La COP 27 vient de se terminer et c’ est maintenant l’heure du bilan. Toutes ces grand-messes se ressemblent et, malgré l’enthousiasme affiché par les participants, celles-ci tiennent plutôt du festival des « vœux pieux » que d’un programme d’actions destinées à « sauver la planète ». Rien de bien surprenant car il est (encore) permis de douter de la réalité de l’activité humaine comme unique cause des variations du climat et, malgré une réserve de bon aloi affichée, il est probable que nombre de dirigeants politiques partagent ces doutes.
D’autant plus que cela fait maintenant près de quarante ans qu’on nous brandit cette alarme en insistant sur l’urgence absolue qu’il y aurait à agir face à un immense danger menaçant la vie sur la planète dans les dix huit mois à venir. Vous constaterez également qu’on nous parle toujours d’un taux d’augmentation de la température sans jamais nous dire quelle était la température moyenne de la planète prise en référence comme origine du phénomène, et il semble difficile de savoir ce que nous devons atteindre comme objectif sans connaître ce dont nous sommes partis.
La version 2022 est-elle comme les versions précédentes ?
La guerre en Ukraine a été à la fois le révélateur et le catalyseur d’une nouvelle ère de la géopolitique planétaire. La disparition de l’Union Soviétique en 1991 a permis la transition d’un monde divisé en deux blocs plus ou moins antagonistes vers un monde monopolaire. Les États-Unis qui étaient déjà la plus importante puissance allaient devenir la puissance hégémonique, rompant ainsi avec une sorte d’équilibre « Westphalien » qui avait maintenu le monde dans une « paix armée » depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Cette domination est de plus en plus contestée par des pays qui l’estiment injustifiée, eu égard à leur propre niveau de développement et qui, surtout, voient arriver d’un mauvais œil la perspective d’un gouvernement mondial qui deviendrait l’instrument de domination mondiale d’une oligarchie financière. Ces pays, souvent désignés comme les « BRICS » ont fait beaucoup d’émules, notamment parmi ceux qui avaient subi de plein fouet les conséquences de leur endettement rendu quasiment obligatoire par le monopole de la monnaie américaine dans l’utilisation des transactions internationales. Cette monnaie, devenue purement fiduciaire et sans valeur intrinsèque, mais dont ils avaient un besoin vital, échappait totalement à leur contrôle et les mettait sous la coupe de cette élite financière. Nombre d’entre eux avaient payé de leur indépendance le prix de cette soumission et ne voulaient plus de cette servitude.
Il n’est guère surprenant que, dans l’ordre du jour de la COP 27, une part centrale soit consacrée à cet aspect particulier, beaucoup plus conjoncturel qu’il n’était jusqu’alors. L’objectif, non déclaré, étant essentiellement d’empêcher tout ceux qui peuvent être tentés d’aller grossir les rangs des pays partisans d’un autre ordre mondial plus équilibré. Il faut faire miroiter à ces pays une offre qu’ils ne pourrons pas refuser, en leur proposant sans contre-partie apparente, de les indemniser pour les dommages subis en raison du réchauffement climatique. Le raisonnement est simple, pour ne pas dire simpliste : ce sont les pays les plus industrialisés qui sont à l’origine de ces dommages, c’est donc à eux qu’il appartient de les réparer. Il ne reste plus dès lors, qu’à les déterminer et les chiffrer avant de proposer une convention à ces pays.
D’après Fanny Petibon, responsable de l’association Care France , ces dommages sont : ‘’les conséquences que l’on ne peut pas éviter, même si on fait tout pour réduire le réchauffement climatique et s’y adapter”. Seulement, les événements cités sont des événements « météorologiques » et non « climatiques », et le lien de cause à effet entre eux et l’augmentation de CO2 de la basse atmosphère n’est pas clairement établi. Cela n’empêche pas Sidra Adil, chercheuse au Collective for Social Science Research de Karachi, d’affirmer que : “Ces dégâts sont provoqués par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, dont les pays du Nord sont principalement responsables”.
Il s’agit bien de désigner ceux qui vont payer et c’est, bien sûr, ceux qui émettent le plus de CO2, à l’exclusion de tout autre gaz à effet de serre.
Petit rappel historique
Dans son livre « Climat, j’accuse » publié aux éditions du Toucan, Christian Gerondeau écrit (page 47) : on lisait dans le rapport des synthèse du GIEC de 2007 : « Les émissions mondiales de gaz à effet de serre augmenteront de 25% à 90% entre 2000 et 2030, les combustibles fossiles gardant une place prépondérante parmi les sources d’énergie jusqu’en 2030 et au delà ». Ce qui est curieux, c’est que le GIEC se contredit lui-même. Il a annoncé, toujours d’après le même auteur (page 46) que, d’après Le rapport SRREN, publié le 09 mai 2011 à Abu Dhabi : « La part des énergies renouvelables pourrait atteindre 43% en 2030 et 77% en 2050 ». Il se dégage une certaine confusion dans ces déclarations successives, mais cela n’a pas empêché le GIEC d’écrire que « cela peut servir de base solide aux décideurs politiques » et qu’il résulte « d’un consensus unanime ».
Concernant les aides des pays « pollueurs » à leurs « victimes », Christian Gerondeau cite (page 81) : « Les dépenses nécessaires pour tenter d’influer sur le climat seraient considérables. Au début, on pourrait imaginer de ne les faire reposer que sur les gros pollueurs, mais elles retomberaient inévitablement sur les petits utilisateurs finaux, et l’expérience montre que les effets pour les compenser auprès des plus vulnérables ne peuvent jamais aboutir pleinement ».
La COP 27 se transforme en « sergent recruteur »
Il est essentiel, pour l’état profond, que les pays qu’il juge dissidents, soient le moins nombreux possible. Ce qui les inquiète le plus sont tous ces ralliements à ce nouvel ordre mondial qui se dessine, modelé par deux tendances fortes : la « multipolarité » et la création d’une monnaie internationale qui posséderait une valeur « intrinsèque ». L’état profond, construit autour d’une oligarchie financière et industrielle, ne peut les accepter, car cela signifie la perte de son hégémonie. Le dollar, purement fiduciaire est probablement condamné, par ceux mêmes qui le contrôlent, depuis la réunion de Jackson Hole d’aout 2019, juste avant le Covid. Mais ils entendent bien garder la main sur la monnaie qui va le remplacer et qui sera, comme par hasard, basée sur les échanges de « droits à polluer » entre pays, ce qui rejoint le second paragraphe de cet article. BlackRock, le premier financier au monde, à déjà affiché la couleur : « Qu’on pense que la transition écologique soit trop lente ou trop rapide n’est pas la question pour les investisseurs ; ce qui est certain est qu’elle a lieu, et qu’ils doivent en avoir une vision claire et l’anticiper » explique Stéphane Lapiquonne, directeur de BlackRock pour l’Europe.
Le monde multipolaire s’oppose par essence même à celui qui se met en place depuis des décennies et sa mise en place ruinerait tous les efforts patiemment effectués au fil des ans par l’état profond qui ne se résoudra pas facilement à l’accepter. Les enjeux sont clairs et le combat qui s’annonce sera sans merci. L’objectif principal semble donc bien, pour le moment, de rallier le plus de pays autour de la planète pour minimiser l’adversaire, et le réchauffement anthropique et toutes les conséquences qu’on lui attribue, fournit l’appât et le meilleur prétexte possible.
Victoire aux points pour les « multipolaristes ? »
Les chiffres actuels semblent l’indiquer car depuis cinquante ans, l’Occident ne cesse de perdre du terrain et, même si la fin de l’URSS à permis le sacre de l’oligarchie des tenants du monde monopolaire, leur influence diminue en raison de l’émergence de nouveaux pays, devenus industriels en raison de leur cupidité. De 90% du PIB mondial et 25% de l’humanité en 1970, l’Occident ne représente plus aujourd’hui que 40% du PIB et 12% de la population mondiale.
La conclusion s’impose, à moins d’une folie collective ne conduise au suicide de l’Humanité.
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