05 octobre 2022

La Suède contrainte d’arrêter la production de tomates d’hiver

En salade, sur leurs toasts du matin, ou en plat : les Suédois mangent des tomates été comme hiver. Dès le retour des beaux jours, la production locale, sous serre, couvre 30% des besoins. En hiver, 97 % des tomates sont importées, principalement des Pays-Bas, mais aussi d’Espagne ou du Maroc. Les 3 % restants – environ 30 tonnes par semaine – proviennent des serres de la société Nordic Greens, à Trelleborg, dans le sud du pays.

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Mais cet hiver, pour la première fois depuis 2014, les consommateurs devront s’en passer. Une fois les dernières tomates d’été cueillies, fin octobre, les serres seront vidées et nettoyées en profondeur, avant que la production ne reprenne au printemps. En cause : le coût de l’électricité, trop élevé pour assurer la rentabilité d’une culture d’hiver.

A côté des serres, deux grandes chaudières à bois produisent l’énergie nécessaire au chauffage des bâtiments d’une surface équivalente à vingt-huit terrains de football. Mais quand le soleil ne se lève qu’à 8h30 et ne se couche qu’à 15h45 en décembre, la lumière du jour ne suffit pas pour faire pousser des tomates. Il faut alors éclairer les centaines de lampes LED accrochées aux verrières.

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Cependant, il n’y a pas que le prix de l’électricité qui a augmenté : l’inflation concerne aussi les semences, les plantes et les engrais. Le coût des emballages a bondi de 50 % ces derniers mois. Celle de l’urée, utilisée pour le traitement des oxydes d’azote dans les cheminées des chaudières, est passée “de 2 à 11 couronnes [de 0,18 à 1,01 euros] le kilo ». Le responsable du site Mindaugas Krasauskas, 43 ans, dessine un graphique sur un tableau blanc. Né en Lituanie, il a débuté ici comme saisonnier il y a une vingtaine d’années.

L’inflation concerne aussi les semences, les plantes et les engrais

Entre avril et octobre, explique-t-il, les serres consomment 300 MWh d’électricité par mois. En hiver, les besoins sont multipliés par quatre, pour atteindre 1 200 MWh. Jusqu’en 2021, les Nordic Greens payaient environ 60 cents couronnes par kWh, soit 1 million de couronnes par an. « Ensuite, les prix ont commencé à fluctuer, grimpant jusqu’à 2,50 couronnes. Depuis août, nous sommes passés à 3,60 couronnes en moyenne, avec des pointes à 5-6 couronnes, certains jours, dix fois plus que ce que nous payions avant 2021.

A ce niveau, cultiver des tomates en hiver n’a plus aucun intérêt, assure M. Krasauskas. Car si les clients sont prêts à payer un peu plus pour des produits locaux, il y a des limites : « Les tomates ne sont pas comme le lait ou la viande, que les consommateurs continueront d’acheter, même si les prix augmentent. Si nous répercutons les coûts sur les clients, ils achèteront autre chose. »

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