Une infirmière de l'hôpital d'Avignon assure que son encadrement lui a demandé de travailler malgré la fièvre, de fortes douleurs et un test positif au Covid. Le directeur évoque un dysfonctionnement exceptionnel. Il assure que la règle est d'écarter tout personnel positif avec des symptômes.
Une infirmière de l'hôpital d'Avignon s'indigne car elle a continué ses gardes auprès de ses patients en étant malade du Covid. Cette infirmière assure qu'elle a alerté son encadrement lorsque son test a été positif avec douleurs et fièvre. Elle estime que l'hôpital l'oblige à travailler car il manque de personnel.
Le directeur de l'hôpital rétorque qu'il s'agit d'un dysfonctionnement exceptionnel. Il invite cette infirmière à alerter sa hiérarchie car la politique de l'hôpital est d'écarter tout personnel positif avec des symptômes, même s'il reconnait qu'il manque de personnel.
Douleur, forte fièvre et test positif, mais au travail quand même
Lorsque nous rencontrons l'infirmière, Marie* est fatiguée par ses gardes à l'hôpital, mais surtout parce que l'infirmière est malade : "J'ai été testé positive au Covid-19 avec des symptômes de grosse douleur à la gorge, fatigue et hyperthermie. J'ai appelé mon encadrement qui m'a dit d'aller travailler positive auprès de mes patients. Et je l'ai fait".
"J'ai appelé mon encadrement qui m'a dit d'aller travailler positive." - Marie*,infirmière à l'hôpital d'Avignon
Le directeur de l'hôpital d'Avignon est très surpris par cette situation. Pierre Pinzelli montre les notices affichés dans chaque service : "Toute personne positive, et encore plus si elle est symptomatique, est en éviction de travail. Nous avons la politique inverse à celle décrite dans ce témoignage. Pour autant, s'il y a eu un dysfonctionnement, c'est exceptionnel".
L'argument du manque de personnel n'est pas valable
Marie l'infirmière pense que le manque de personnel soignant est à l'origine des consignes de son encadrement. "Normalement quand on est symptomatique, on ne revient pas travailler. Sauf que le comité de lutte nosocomiales m'a dit de venir". Lorsqu'on lui demande si elle est seule dans ce cas, Marie répond que "des collègues ont déjà été rappelé plusieurs fois malgré un arrêt de travail. En plus, on suspend des soignants pas vaccinés alors qu'on est manque d'aide soignants ou d'infirmières. Ça fait des années qu'on est en manque de soignants et qu'on supprime des lits!".
"Non, non non", pour le directeur de l’hôpital d'Avignon, l'argument de la tension hospitalière n'est pas valable. "C'est un raccourci que je réfute catégoriquement, assène Pierre Pinzelli , bien sur qu'il y a des tensions de recrutement mais notre politique est très claire : toute personne symptomatique et positive est en éviction de travail. C'est la règle à l'hôpital d'Avignon. Par contre, si elle est totalement asymptomatique, la question peut se poser. Même ainsi, on maintient très peu de personnel au travail, mais je n'ai pas en mémoire de cas de ce type à l'hôpital d'Avignon".
"Notre politique est très claire : toute personne symptomatique et positive est en éviction de travail." - Pierre Pinzelli, directeur de l'hôpital d'Avignon
Le directeur invite cette infirmière a rencontrer sa hiérarchie pour "faire remonter ce dysfonctionnement qui devra être analysé en transparence et avec bienveillance".
*Le prénom de l'infirmière a été modifié à sa demande
Marie, l'infirmière, assure que son encadrement lui a demandé de prendre son service auprès de ses patients malgré le Covid.
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