La Bataille d’Ukraine
29 août 2022
Selon Southfront.org:
Le 29 août, les forces armées ukrainiennes ont lancé une contre-offensive de grande envergure dans la région de Kherson. L’offensive a été précédée d’un pilonnage d’artillerie des positions militaires des forces russes, ainsi que des villes sous contrôle russe.
Dans la matinée du 29, les unités ukrainiennes, avec un grand nombre d’hommes, un soutien important en matériel et quelques avions, ont tenté de percer la défense russe sur presque toute la ligne de front. Au cours de la première journée d’opérations, elles ont réussi dans trois zones.
Sur la côte de la mer Noire, les forces ukrainiennes n’ont pas réussi à développer une offensive et à déloger les Russes du village d’Alexandrovka.
Une autre offensive a été menée le long de la route Nikolaïev- Kherson. Les Ukrainiens ont fait une percée jusqu’à 10 kilomètres, mais les forces armées russes ont contre-attaqué avec succès et les ont repoussés. De violents affrontements se sont poursuivis à Pravdino et Soldatskoïe.
La contre-attaque ukrainienne à Blagodatnoïe a également échoué. Le village est récemment passé sous le contrôle des Russes, qui y tiennent toujours leurs positions.
Les principaux gains des militaires ukrainiens ont été signalés dans les régions d’Andreïevka et de Davidov Brod. Les forces ukrainiennes ont toujours leurs bastions dans le village d’Andreïevka situé sur la rive gauche de la rivière Ingoulets. Elles ont établi un ponton dans la zone et ont réussi à avancer vers l’est dans la steppe. Les Ukrainiens ont pénétré dans le village de Sougoï Stavok et neutralisé la défense de Davidov Brod. Les deux localités se trouvent dans la zone grise. Aucune des parties belligérantes n’en a le contrôle.
Au nord de la ligne de front de Kherson, l’armée ukrainienne a tenté de percer les défenses russes à Visokopolïa et Olgino, mais a subi de lourdes pertes et n’a pas réussi à avancer. Des affrontements violents se sont poursuivis, le groupement russe déployé dans la zone ayant été un temps coupé des routes d’approvisionnement par les tirs de l’artillerie ukrainienne.
Selon les militaires russes, la tentative d’attaque dans trois directions a échoué et l’armée ukrainienne a subi de lourdes pertes. Le 29 août, les forces russes auraient détruit 48 chars, 46 véhicules de combat d’infanterie, 37 autres véhicules de combat blindés et 8 pick-up équipés de mitrailleuses lourdes. Plus de 1 200 militaires ukrainiens auraient été tués ou blessés au cours de cette journée (560 tués).
Cependant, les forces armées ukrainiennes poursuivent leur offensive et puisent dans leurs réserves tout le long de la ligne de front sud, principalement dans la région de Davidov Brod et de Visokopolie.
En fin de journée, on pouvait dire de la contre-attaque sur Kherson selon Interslava Z
1. Dans la région de Blagodatny, l’armée ukrainienne a attaqué, subi des pertes, s’est replié sur les points de départ.
2. Dans la région de Snigirevka, les Kiéviens ont attaqué, subi des pertes, se sont retirés aux points de départ.
3.
Dans la région d’Andreïevka, la situation n’est pas tout à fait claire,
il y a des rapports selon lesquels l’armée kiévienne aurait avancé de
plusieurs kilomètres jusqu’au village de Soukoï Stavok et l’aurait même
pris. Jusqu’à présent, sans preuve photo / vidéo, les combats se
poursuivent là-bas.
4. Dans la région de Davidov Brod, le front reste stable.
5. Dans la région de Visokopolïe, Olgovka et Potemkino, les attaques des Forces armées de l’Ukraine ont échoué.
Autres informations de la journée:
+ La mission de l’AIEA dirigée par Raffaele Grossi a quitté Vienne pour la centrale nucléaire de Zaporojie.
+ Il est rapporté que de nombreux médecins médecins ont été appelés d’urgence à Nikolaev –
L’hôpital de Nikolaev est plein du fait de l’afflux de blessés ukrainiens.
+ Il y a des messages des résidents locaux de la région de Kharkov. Les forces armées ukrainiennes ont accumulé des équipements et des effectifs dans la direction de Balakliïa depuis le sixième jour. Peut-être préparent-elles une contre-offensive dans la région. Peut-être dans la direction d’Izioum. Et peut-être qu’hier, le commandement ukrainien a sacrifié plusieurs centaines de ses guerriers dans la direction de Kherson afin de faire diversion dans d’autres directions.
En tout cas, l’impression générale est celle d’une opération préparée avec les conseillers de l’OTAN sans pour autant que l’armée kiévienne ait l’appui aérien ou en artillerie nécessaire pour opérer sa contre-attaque. On posera la question d’une décision prise à l’occasion de la visite de Boris Johnson à Kiev le 24 août 2022.
30 août 2022:
Alors que les forces ukrainiennes poursuivent leurs tentatives de développer une offensive dans le sud du pays, les forces alliées de la Russie et des Républiques déclarent de nouvelles victoires sur le front du Donbass.
Les militaires de la République de Donetsk et des forces armées russes ont pris le contrôle de quatre autres localités de la République. Il s’agit des villages de Klitchevoïe, Volodino, Orlinskoïe et Zavitne Bajaannïa. Plus de 200 kilomètres carrés du territoire de la République populaire de Donetsk ont été repris aux Kiéviens en un mois.
Le 30 août, les troupes alliées ont repoussé une contre-offensive ukrainienne près du village de Kodema en République de Donetsk, qui est presque entièrement passé sous le contrôle de l’armée russe. Selon les données officielles de la RPD, 20 unités d’équipement militaire ukrainien ont été détruites à la suite de l’opération ratée.
Les forces ukrainiennes ont également tenté de contre-attaquer le long de la ligne Novomayorskoye – Egorovka dans la région d’Ougledar, mais l’artillerie russe les a forcées à battre en retraite.
Pendant ce temps, sur les lignes de front du sud, l’avancée des forces armées ukrainiennes s’est arrêtée.
Pour le deuxième jour, de violents combats se poursuivent dans la direction de Krivoï Rog. Les unités ukrainiennes tentent à nouveau de prendre d’assaut les positions russes à Olgino et Visokopolïe. L’infanterie russe est bloquée par le feu ennemi, mais les unités ukrainiennes ne peuvent pas continuer à avancer en raison du travail actif de l’artillerie et de l’aviation russes.
Dans la région d’Andreïevka, les forces ukrainiennes rassemblent un grand nombre de personnes et d’équipements près de Lozoïe et Soukhoi Stavok. Là aussi pour reprendre la petite percée du 29 août.
À l’ouest de Snigirevka, les unités ukrainiennes ont une fois de plus échoué à contre-attaquer à Blagodatnoïe.
Il est indiqué que les militaires ukrainiens ont réussi à prendre le contrôle du petit village de Ternovïe Pody au nord-ouest de Kherson. Ils ont avancé jusqu’à Lioubomirovka, mais ne l’ont pas encore prise.
À l’ouest de Kherson, les forces russes ont repoussé l’ennemi jusqu’à la ligne Blagodatnoïe – Pravdino.
Sur la côte de la mer Noire, les forces ukrainiennes ont une nouvelle fois tenté d’attaquer Alexandrovka par le nord depuis leurs positions à Tavriïskoe, ainsi que par l’ouest le long du barrage traversant le lac Solonets, mais sans succès.
Les forces armées russes ont détruit la plupart des chars transférés en Ukraine par la Pologne à travers la rivière Ingoulets, rapporte le ministère russe de la Défense.
Sur les 12 chars livrés, plusieurs ont explosé dans leur champ de mines lors d’une retraite désordonné. Seuls cinq d’entre eux ont pu s’échapper.
Les troupes ukrainiennes auraient perdu plus de 1 700 militaires en deux jours d’attaques infructueuses dans la région de Nikolaev-Krivoï Rog et dans d’autres directions, rapporte le ministère russe de la Défense.
Quatre avions de combat ont également été détruits : deux Su-25, un Su-24 et un MiG-29. Trois hélicoptères ukrainiens Mi-8 ont été abattus en vol. 63 chars ukrainiens, 59 véhicules de combat d’infanterie, 48 autres véhicules de combat blindés, 14 camionnettes équipées de mitrailleuses lourdes ont été liquidés.
+ À l’est de Bakhmout (Artiomovsk), les unités PMC de Wagner détruisent des fortifications ukrainiennes, des centres de tir, du personnel et des équipements par des attaques d’artillerie et de mortier.
+ L offensive contre les positions des forces russes en provenance de Krivoï Rog se poursuit. L’armée ukrainienne a réussi à repousser les unités russes d’Arkhangelskoïe, que les forces russes tentent de reprendre.
Des combats intenses se poursuivent dans la région d’Arkhangelsk, de Davidov Brod et de Kostromka. Dans la soirée du 31 août, l’armée ukrainienne n’a pas abandonné les opérations actives dans ces zones.
Pour l’instant, Kiev a beaucoup de morts et de blessés, peu de conquêtes territoriales. Les endroits où les combattants kiéviens ont obtenu un succès temporaire pendant la journée, sont de nouveau passés sous le contrôle russe.
Pendant deux jours d’attaques infructueuses sur Nikokaïev-Krivoy Rog et d’autres directions, les troupes ukrainiennes ont perdu quatre avions de combat : deux Su-25, un Su-24 et un MiG-29. Trois hélicoptères Mi-8 ukrainiens ont été abattus en vol. Les troupes russes ont détruit 63 chars ukrainiens, 59 véhicules de combat d’infanterie, 48 autres véhicules de combat blindés, 14 pick-ups équipés de mitrailleuses lourdes et plus de 1 700 militaires ukrainiens ont été tués ou blessés.
Les lourdes pertes de l’armée ukrainiennes sont confirmées par diverses sources militaires. Les militaires russes ont suivi la tactique des ” chaudrons de feu ” dans différentes zones de la ligne de front.C’est-à-dire que, plutôt d’affronter le feu ennemi, les Russes ont effectués des retraites tactiques, pour attirer les troupes ukrainiennes en profondeur et ensuite les encercler.
+ Pour perturber la visite de l’AIEA à Zaporojie, visite dont au fond Kiev ne voulait pas,, l’armée ukrainienne a mené au moins 20 attaques d’artillerie sur des zones proches de la centrale nucléaire.
+ Intel Slava Z fait état d’une vidéo montrant des combattants ukrainiens qui préparaient des attaques à Energodar et à la centrale nucléaire de Zaporojie.
+ Selon le canal Telegram Legitimny:
“Notre source confirme des affrontements dans les villages limitrophes d’Energodar et sur les rives du réservoir d’Energodar..
Les Kiéviens essaient de débarquer des troupes au nombre d’environ 100-200 personnes près d’Energodar, mais sans le soutien de l’aviation et l’artillerie.
La source indique que cette stratégie a été préparée par des experts de l’OTAN.
Les Russes, bien sûr, ont déjà éliminé la quasi-totalité de cette force de débarquement ukrainienne. Il n’y avait aucune chance de survie”.
1er septembre 2022
La 128e brigade d’assaut de montagne des forces armées ukrainiennes, spécialement transférée d’Ukraine occidentale pour participer à l’offensive, a été presque entièrement détruite.
+ Les habitants de Nikolaïev et d’Odessa font la queue pour donner leur sang suite à l’afflux de blessés ukrainiens après les offensives manquées dans la région de Kherson.
+ Selon le canal Telegram Intel Slava Z: Dans le contexte de la “contre-attaque” dans la direction de Kherson, qui se déroule principalement sur Telegram, la censure a été renforcée pour les journalistes ukrainiens. Tous les correspondants de guerre ont été rappelés du front, en outre, ils ont reçu des “recommandations”, qui ont le caractère d’exigences. Ce sont les directives :
Il est interdit aux journalistes d’évaluer les actions des forces armées de l’Ukraine.
Seule la direction militaire rend compte du déroulement des hostilités, c’est-à-dire que vous ne pouvez pas vous fier aux informations du personnel militaire ordinaire ou des commandants sur le terrain.
Il est interdit d’interpréter la situation militaire d’une manière différente de l’interprétation officielle.
Il est interdit de faire ses propres prédictions
Seuls les responsables des forces armées ukrainiennes rendent compte de toutes les actions militaires, de leurs conséquences et de leurs résultats.
Dans le résumé matinal de l’état-major général des forces armées ukrainiennes, le silence s’est poursuivi sur les “succès” de l’offensive des forces armées ukrainiennes sur Kherson.
De plus, il s’avère maintenant que les troupes russes avancent déjà en direction de Nikopol, qu’elles prennent d’assaut Potemkino (près de Visokopolie, au moment où l’offensive a été lancée, la bourgade était sous le contrôle dee l’armée ukrainienne).
+ Les hôpitaux et les morgues de Nikolaev débordent après la désastreuse “attaque” de Kherson. C’est ce qu’a confirmé le chef de l’administration de Snigirevka Youri Barbachov en se référant à des sources à Nikolaev. Selon lui, 2000 blessés ont été transportées dans la ville.
+ Les forces armées ukrainiennes tentent à nouveau de percer dans la direction de Krivoy Rog.
On consultera ci-dessous la carte établie par @rybar pour montrer comment les Russes ont laissé, à Andreïevka, les troupes ukrainiennes s’enfoncer dans leur propre “percée” , afin de pouvoir ensuite les prendre à revers et les boucler dans un chaudron.
2 septembre 2022
Erwin Castel signale que, pendant que tout le monde a les yeux tournés vers la “contre-offensive ukrainienne de Kherson”, les troupes alliées ont lancé elles-mêmes une offensive sur le point fortifié d’Avdeïevka, afin de faire sauter le verrou qui empêche de déloger les canons ukrainiens bombardant Donetsk et la région.
Voici la carter dressée par Castel, suivie de son commentaire:
“Alors que sur le front de Kherson, depuis le 29 août; les forces russes et ukrainiennes sont opposées dans de violents combats, sur le front de Donetsk des assauts non moins acharnés sont lancés par les alliés russes et républicains contre les défenses extérieures du bastion ukrainien d’Avdveeka contre lequel les bombardements de l’artillerie et de l’aviation ont redoublé d’intensité depuis 2 jours.
Autour de pressions offensives menées sur l’ensemble de la ligne de contact allant du Nord-Est au Sud-Ouest d’Avdeevka, les forces alliées ont porté leurs principaux assauts sur Kamianka (au N-E) (…) et sur Pervomaïske, (au S-W), un point d’appui ukrainien à l’horizon du village de Peski, récemment libéré à l’Ouest de l’aéroport de Donetsk.
Le meilleur commentaire conclusif sur la contre-offensive manquée de Kherson, je l’ai trouvé sur un autre compte twitter:
“La contre-offensive de Kherson tourne à la débâcle militaire et politique,
comme c’était prévisible. L’Ukraine s’est frayé un chemin dans la ligne
russe sans pouvoir exploiter ou consolider sa brèche. (1)
La
désormais célèbre carte de Rybar montre un corridor qui est devenu une
zone de mort. Les Ukrainiens sont loin d’avoir atteint un quelconque
objectif opérationnel significatif. (2)
Les pertes
ukrainiennes sont déjà énormes. Les Ukrainiens d’Odessa et de Nikolayev
signalent que les installations médicales sont submergées de blessés.
Les tués se comptent par milliers, et la plupart des équipements lourds
restants ont été perdus, y compris la plupart des T-72 polonais. (3)
Curieusement,
le ministère ukrainien de la Défense n’a pas mentionné l’attaque dans
ses briefings. On savait que l’état-major de l’UA était opposé à
l’opération depuis le début – il est probable qu’il la passe sous
silence pour se dissocier du désastre. (4)
Il a été révélé
que l’opération a été menée par le bureau de Zelensky sous la pression
des responsables américains et britanniques. Il a même été rapporté que
des conseillers américains ont participé à l’offensive avec les
Ukrainiens. (5)
Je me sens validé dans les prédictions que
j’ai faites dans ce fil, à savoir que la pression politique des
bailleurs de fonds occidentaux forcerait l’Ukraine à passer outre la
prudence militaire et à tenter une offensive. (…) (6)“
Le feuilleton de la visite de l'AIEA à Zaporojie
Southfront.org a suivi jour après jour le feuilleton mouvementé de la visite de l’AIEA à la centrale nucéaire d’Ernegodar. Nous proposons des extraits de leur compilation.
28 août
“Dans la soirée du 28 août, les forces armées ukrainiennes ont bombardé des civils dans la ville d’Energodar située dans la partie de la région de Zaporojie qui est sous le contrôle de l’armée russe. Sept civils ont été blessés et hospitalisés après ce bombardement d’artillerie.
Selon les rapports locaux, les forces armées ukrainiennes ont bombardé la ville avec des obusiers M777 de 155 mm de fabrication américaine. Au moins quatre tirs d’artillerie ont été enregistrés. Sept civils ont été hospitalisés, dont deux dans un état grave.
Plus tôt dans la journée, les autorités locales ont signalé qu’un drone ukrainien avait été intercepté au-dessus du territoire de la centrale nucléaire de Zaporojie, puis que les troupes ukrainiennes avaient ouvert le feu sur les quartiers résidentiels d’Energodar.
L’administration de la région a qualifié ces tirs de provocation visant à perturber la visite du chef de l’AIEA à la centrale nucléaire de Zaporojie, située dans la ville. Auparavant, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Raffaele Grossi, a déclaré que la mission de l’agence arriverait à la centrale nucléaire de Zaporojie dans les prochains jours. Selon lui, il est nécessaire de déterminer les paramètres de la mission de l’agence à la centrale nucléaire de Zaporozhye et peut-être d’établir sa présence permanente sur place.
29 août: Les experts de l’AIEA sont enfin en route pour la centrale nucléaire de Zaporozhye en Ukraine.
Le chef de l’agence internationale, Rafaele Grossi, qui dirige la mission de soutien et d’assistance, a confirmé que les représentants de l’AIEA arriveront à la centrale “plus tard cette semaine”.
Selon le rapport du New York Times, la mission de 13 experts dirigée par le directeur de l’organisation devrait arriver à la centrale cette semaine. Selon la publication, elle comprend des spécialistes “provenant principalement de pays neutres” (si l’on peut dire – notre commentaire CdS): Pologne, Lituanie, Chine, Serbie, Albanie, France, Italie, Jordanie, Mexique et Macédoine du Nord. La délégation ne comprend pas de représentants des États-Unis et de la Grande-Bretagne.
Selon le Wall Street Journal, les employés de l’AIEA peuvent apporter des pièces de rechange, des équipements de surveillance des radiations et d’autres équipements à la centrale. Ils resteraient à la centrale du 31 août au 3 septembre.
De son côté, le Kremlin a affirmé que la Russie assurera la sécurité de la mission de l’AIEA sur le territoire qui est sous le contrôle de l’armée russe.
Selon le porte-parole du président russe, les experts de l’AIEA arriveront à la centrale en passant par le territoire contrôlé par l’Ukraine, où Kiev sera responsable de leur sécurité.
“Dans le territoire contrôlé par la Russie, la sécurité sera assurée au niveau nécessaire, compte tenu des risques qui y règnent en permanence et qui sont associés aux bombardements incessants de la partie ukrainienne. L’entrée dans ce territoire s’effectue à partir de la zone contrôlée par les forces armées ukrainiennes, où les Ukrainiens assurent la sécurité. Nous considérons que cette mission est nécessaire et nous pensons que tous les pays sont obligés de faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle cesse d’exposer le continent européen au danger en bombardant les centrales nucléaires”, a déclaré Dmitri Peskov.
Le responsable russe a précisé que Moscou était intéressé par la mission de l’AIEA. Interrogé par les journalistes sur l’identité des personnes impliquées dans les négociations sur l’admission des spécialistes de l’organisation dans la centrale, M. Peskov a répondu qu’il ne pouvait pas le dire, mais a ajouté qu’il s’agissait notamment de responsables militaires.
Le chef de l’AIEA avait précédemment déclaré la possibilité de déployer de manière permanente plusieurs spécialistes à la centrale nucléaire, ce à quoi le porte-parole russe a répondu que les méthodes de travail possibles des spécialistes de l’AIEA seront discutées sur place, “tout dépend des détails”.
Lorsqu’on lui a demandé si la Russie était d’accord avec la création d’une zone démilitarisée autour de la centrale, il a noté : “Cette question ne se pose pas”.
Kiev et le G7 exigent que les militaires russes quittent la centrale nucléaire, car , affirment-ils,leurs actions “menacent la population de l’Ukraine, les pays voisins et l’ensemble de la communauté mondiale.” La partie russe affirme qu’elle n’utilise pas la centrale à des fins militaires et ne place pas d’armes lourdes sur son territoire. Le ministère russe des affaires étrangères a critiqué l’idée de créer une zone démilitarisée dans le secteur de la centrale nucléaire, expliquant que cela rendrait la centrale “encore plus vulnérable.” Le Kremlin a appelé les pays “qui ont une influence absolue sur les dirigeants ukrainiens” à forcer Kiev à mettre fin aux bombardements.Alors que les spécialistes internationaux sont en route vers la centrale nucléaire de Zaporozhie, l’installation est bombardée par les forces armées ukrainiennes .
Le 29 août, le ministère russe de la Défense a indiqué qu’un drone ukrainien avait été intercepté au-dessus de l’installation de stockage des déchets nucléaires de la centrale.
“Le personnel surveille la situation à la centrale, le niveau de radiation correspond à la norme”, indique le ministère.
Les autorités des territoires sous contrôle russe de la région de Zaporojie ont également confirmé le bombardement en cours des zones résidentielles de la ville d’Energodar où se trouve la centrale nucléaire de Zaporozhie. Dans la nuit, les forces ukrainiennes ont bombardé les zones résidentielles de la ville, blessant près d’une douzaine de civils.
Selon l’administration régionale locale, quatre tirs d’artillerie d’obusiers M777 de fabrication américaine ont été enregistrés dans la ville. L’attaque a été menée depuis les positions ukrainiennes à Nikopol. Ensuite, au moins cinq personnes ont été blessées, une femme et un homme sont dans un état grave.
Les autorités pro-russes locales ont accusé le régime de Kiev de tenter de perturber la mission de l’AIEA à la centrale nucléaire. Si Kiev a “quelque chose à cacher” à la centrale, des provocations, voire des attaques contre la mission internationale, ne sont pas à exclure.
Il a déjà été rapporté que le cinquième président de l’Ukraine, Petro Porochenko, a contribué au processus de préparation de la création d’armes nucléaires en Ukraine en 2014. Selon lui, Kiev a commencé à créer les moyens technologiques nécessaires dès 1994, après la signature du Traité sur la non-prolifération des armes.
Sergei Naryshkin, directeur du service de renseignement extérieur russe, a également déclaré que des développements sur la création d’armes nucléaires étaient en cours en Ukraine. Selon le ministère russe de la Défense, l’Ukraine a conservé le potentiel technique nécessaire et les capacités ukrainiennes sont supérieures à celles de l’Iran ou de la Corée du Nord.
1er septembre: Tentative de débarquement de commandos ukrainiens qui voulaient s’emparer de la centrale avant l’arrivée des inspecteurs de l’ONU.
Selon le Ministère russe de la Défense:
À 6 h 20 du matin, sur la côte du réservoir Kakhovsky, à trois kilomètres au nord-est de la centrale nucléaire de Zaporojie, deux groupes de saboteurs des forces armées ukrainiennes comptant jusqu’à 60 personnes au total ont été débarqués sur sept bateaux à moteur à grande vitesse. Les groupes de sabotage ont été découverts et bloqués dans la zone d’atterrissage par des unités de la Garde russe gardant le territoire de la centrale nucléaire de Zaporozhye.
Pour empêcher une tentative d’infiltration de la centrale nucléaire et détruire les saboteurs ukrainiens, une unité des forces armées russes est arrivée en renfort des militaires de la Rosgvardiya, et des hélicoptères de l’aviation de l’armée sont également intervenus. (…)
Vers sept heures du matin, des unités des forces armées russes ont arrêté une autre tentative de débarquement de troupes pour s’emparer de la centrale nucléaire. À quelques kilomètres de la centrale nucléaire de Zaporojie, près de la localité de Vodiane, une tentative de débarquement tactique des forces armées ukrainiennes sur deux barges automotrices parties de Nikopol a eu lieu. En raison des dommages causés par le feu par les forces armées russes, deux barges automotrices avec un débarquement tactique des Forces armées de l’Ukraine ont été coulées.
À partir de 8 heures, le régime de Kiev a bloqué le passage de la mission d’experts de l’AIEA du territoire contrôlé à la centrale nucléaire de Zaporojie. L’artillerie ukrainienne bombarde le territoire de la centrale nucléaire de Zaporojie, le lieu de rencontre de la mission de l’AIEA avec les spécialistes russes dans la zone de la colonie de Vasilevka, ainsi que l’itinéraire de leur déplacement vers Energodar. Quatre obus ont explosé à une distance de 400 mètres de la première unité de production de la centrale nucléaire de Zaporojie.
N.B..Le Kremlin était au courant des plans de la Direction principale du renseignement des forces armées ukrainiennes de profiter de l’arrivée de la mission de l’AIEA et de procéder à un débarquement amphibie pour tenter de s’emparer de la centrale nucléaire de Zaporizhya et de faire des déclarations pendant des jours selon lesquelles il s’agissait des forces spéciales russes. Dans des conditions idéales pour le travail du commando, ils ont calculé qu’il s’agissait de prendre en otage la mission elle-même et de garder la centrale nucléaire sous mines, en exigeant le retrait complet des troupes russes sur le territoire de la Crimée.
Boris
Johnson a apporté le plan d’opération et certains des instructeurs avec
lui en guise d’accord de démobilisation de son poste de premier
ministre, mais en cas de succès du commando, il aurait refusé de
transférer le pouvoir, évoquant une urgence internationale menaçant
d’une catastrophe à l’échelle planétaire. A l’heure actuelle, 47
combattants ukrainiens ont été mis hors de combats, trois ont été faits
prisonniers ( !), deux sont dans un état grave entre la vie et la mort.
Un groupe de 12 personnes est bloqué sur trois côtés et coupé de l’eau
et des bateaux (…). Le chef de la mission de l’AIEA a déjà été informé
de la situation, ainsi que le secrétaire général de l’ONU Guterres.
L’opération a été coordonnée par des officiers du MI6 depuis leur
quartier général dans la banlieue de Kiev.
Les
64 membres du commando ont récemment terminé leur formation au
Royaume-Uni et se sont rendus de Varsovie à Odessa le 29 août.
À 14 heures, heure locale, les deux groupes de saboteurs avaient été neutralisés. Au moins 47 saboteurs ukrainiens tués.
(…)
1er septembre 2022
À partir de 8 heures, heure locale, le régime de Kiev a intensifié le bombardement du territoire de la centrale nucléaire de Zaporojie. Les forces armées ukrainiennes ont également lancé des tirs d’artillerie sur le lieu de rencontre prévu entre la mission de l’AIEA et les spécialistes russes près du village de Vasylivka, ainsi que sur leur route vers la ville d’Energodar.
Quatre obus ont explosé à une distance de 400 mètres de la première unité de production de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya.
Malgré toutes les tentatives de Kiev pour contrecarrer la visite, les responsables de la mission de l’AIEA se sont montrés déterminés à visiter la centrale nucléaire. Un groupe important de journalistes accompagne les experts de l’AIEA. La sécurité de la centrale nucléaire est assurée par la police militaire russe.
2 septembre 2022
Le chef de l’AIEA a quitté le territoire de la centrale nucléaire de Zaporojie. Plusieurs observateurs de l’AIEA sont restés sur place. Le chef de l’AIEA, M. Grossi, a déclaré que la mission avait réussi à recueillir beaucoup d’informations importantes en quelques heures à la centrale nucléaire de Zaporojie, qu’il avait vu “les choses essentielles” qu’il voulait voir.
La visite de la centrale nucléaire par les experts de l’AIEA devait avoir lieu le 31 août, mais elle a été reportée en raison d’une rencontre “imprévue” de R. Grossi avec V. Zelensky. La raison de ce changement de calendrier était la nécessité pour les militaires ukrainiens de terminer la préparation de l’opération de capture de la centrale nucléaire de Zaporojie [tentée le 1er septembre au matin].
Il est évident qu’en cas de succès de l’opération du régime de Kiev visant à s’emparer de la centrale, le chef de l’AIEA R.Grossi et les experts de la mission deviendraient un “bouclier humain” des saboteurs ukrainiens afin d’empêcher toute action visant à détruire le groupement ukrainien par des unités des forces armées russes.
Le rôle de la mission de l’AIEA dans un tel scénario se limiterait à ancrer le nouveau statu quo, – “la centrale nucléaire de Zaporojie passée sous le contrôle total de Kiev”. Ce scénario serait immédiatement suivi de déclarations fracassantes de Washington et des capitales européennes demandant instamment à la Russie de créer une “zone démilitarisée” autour de la centrale nucléaire, où les observateurs de l’AIEA resteraient, mais sous la protection de l’armée ukrainienne.
Cette provocation a été contrecarrée par les actions des unités des forces armées russes et de Rosgvardiya. La mission de l’AIEA, dirigée par R. Grossi, est arrivée à la centrale nucléaire et a effectué son travail en étant pleinement assurée de sa sécurité par la partie russe. Le ministère russe de la Défense a revendiqué le respect de la position de R. Grossi et de son équipe, qui sont venus à la centrale, malgré les provocations de Kiev et les bombardements de l’AFU.
(…) L’absence de réaction publique de la part du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, concernant les actions de Kiev dans la zone de la centrale nucléaire de Zaporozhye suscite une perplexité raisonnable.
Un tel silence ne met pas en doute l’objectivité des approches de l’ONU dans la situation de la centrale nucléaire de Zaporozhye, mais conduit également à une nouvelle escalade de la situation dans cette région en toute impunité pour le régime de Kiev.
3 septembre – bilan:
Suite à la visite des experts de l’AIEA à la centrale nucléaire, l’ONU a noté que la Russie avait fait tout le nécessaire pour assurer la sécurité de la mission.
“Nous sommes heureux que la Fédération de Russie ait fait tout ce qui était nécessaire pour assurer la sécurité de nos inspecteurs”, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafaele Grossi, qui dirigeait la mission, n’a passé que quelques heures dans la station. Il a examiné les systèmes d’urgence, les générateurs diesel, les boucliers de bloc des unités de puissance et d’autres éléments. “
” J’ai pu inspecter l’ensemble de l’installation. J’étais dans les blocs, j’ai pu visiter les systèmes d’urgence, les générateurs diesel, différentes pièces… Bien sûr, j’ai eu l’occasion de parler aux employés…”, a-t-il souligné.
Selon le chef de l’organisation, le bombardement a porté atteinte à l’intégrité physique de la centrale.
“Il est évident que la centrale nucléaire, son enveloppe physique a été détruite à plusieurs endroits. Accidentellement, intentionnellement – nous ne pouvons pas l’estimer. Mais c’est la réalité”, a déclaré M. Grossi aux journalistes.
La délégation de l’AIEA est arrivée à la centrale dans l’après-midi du 1er septembre. Les experts resteront à la centrale jusqu’au 4 ou 5 septembre pour évaluer la situation. À l’avenir, le chef de l’AIEA espère y assurer la présence permanente d’employés de l’organisation. “Nous envisageons de former quelque chose comme un bureau de représentation permanent de l’AIEA à la centrale, afin que les experts nous donnent une évaluation constante et objective de ce qui se passe”, a déclaré M. Grossi.
Selon M. Grossi, les spécialistes de l’AIEA seront confrontés à des tâches purement techniques : ils ne pourront pas tirer de “conclusions de nature politique”, mais devront évaluer l’état de la situation dans le domaine de la sécurité nucléaire et procéder à un inventaire des matières nucléaires situées dans la station.
Au cours de sa visite, M. Grossi s’est vu remettre une lettre des citoyens de la région de Zaporozhie. Cette lettre, signée par plus de 20 000 personnes, demande à la communauté internationale de mettre fin au bombardement de la centrale nucléaire par les forces armées ukrainiennes. L’un des habitants d’Energodar a également remis à M. Grossi un fragment d’obus qui est tombé sur sa datcha. En réponse, le directeur général de l’AIEA a promis que leur demande serait entendue. En outre, Grossi a remercié la Russie d’avoir organisé la sécurité de la mission.
Selon l’administration locale de la région, les bombardements de la zone proche de la station ont presque cessé après l’arrivée de la mission internationale.
Les dirigeants ukrainiens sont restés extrêmement mécontents des résultats de la visite de la mission de l’AIEA à la centrale nucléaire. Ainsi, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, est mécontent que M. Grossi n’ait pas associé les journalistes ukrainiens et internationaux aux travaux de la délégation de l’AIEA.
“Et la principale chose qui devrait avoir lieu est la démilitarisation du territoire de la centrale. C’est l’objectif des efforts ukrainiens et internationaux. Et il est dommage que nous n’ayons pas encore entendu les appels de réponse de l’AIEA”, a-t-il ajouté.
Mikhail Podolyak, conseiller du chef du bureau du président ukrainien, a évalué le travail de l’AIEA de manière encore plus négative.
“Les institutions internationales et les missions de médiation semblent extrêmement inefficaces, extrêmement lâches et extrêmement peu professionnelles. Elles n’ont jamais été prêtes à travailler dans des conditions extrêmes. On ne leur fait pas confiance dès l’entrée”, a-t-il déclaré.
M. Podolyak a également été scandalisé par le fait que la mission de l’AIEA ait écouté les représentants de Rosatom.
En revanche, les autorités de la région de Zaporojie ont évalué la visite de Grossi de manière neutre ou positive.
“Tout s’est déroulé dans un environnement de travail normal. Nous avons pu non seulement assurer la sécurité de la délégation, mais aussi lui permettre de visiter toutes les installations. Les représentants de l’AIEA ont notamment visité le toit du corps spécial n° 1, où l’AFU avait précédemment frappé avec un calibre de 155 mm. Ils ont tout vu de leurs propres yeux”, a déclaré aux journalistes Vladimir Rogov, membre du conseil principal de l’administration de la région de Zaporozhye.
“De plus, les membres de la mission ont réussi à communiquer avec le personnel de la station. Il convient de noter que les employés sont toujours formellement subordonnés à l’Energoatom ukrainien. Et hier, pour la première fois, ils ont ouvertement dit à une organisation internationale qui constitue réellement une menace pour la station. Ils ont également expliqué en détail à l’AIEA comment Rosatom travaille sur le territoire de la centrale”, a-t-il noté.
À son tour, M. Grossi n’a pas encore fourni de commentaires utiles sur la situation de la centrale. Le fait que la présence de spécialistes internationaux à la centrale puisse mettre fin à son bombardement par le régime de Kiev est déjà un pas important.
La Pologne veut se battre sur deux fronts
Le Polonais Jaroslaw Kaczynski, chef du parti PiS au pouvoir, demande 1,3 billion d’euros au gouvernement fédéral pour compenser les dommages subis par la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale. Kaczynski veut donc désormais négocier avec le gouvernement fédéral à ce sujet. Celui-ci rejette toutefois toute demande.
Dans le même temps, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock partage sa compassion sur Twitter et parle d’une “chance incommensurable que la main tendue de la Pologne nous ait permis d’avoir une Europe unie”.
+ Commentaire de Loukachenko: “Je crains que les Ukrainiens ne doivent bientôt arrêter tout le carnage avec la Russie et se tourner vers nous pour les protéger de cette “polonisation”, de ce mouvement tranquille et rusé vers l’est à partir du territoire de la Pologne et d’autres États.”
L'implosion économique occidentale
+ Menace sur la stabilité de la livre.
+ Le naufrage de Boris Johnson. Désormais il coule à pic ! Il vient d’expliquer aux Britanniques qu’en changeant de bouilloire ils pourraient économiser 10 livres par an!
+ L’inflation dans la zone euro:
9,1% – un record historique pour l’inflation dans la zone euro
L’inflation dans la zone euro a atteint 9,1% en août 2022, un record historique depuis la création de l’euro, a indiqué officiellement Eurostat. Les précédents records historiques étaient de 8,9 % en juillet 2022, 8,6 % en juin et 8,1 % en mai.
Inflation à deux chiffres atteinte dans 9 pays de la zone euro en août
25,2% – Estonie
21,1% – Lituanie
20.8% – Lettonie
13,6% – Pays-Bas
13,3% – Slovaquie
11.5% – Slovénie
11.1% – Grèce
10.5% – Belgique
10.3% – Espagne
38,3 % – une flambée des prix de l’énergie en août due en grande partie aux sanctions anti-russes – un facteur important du bond record de l’inflation dans la zone euro. Les prix de l’énergie ont augmenté de 39,6 % en juillet, de 41,9 % en juin et de 39,1 % en mai.
+ Les membres du G7 confirment leur intention de plafonner le prix du pétrole russe
+ La Hongrie a signé un accord avec Gazprom pour la fourniture de 5,8 millions de mètres cubes de gaz supplémentaires par jour à partir du 1er septembre, a déclaré le ministre des affaires étrangères Peter Szijjarto.
+ +Les pays de l’UE n’ont pas pu se mettre d’accord sur l’interdiction de délivrer des visas aux Russes, car beaucoup s’y sont opposés – toujours selon le ministre hongrois des Affaires étrangères Szijjarto.
Mikhaïl Gorbatchev (1931-2022) vu par M.K. Bhadrakumar
Dans son nouveau livre, Leadership, Henry Kissinger écrit que “les leaders pensent et agissent à l’intersection de deux axes : Le premier, entre le passé et l’avenir ; le second, entre les valeurs et les aspirations constantes de ceux qu’ils dirigent.” Quintessentiellement, les leaders “doivent équilibrer ce qu’ils savent, qui est nécessairement tiré du passé, avec ce qu’ils pressentent de l’avenir, qui est par nature conjectural et incertain. C’est cette compréhension intuitive de la direction qui permet aux dirigeants de fixer des objectifs et d’établir une stratégie.”
La tragédie du dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev est que ses stratégies de gestion de l’État ont perdu cet équilibre, qui était des plus essentiels pendant une période de transition où les valeurs et les institutions perdaient leur pertinence, où le consensus faisait défaut sur ce qui constituait un avenir digne de ce nom et où la société n’était pas disposée ou préparée à tolérer des sacrifices comme moyen d’accéder à un avenir plus satisfaisant. Si Gorbatchev avait une évaluation réaliste de la société soviétique fondée sur son histoire, ses mœurs et ses capacités, il n’a pas réussi à susciter chez son peuple le désir de marcher à ses côtés. Il s’agissait sans aucun doute d’une personnalité courageuse, animée par un sentiment de destin pour transcender la “routine”. Mais l’équilibre a été perdu lorsqu’il a déterminé quels héritages du passé devaient être préservés, et lesquels devaient être adaptés ou rejetés. En d’autres termes, il n’a pas réussi à sculpter l’avenir et à donner vie à sa vision en utilisant les matériaux disponibles dans le présent.
Must Read |Expliqué : Perestroïka et Glasnost – Les mantras de la réforme de Gorbatchev.
Pour
être gentil, Gorbatchev a dû naviguer dans une marge étroite,
sillonnant son chemin révolutionnaire entre les certitudes relatives du
passé et les incertitudes d’un avenir voilé de brume. Kissinger
conseille que, dans de tels moments, les dirigeants doivent procéder
“étape par étape, adapter les moyens aux fins et le but aux
circonstances s’ils veulent atteindre leur destination”. Gorbatchev a
totalement échoué à cet égard. Il n’était pas seulement un homme pressé,
mais il en savourait l’exubérance, encouragé dans une large mesure par
ses acolytes occidentaux qui ne savaient que trop bien qu’il était
sensible à la flatterie et qui étaient déterminés à ouvrir une brèche
dans la citadelle construite par Joseph Staline. Le pays a payé cher
l'”orgueil démesuré” de Gorbatchev.
Néanmoins, on ne peut minimiser l’héritage de Gorbatchev, qui a restructuré la société et l’économie de son pays et fait revivre l’esprit de la tentative éphémère d’ouverture (glasnost) de Khrouchtchev. Les bouleversements qui ont suivi ont causé de grandes souffrances au peuple et une paralysie générale du pouvoir et de la volonté. Mais fondamentalement, il était un apparatchik soviétique qui a gravi régulièrement les échelons de l’appareil du parti et a fait progresser sa carrière de la manière habituelle en profitant de sa position de chef du parti de Stavropol pour côtoyer l’élite du parti à Moscou. Yuri Andropov, le patron du KGB, Mikhail Suslov, l’idéologue à la ligne dure, et Leonid Brejnev, un homme aux grandes vanités, ont vu du potentiel en Gorbatchev, chacun pour ses propres raisons.
Six mois après son arrivée au poste de secrétaire du parti à Moscou, Gorbatchev a remanié le Politburo, remplacé 41 % des membres votants du 27e congrès du parti et mis à la retraite des officiers supérieurs et des milliers de bureaucrates. Perestroïka et glasnost deviennent ses mots d’ordre. Au départ, l’intention de Gorbatchev aurait été de travailler avec le parti, par le biais du parti, pour réformer le système soviétique. Cependant, assez tôt, il a peut-être conclu que le communisme ne pouvait plus être la force dominante de la vie soviétique.
Cela signifiait qu’il devait s’attaquer au bloc gigantesque de plus de 18 millions de fonctionnaires du parti et de l’État qui étaient parties prenantes du statu quo. Son zigzag entre le renouveau du marxisme et le démantèlement impitoyable de la structure politique qui constituait les piliers du régime communiste n’était que trop évident. Il a même joué avec l’idée d’un système multipartite. De même, il a essayé d’entraîner une nation réticente vers l’économie de marché par une thérapie de choc visant à ouvrir l’économie à l’entreprise privée, à supprimer les subventions, à instituer une tarification dictée par le marché et même à créer une monnaie de valeur.
La nation n’était pas prête à le suivre et, inévitablement, un fossé s’est creusé entre ses promesses et ses performances, qui se sont mêlées à la désaffection bouillonnante qui existait déjà dans la société. La coupure entre le public et l’élite dirigeante s’est encore aggravée. En 1990, quatre ans après son arrivée au pouvoir, la perestroïka est largement considérée comme un échec et les choses ont échappé à Gorbatchev.
Certes, l’Occident a exploité la situation critique de Gorbatchev. La stratégie du président Reagan visant à augmenter les dépenses militaires américaines reposait sur la logique selon laquelle, à terme, l’Union soviétique serait acculée à la faillite et le système communiste s’effondrerait. Avec l’aide de l’Arabie saoudite, Reagan fait chuter le prix du pétrole à 8 dollars le baril, ce qui réduit considérablement les revenus de l’Union soviétique, obligeant Gorbatchev à réduire le financement de ses alliés, ce qui le conduit finalement à dissoudre unilatéralement le Pacte de Varsovie (contre l’avis de Margaret Thatcher et de François Mitterrand).
Une chose en entraînant une autre, sur la base d’une assurance verbale des États-Unis, Gorbatchev a cédé sur l’unification de l’Allemagne. Il est absolument stupéfiant qu’un esprit aussi intelligent et érudit, nourri d’histoire et de dialectique, finisse comme Gorbatchev l’a fait. Il passe dans l’histoire comme un héros tragique épique de proportion sophocléenne.
Bien sûr, l’Occident l’a adulé comme un héros de notre temps. Mais en réalité, la Russie n’a jamais été autorisée à entrer dans la “maison européenne commune” dont il rêvait ; sa vision du désarmement a été abandonnée par les États-Unis ; la promesse qu’il avait faite que l’OTAN ne s’étendrait jamais à l’est “d’un pouce” n’a jamais été tenue.
Ironiquement, deux ou trois ans après l’effondrement de l’URSS, Washington a commencé à envisager une expansion de l’OTAN en prévision de la nécessité de contenir une Russie revancharde qui retrouverait son statut de grande puissance. Et la première guerre de sécession tchétchène a commencé en 1994. Selon le président Poutine, il s’agissait d’un projet américain visant à démembrer la Russie à long terme. Il est clair que les sentiments mitigés à l’égard de Gorbatchev dans l’esprit des Russes peuvent être relativisés. Son héritage est considéré comme des années de bouleversements, d’humiliation nationale, de perte de stature mondiale et, en fin de compte, presque rien de durable du côté positif.
Les meilleures nécrologies de Gorbatchev viendront certainement de l’Ouest, pour qui son héritage concerne la dissolution du PCUS et le démantèlement de l’État soviétique. Des centaines de milliards de dollars d’actifs publics ont été transférés à l’Ouest dans le bouleversement qui a suivi la dissolution de l’Union soviétique.
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