d’horreur à Lyon, où le journal Lyon Mag tremble de voir le fascisme ressurgir dans les rues de la ville résistante, celle des Jean Moulin et de Raymond Aubrac !

Lyon après France-Maroc : expédition punitive de l’ultradroite puis violences urbaines en Presqu’île

« Au niveau de la place Bellecour, ces individus cagoulés avec des drapeaux français ont échangé des coups avec des passants d’origine maghrébine. Parmi les slogans entonnés, on pouvait entendre "Bleu blanc rouge, la France aux Français".

Divisés en groupes, les identitaires ont ensuite parcouru les rues de la Presqu’île puis les quais de Saône, cherchant l’affrontement. La police a alors pris position au niveau de la passerelle du Palais de Justice. Selon nos informations, deux interpellations ont été menées dans les rangs de l’ultra-droite. »

Encore traumatisé, le député Renaissance du Rhône Thomas Rudigoz a réagi aux agissements des identitaires : « Encore une fois des groupuscules de l’ultra droite se livrent à des exactions violentes qui rappellent les pires heures de l’extrême droite française. Notre réponse doit être implacable, ces neo fascistes doivent être interpellés, sévèrement condamnés et leurs mouvements dissous. »

Sans être complotistes (ou plutôt en l’étant, assumons-le), « interpellés, condamnés et les mouvements dissous », et si ce n’était pas ça finalement le rôle de ce coup de projecteur sur quelques clampins identitaires jeunes, politiquement puceaux mais testotéronés ?

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