12 octobre 2022

La Maison Blanche et le Pentagone sont en mode panique

Alexandre N. propose une lecture originale de la stratégie russe, en fait empruntée à l'histoire militaire: les Russes font-il jamais autre chose que répéter la stratégie du Général Koutouzov face à Napoléon? Une façon de faire qui déconcerte les Américains autant qu'elle déstabilisa Napoléon.

Le mode panique est bien réel

CdS: Quand nous en avons parlé il y a quelques jours, déjà, vous étiez formels: “A Washington, ils sont en mode panique”, m’avez-vous déclaré. 

Alexandre N: Pour la Maison Blanche, la messe est quasiment dite, si j’ose dire :  la momie vivante et son entreprise d’embaumeurs lutte de plus en plus contre une démence sénile de moins en moins contrôlable. Voilà ce qu’on trouve par exemple dans un média américain conservateur :

« Je ressens normalement une grande sympathie pour toute personne qui lutte contre la terrible maladie de la démence. Cependant, dans le cas du président Biden, dont le monde entier sait qu’il lutte contre cette affliction, le sentiment que je ressens est plus proche du dégoût.

La raison pour laquelle mon empathie normale fait défaut est que le président Biden lui-même doit savoir qu’il a cette condition… et il ne le reconnaîtra pas et ne fera pas ce qui est le mieux pour le pays et démissionnera. Non seulement le Président Biden le sait, mais aussi sa femme et ses enfants. Il en va de même pour toute personne qui travaille à la Maison Blanche. En effet, ce doit maintenant être une opération de 24 heures pour les assistants de la Maison Blanche pour écrire les scripts de téléprompteur et les indications scéniques qu’ils doivent produire pour le président Biden ». Qui peut croire sérieusement que l’Amérique est vraiment dirigée par Biden? .

En ce qui concerne le Pentagone, il faut comme d’habitude en revenir à certains fondamentaux. Rappelons d’abord qu’il ne veut absolument pas de confrontation directe avec la Russie car il sait en être la première victime en cas d’une défaite plus que probable si les choses vont trop loin, ce à quoi il est poussé par le Blob, comme on appelle l’Etat profond américain.

CdS: Que désignez-vous par là? 

Alexandre N. Le Blob, par allusion à un célèbre film de la fin des années 1950, où une créature extra-terrestre arrivée sur un météorite s’installe dans une ville américaine et grossit en dévorant tout ce qui passe à sa portée. Nous avons affaire à un ensemble idéologiquement hétérogène de quelques factions d’individus trop riches pour ne pas s’être acheté l’État américain. Et ce Blob  force le Pentagoneà faire de la figuration en Ukraine. Celle-ci se résume alors à diriger les opérations sans s’exposer, via une cascade de postes de commandement jusqu’à l’Ukraine.

CdS. Quel rôle joue exactement le Pentagone en Ukraine? 

Alexandre N. Comme on dit dans notre jargon de militaires, il assure  le C3I (Command, Control, Communication, Intelligence) effectif et surtout l’approvisionnement des forces. Pour ce faire, il s’appuie sur l’Otan, (un « machin » maintenu en place pour mettre à sa disposition et à la norme américaine  tous les supplétifs européens). L’Otan est toujours commandé par un général américain, et pas du  tout par monsieur Stoltenberg, qui est le chargé de relations publiques. 

CdS. Vous faisiez allusion à la CIA

Alexandre N. Oui, le Pentagone  doit aussi compter avec la CIA qui fait sa guerre dans son coin,  Il faudra que nous y consacrions un entretien propre. Mais disons que la CIA  fera tout  en tant que véritable « cœur battant » du globalisme pour aggraver le conflit. Voilà qui résume assez la pétaudière qu’est la direction stratégique américaine, une situation qui de fait aide d’ailleurs beaucoup les Russes.

Les Occidentaux font faire la guerre aux Ukrainiens comme en 1914

CdS. Votre analyse, c’est donc que  les Américains ne dominent pas autant la situation que ce qu’ils veulent nous faire croire. 

Alexandre N. Pour faire la guerre – car c’est son métier – mais tout en faisant semblant, le Pentagone doit aussi en revenir à certains fondamentaux. Pour faire la guerre, il faut essentiellement deux armes – le reste suit – : le renseignement et l’artillerie, soit le feu dans la profondeur.  La raison en est aussi simple qu’évidente : il est en effet stupide et partant criminel comme l’a montré la guerre de 1914 de s’acharner sur la confrontation purement frontale là où l’ennemi empile ses forces.

CdS. Cette guerre fut en effet moins gagnée dans les tranchées…

Alexandre N: ….que du fait du blocus anglais qui affama la population allemande avec le temps (sanctions déjà), ainsi qu’au sabotage de Ludendorff, lorsqu’il compris que c’était « foutu », pour échapper à ses propres responsabilités. 

Il est  plus que recommandé pour l’emporter de « taper » prioritairement où se trouve la colonne vertébrale adverse ainsi que son cerveau, soit tout un ensemble de cibles fixes, ponctuelles, dispersées et surtout très molles. C’est l’arrière qui commande l’avant, pas l’inverse. Le contre-exemple historique le plus frappant de cette règle immuable est quand Hitler détourne la stratégie aérienne de Göring (Hermann pour les dames …) en l’obligeant à ne traiter que des cibles parfaitement inutiles stratégiquement comme les grandes villes. Sans cela, la Grande Bretagne ne pouvait que tomber en 1940 ou 1941. 

Les deux clés: l’artillerie et le renseignement

CdS. Ce que vous nous dites, c’est que, pendant que les Américains envoient des millers d’Ukrainiens comme de la chair à canon au front, , les Russes, eux, ont une autre stratégie.  

Alexandre N. Détruire l’ennemi dans sa profondeur arrière économise énormément les munitions en optimisant les gains par des dégâts stratégiques irréparables. Mais pour ce faire, il faut des moyens adaptés de frappe lointaine et précise, mais surtout jumelés à du renseignement performant, autrement dit de «l’intelligence » – pas donné à tout le monde. L’action d’ensemble s’appelle alors un « plan de feu ». Certains persistent encore à croire que c’est l’infanterie qui conquiert,  et si possible avec un béret rouge en tête. Mais celui-ci n’est dans les faits que le prolongement du pantalon rouge français de 14. L’infanterie fonctionnellement occupe et contrôle le terrain que d’autres conquièrent pour elle. Ainsi on l’économise. 

CdS. C’est ce que font les Russes. 

Alexandre N. Oui. La structure de fonctionnement de l’effort de guerre est donc le système tangible de la résilience adverse, ce dont le Pentagone est pleinement conscient. Les Américains ne font pas autre chose, ordinairement, que de le détruire d’emblée avec leur armée de l’air, non sans l’avoir préparé avec des sanctions pour affamer la population, de la subversion pour mettre la discorde chez l’ennemi, ainsi que de la corruption pour y disposer d’une 5° colonne. Cerise sur le gâteau, ils enrobent le tout d’un épais brouillard propagandiste, d’abord pour rassurer l’opinion américaine, ensuite pour s’asservir l’opinion européenne, et enfin pour effrayer l’opinion ennemie ou neutre.

CdS. Comment se réalise ce beau schéma sur le théâtre ukrainien? 

Alexandre N: Eh bien d’abord pas très bien parce que les  Russes ont attaqué préventivement, détruisant ainsi d’emblée le schéma. Au bilan d’aujourd’hui, les forces ukrainiennes, qui ont, par exemple perdu au moins 5000 blindés depuis le début des hostilités, n’ont plus que de l’infanterie, peut-être encore nombreuse mais dans un état plus que discutable. Elles disposent encore cependant du très solide dispositif défensif dans la profondeur, élaboré depuis 2014 par l’Otan sous directives américaines. Mais elles n’ont inversement plus de composante aérienne ce qui les oblige théoriquement à devoir renforcer au maximum leur système maillé de défense antiaérienne ( radars, missiles SA, canons d’appoint, … ). Et c’est là que doivent principalement jouer les Occidentaux.

CdS: Et du côté russe? 

Alexandre N. Du coté russe, on note tout d’abord que leur stratégie est des plus irritantes parce qu’illisible, ce qui fait partie de leur force. C’est en effet voulu (maskirovka)  mais ce n’est qu’une question de culture : les Occidentaux ne comprennent en fait pas pourquoi les Russes n’agissent pas comme eux-mêmes l’attendent, donc comme ils feraient eux-mêmes. Et là réside toute l’incompréhension de l’arrogance occidentale qui interprète cela comme une preuve de faiblesse et les pousse à la surenchère … qu’attendent en fait les Russes. 

Les Russes ont une stratégie! 

CdS. Les Russes ont donc une stratégie – ce que vous dites est très différent du commentaire moyen dans les médias occidentaux, où on les montre réagissant au coup par coup. 

L’Occident ne  comprend toujours pas que la guerre d’Ukraine n’est pas l’enjeu principal pour les Russes, mais une simple figure imposée. L’enjeu pour ceux-ci est en fait d’affaiblir structurellement le dollar, en passant entre autres choses par la crise économique auto-infligée des Occidentaux. Ces derniers pèchent par arrogance.  Ils continuent à croire  que la Russie n’est « qu’une pompe à essence qui se prend pour une nation », pendant que cette même pompe poursuit benoîtement le projet qui a tant hanté le géopoliticien américain Mackinder, à savoir la cohésion stratégico-économique du heartland eurasiatique. Mais a contrario, le Blob qui y perd déjà de l’argent s’en ai parfaitement rendu compte, d’où cette guerre qui n’a pas d’autre cause.  

CdS. C’est à cause de cette vue stratégique large que les Russes mènent une guerre “limitée” en Ukraine – en tout cas jusqu’à récemment? 

Oui. C’est donc pour ces raisons que sur le terrain les forces russes se confinent dans l’Est utile, pour pour forcer les Ukrainiens à sortir de leurs positions défensives Quand ils sont exposés, les Russes les ciblent.  À cet effet, les troupes russes créent volontairement des vides immédiatement vus des quelques 70 satellites américains de surveillance, et dans lesquels alors le Pentagone – où d’autres factions du Blob –  pousse tout aussi immédiatement les forces ukrainiennes, ce qui dans la propagande mainstream devient une marche irrésistible à la victoire finale comme celle de von Paulus en 1942 le long du Dniepr …  On est donc très loin du beau schéma théorique dans lequel le Pentagone croyait pouvoir s’ébrouer, ce que trahit alors une tension grandissante en son sein, et bien au-delà. 

La stratégie de Koutouzov

CdS. A vous écouter, les Occidentaux n’ont rien appris de l’histoire militaire. Ce que vous décrivez, c’est Koutouzov laissant Napoléon prendre Moscou, pour mieux l’user ensuite. 

Alexandre N.  Exactement. Et là où la stratégie russe en déroute encore plus certains sans qu’ils puissent se l’expliquer, par excès de cartésianisme, c’est qu’elle ne semble pas vraiment jouer le plan de feu destructeur du système ukrainien alors qu’elle dispose des moyens ad hoc, que cela paraît l’évidence et que sur le papier le succès est certain. Jusqu’aux frappes récentes, il y avait toujours en effet de l’eau et de l’électricité à Kiev comme ailleurs, ce qui ne serait pas le cas si les Américains étaient de l’autre coté ! Mais c’est bien parce que la contrepartie en est de pousser les Américains dans l’aventurisme, et ce qui manifestement ne convient pas vraiment au Pentagone qui sent bien que quelque chose cloche.

CdS: Vous nous décrivez quelque chose qui est difficile à exposer sur un plateau de télévision. 

Alexandre N. La guerre étant d’abord un affrontement de cerveaux, l’origine de cet apparent paradoxe tient d’abord dans la doctrine rooseveltienne de la guerre, devenue la base de l’américan art of war.

Roosevelt n’avait aucune confiance dans le talent de ses généraux, au point d’ailleurs de demander à Staline de détruire lui-même le corps de bataille japonais en Mandchourie, ce qu’il fit en août 1945 comme promis. Roosevelt fut un belliciste pragmatique qui fonda sa victoire sur le fait de submerger l’ennemi sous le matériel américain, masquant en même temps le manque de combativité des Américains, mais qu’il fallut aussi compenser par une propagande hystériquement dithyrambique. Le Pentagone aujourd’hui ne fait que la même chose en submergeant les forces ukrainiennes de matériels occidentaux. C’est comme ça que les Américains font la guerre, et il y a même eu un membre du Congrès pour faire croire qu’il suffisait de donner aux Ukrainiens l’équivalent du budget de la défense de la Russie –  le dixième de celui des US – pour vaincre celle-ci.

Les commentateurs occidentaux sont desespérément superficiels. 

CdS Et c’est pourquoi si nous en croyons  les médias et un certain nombre d’experts – m l’affaire est donc pliée, les Russes se sont seffondrés à Izioum

Alexandre N. Oui et il ne suffirait plus, après le sabotage du NS2 et la frappe du pont de Kertch, que d’agiter la menace nucléaire ou détruire la plus grande centrale nucléaire d’Europe ou  de faire sauter une bombinette stupidement qualifiée de tactique pour faire capituler Moscou. Je connais des gens neutres ou plutôt favorables aux Russes qui pensent, ces jours-ci, que tout est fichu….

Or, on a dit précédemment que l’effort devait porter sur l’imperméabilité de le défense anti-aérienne, alors que le Pentagone a délibérément choisit la frappe offensive dans la profondeur qui jamais ne fera la différence puisqu’il s’est contenté de distiller les moyens occidentaux micro-tactiques en la matière – 155 d’artillerie par-ci, quelques missiles AC  par là, des Himars ailleurs – et le tout précédé par l’illusion propagandiste.

Le Pentagone a donc sacrifié l’essentiel visible à l’accessoire non visible. 

Inversement, ces « nigauds » de Russes, conscient de leurs forces et faiblesses, ont laissé délibérément rentrer tout ce bel armement occidental, dans le but évident de se faire les dents dessus, d’en trouver les parades et de combler leurs lacunes. En 1941 ils firent exactement la même chose pour  concevoir le T-34, véritable terreur, par la suite, des divisions de panzers qui croyaient dominer trop vite.

CdS. Une des leçons militaires, c’est en effet qu’il faut se méfier des Russes qui se dérobent à l’adversaire. 

Alexandre N. Mais si le mainstream occidental avait fait son vrai travail, il aurait alors compris que cette phase d’expérimentation était terminée et que depuis un mois les Russes semblent désormais être passés en phase d’application d’un plan de feu  parfaitement destructeur de toute l’infrastructure ukrainienne, patiemment, méthodiquement. Tout y passe : postes de commandement, même ceux de l’Otan camouflés  pour la circonstance, moyens de transmission, regroupements de force, logistique fixe et mobile … mais aussi, depuis lundi, centrales électriques, pôles de défense anti-aériennes …  et partout

Pour ce faire, ils combinent le drone d’attaque pour l’instant imparable via des essaims de drone de type Goran 2 , l’usage intensif de la guerre électronique, le ciblage prioritaire des moyens starlink aussi bien au sol via ces mêmes Goran que dans l’espace via la menace diffuse de micro-satellites prépositionnés. Elon Musk en est si retourné qu’il demande désormais la paix après s’être vanté d’aider les Ukrainiens.

Les drones sont la clé de la bataille en cours

CdS. Pour vous les drones sont essentiels dans la guerre moderne. C’est plus important à ce stade de la guerre que les missiles hypersoniques

Alexandre N. Le pire de la démonstration est qu’aucun système anti-aérien Occidental ne résiste à Goran et pourtant tous sont présent sur place : le matériel occidental est bien inférieur, comme on le pressentait. 

Mais le plus intéressant dans le cas présent est d’analyser la réaction américaine pour mesurer l’impact de cette montée en gamme des Russes. On a d’abord observé un très lourd silence médiatique sur le phénomène, corrélativement à une montée dans les aigus sur la fulgurante victoire ukrainienne, un wishful thinking en réaction au désespoir. On a ensuite assisté au renforcement discret mais en mode accéléré de tous les moyens sol-air occidentaux ( radar, missiles, bouclier anti-drone ) pour essayer de briser  Goran 2. Pas de chance, c’est trop tard, la technologie occidentale est ridiculisée.  surclassée pour longtemps.

CdS. C’est pour cela que vous parlez de panique?

S’ensuit alors un phénomène de panique, en effet, où :

– d’une part par les US sabotent les pipes allemands par dépit, peut-être sont-ils à l’origine de l’attaque du pont de Kertch, et peut-être ont-ils envoyé un missile sur une base au centre de la Russie où se trouvent des bombardiers stratégiques,

– d’autre part le  Pentagone “secoue” sans succès son bureau de recherche sur les drones et finalement va réclamer comme d’habitude des fonds supplémentaires au Congrès.

Cette panique enfin se diffuse parmi les  politiques occidentaux , qui alors disent tout et n’importe quoi : promesse puis retrait d’Atacoms pour Zelinski, promesse puis retrait de l’intégration à l’ Otan pour l’Ukraine, promesse puis retrait de la menace nucléaire vis à vis de la Russie. 

Perspectives inquiétantes

CdS Qu’en déduire finalement ?

Alexandre N. Tout d’abord concernant la partie russe, il serait prématuré de conclure à son succès pourtant inscrit sur le papier, tant la Russie  nous a habitués à foncer sur le Rubicon pour tranquillement s’y arrêter et pêcher. Je me demande si la Russie a assez “souffert”, selon ses propres normes pour mener l’affaire vraiment à terme, mais qu’à cela ne tienne la CIA s’y attache comme on le verra une prochaine fois. . 

Ensuite pour la partie américaine – l’Europe à ce stade n’existant plus: l’on constate que la panique à bord combinée à l’aggravation évidente de la démence sénile de celui  y faisant fonction de président, amène nécessairement à envisager qu’un débat interne musclé a commencé entre entre factions du Blob. Le risque, c’est bien évidemment ce que décrit l’excellent film de Kubrick, « Docteur Folamour ».

L’important devient alors de s’interroger quant à l’effet sur les pays du « reste du monde » comme les Américains les nomment du haut de leur hubris. En effet, l’Amérique n’est pas qu’un problème russe mais surtout un problème mondial et qui appelle indubitablement à la destruction de son Blob. C’est donc une Amérique de plus en plus désespérée, de plus en plus agressive et de plus en plus raciste qui s’exclut de la relation internationale normale, ainsi que ses minables vassaux européens. Cette guerre est existentielle et la haine anti-américaine en devient l’axe le plus fédérateur.

Sénèque a dit un jour a Néron qu’il pouvait tuer tout le monde , sauf son successeur. Il en est de même avec la réalité pour les Américains….

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