Le précédent billet fut l’occasion de montrer que l’écologisme extrême que les politiciens s’obstinent à mettre en place en France va conduire à son suicide. Cependant, il serait naïf de croire que les effets très indésirables de ce suicide n’ont pas été pris en compte par la caste dirigeante.
Normalement, pour obtenir le pouvoir, il vaut mieux promettre une goutte de miel plutôt qu’une pinte de fiel. Une fois ce pouvoir obtenu, il est toujours possible de distribuer la pinte de fiel en tentant de la faire passer pour du miel, mais l’illusion ne dure généralement pas trop longtemps. Selon toute vraisemblance, nous sommes actuellement au point où la pinte de fiel distribuée au peuple commence à agacer ses papilles, et ce ne sont pas les polichinelles colorés du gouvernement se relayant sur les plateaux télés qui parviennent à masquer le goût amer de la débâcle et de la misère qui s’installent partout.
L’Agenda 2030 était pourtant simple : pour un avenir plus sympathique à base d’air pur et de mobilité douce, on allait devoir se passer de tout ce qui ressemble à des énergies fossiles. Les sanctions contre la Russie furent donc vues comme une opportunité géniale pour accélérer un mouvement qui déclenchait pourtant des protestations de plus en plus fermes d’une part croissante des industriels.
Peu importait en réalité : avec des génies du pilotage financier comme Le Bruno de Bercy, avec les excédents budgétaires colossaux de l’État français accumulés depuis des décennies ainsi que sa dette parfaitement rikiki et totalement maîtrisée, avec une société souple et adaptable, avec un vivier de main-d’œuvre bien formée par une Éducation nationale au taquet et une importation massive d’ingénieurs et de scientifiques nobélisables, tout était réuni pour qu’une transition rapide vers les énergies renouvelables se passe dans la joie, la bonne humeur et un impact minimal sur le niveau de vie des Français.
Pas de bol, zut alors et manque de pot : tout ne se déroule pas exactement comme prévu.
L’augmentation brutale des prix de l’énergie, loin de favoriser une translation harmonieuse des citoyens vers des solutions de remplacement, provoque des effets de bords massifs dans toute l’économie et toute la société : augmenter ainsi brutalement le coût de l’énergie, c’est augmenter directement et indirectement les coûts de logistique, de déplacement, de fabrication. C’est rendre prohibitif les livraisons, les emballages, les engrais. C’est forcer à la délocalisation les industries et les emplois.
Or, s’il est politiquement possible, par une solide dictature et la distribution de petits privilèges temporaires, de tenir une population dans une relative misère lorsque celle-ci s’y trouve déjà, il est généralement plus rude de partir d’une population aisée et de la jeter directement dans la misère sans que celle-ci ne renâcle quelque peu.
Eh oui, que voulez-vous : les gens – ces idiots – aiment bien les bières fraîches, les douches tièdes et les repas chauds. Supprimez-leur ça d’un coup et, rapidement, votre base électorale n’est plus garantie. Des grognements pourraient se faire entendre, des mouvements s’organiser et des protestations monter de la base vers les dirigeants… Cela s’est vu.
Or, s’il est maintenant évident que la brochettes de clowns à roulettes qui nous gouvernent n’ont aucune espèce de capacité à prévoir les catastrophes que leurs décisions débiles provoquent immanquablement sur le peuple, on ne peut leur retirer une compétence certaine pour tenter de conserver le pouvoir à tout prix.
Il ne sera donc surprenant pour personne de rappeler que le gouvernement a très correctement renouvelé en 2021 les stocks d’armes et de munitions non létales pour la garde prétorienne les CRS : on ne sait jamais, cela pourrait servir.
Il ne sera pas plus surprenant d’apprendre que la gendarmerie commence à présent à recevoir ses premiers blindés légers Centaure dont 90 exemplaires ont déjà été commandés, soit 30 de plus que les anciens blindés utilisés jusqu’à présent dans le maintien de l’ordre. Lorsqu’on voit le charmant engin, on comprend que le maintien de l’ordre vient de perdre quelques points en subtilité…
Il ne sera enfin pas du tout surprenant de découvrir que l’État français entend maintenant “récupérer” les quelques millions d’armes à feu illicites et non déclarées qui dorment chez les particuliers : ainsi, du 25 novembre prochain au 2 décembre, les particuliers qui auraient "malencontreusement" oublié de déclarer telle ou telle arme pourront les enregistrer dans le système de l’État ou, surtout, s’en défaire dans l’un des 300 sites de collectes qui seront ouverts même les week-ends, sans risquer de poursuites judiciaires.
Selon le ministère de l’Intérieur, il s’agit ici de donner une chance à ces particuliers un peu tête en l’air qui, de bonne foi, auraient “oublié” de déclarer l’une ou l’autre pétoire, de faire le nécessaire ou de s’en débarrasser : il serait en effet dommage que les armes pullulent un peu trop dans ce pays et qu’on découvre subitement une France transformée en une sorte d’Amérique indisciplinée où les fusillades s’enchaîneraient un peu trop ici ou là, au nez et à la barbe des autorités. Ce serait scandaleux.
Et ce serait surtout un risque pour l’avenir : du point de vue de l’Occupant intérieur français, peu importe la multiplication de ces fusillades tant qu’elles ont lieu dans ces quartiers émotifs connus, puisque les balles qui sifflent ne sont pas dirigés contre eux. Que des habitants, des passants innocents se fassent trouer le ventre dans les métropoles françaises importe finalement assez peu et non, bien évidemment, ce ne sont pas de ces armes dont il est question lorsqu’on évoque cette campagne de déclaration et de récupération d’armes illicites : il est certain qu’absolument rien ne sera fait contre ces armes-là…
Ce qui gêne nos clowns à roulettes, ce qui donne des mains moites à l’Occupant intérieur, ce sont les armes “illicites” que le peuple détient, ces honnêtes gens bien sous tous rapports qui, jetés dans la misère par les décisions imbéciles des dirigeants, pourraient alors faire siffler ces balles vers ces derniers, les coquins.
Les mois qui viennent s’annoncent tendus. Il ne manquerait plus que le peuple soit armé pour qu’ils deviennent un peu trop animés. Heureusement, la caste au pouvoir l’a bien compris…
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