Mettre sur pied une mission de formation et d’entraînement de type EUTM [European Union Training Mission] au profit de l’armée ukrainienne, comme cela a été fait pour le Mali, la République centrafricaine ou le Mozambique ? Telle est la proposition que vient de faire Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, ce 22 août.
« Une guerre qui dure et qui semble devoir durer nécessite un effort non seulement en termes de fourniture d’équipement, mais aussi d’entraînement et d’assistance à l’organisation de l’armée », a en effet déclaré M. Borrell, en évoquant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, lors d’une conférence de presse donnée à Santander [Espagne].
« Nous sommes face à une guerre à grande échelle […] qui mobilise des moyens extraordinairement importants et des centaines de milliers de soldats », a encore relevé M. Borrell. Aussi, a-t-il ajouté, « une mission quelconque doit être à la hauteur du conflit » et « c’est ce qui est en discussion entre les États membres et qui va être discuté sur le plan politique à Prague, lundi prochain [29/08] au sein du Conseil des ministres de la Défense » de l’UE.
Et de rappeler que « l’Union européenne déploie des missions d’entraînement militaire auprès des armées des pays avec lesquels nous coopérons ». Toutefois, M. Borrell n’a pas souhaité donner plus de détails sur les contours de cette mission de type EUTM envisagée pour l’armée ukrainienne, expliquant qu’il ne pouvait pas « anticiper les détails d’un accord qui doit être forgé par tous les États membres ». Cependant, elle pourrait être implantée dans un « pays voisin » de l’Ukraine, a-t-il dit.
Pour rappel, lors du Conseil européen des 23 et 24 juin derniers, les chefs d’État et de gouvernement des 27 États membres ont accordé à Kiev le statut de candidat à l’adhésion à l’UE.
Cela étant, la formation et l’entraînement des soldats ukrainiens fait déjà l’objet d’une mission lancée par… le Royaume-Uni. Le Canada, les Pays-Bas, la Norvège et la Nouvelle-Zélande ont récemment fait savoir que leurs forces armées respectives allaient y contribuer. La British Army s’est engagée à former et à entraîner 10.000 recrues ukrainiennes en 120 jours… alors que celles-ci n’ont aucun passé militaire.
« Nous organisons un cours d’infanterie de base au profit des recrues ukrainiennes afin de leur apprendre à bien tirer, à se déplacer et à communiquer dans n’importe quel environnement tactique », a récemment expliqué, à l’Associated Press, le commandant Craig Hutton, un officier des Scots Guards qui supervise ce programme de formation.
« Avec l’expérience de la British Army, nous aiderons l’Ukraine à reconstruire ses forces et à intensifier sa résistance alors qu’elle défend sa souveraineté et son droit à choisir son propre avenir », fit valoir Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, peu après le lancement de ce programme d’assistance, qui mobilise plus d’un millier d’instructeurs répartis sur quatre sites militaires non précisés.
Ce programme britannique, auquel viendrait sans doute s’ajouter celui de l’Union européenne est crucial pour l’armée ukranienne au regard des pertes énormes qu’elle subit.
En effet, Depuis le début de l'opération russe [le 21 février, ndlr], environ 180.000 soldats ukrainiens ont été tués, portés disparus, blessés au combat ou faits prisonniers par les forces russes.
Le problème n'est pas la formation de futurs soldats ukrainiens, mais tout simplement d'en trouver !
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