L’enseigne nordiste Camaïeu s’est déclarée lundi en « cessation de paiement » et a demandé son placement en redressement judiciaire, près de deux ans après sa reprise par la Financière immobilière bordelaise, a-t-on appris auprès de la direction et du tribunal de commerce. Le géant du prêt-à-porter féminin « a demandé l’ouverture d’une procédure en redressement judiciaire avec plan de continuation au tribunal de commerce de Lille », et sa situation sera examinée lors d’une audience lundi après-midi, a indiqué la direction de Camaïeu dans un message à l’AFP.
« La demande de Camaïeu est motivée par une accélération des difficultés de l’entreprise et plus particulièrement par les conséquences » d’un arrêt de la Cour de cassation, daté du 30 juin, « refusant aux commerçants la baisse des loyers de la période Covid », a expliqué la direction. « L’objectif majeur de la demande de Camaïeu est de préserver la pérennité de l’entreprise », a-t-elle précisé. En août 2020, la FIB avait repris 511 des 634 magasins en France et environ 2 600 salariés sur plus de 3100, lançant un grand plan de transformation et un « travail de fonds sur la marque et l’offre ».
L’entreprise, déjà fragilisée le mois dernier
La nouvelle direction s’était alors donné deux ans pour remettre l’entreprise à l’équilibre, avec l’objectif de retrouver en 2023 le chiffre d’affaires de 2019 - 570 millions d’euros. Fin juin, le quotidien Le Monde avait fait état des inquiétudes des syndicats de Camaïeu, selon lesquels l’entreprise ne versait plus les loyers de près de la moitié des magasins exploités en France.
« Depuis des mois la CGT mène des actions en vue de dénoncer la stratégie de la direction et de l’actionnaire sur le choix de ne plus payer les bailleurs (plusieurs centaines de procédures), la Cour de cassation a tranché, les entreprises devront payer », a dénoncé lundi le délégué CGT Thierry Siwik, dans un message envoyé à la presse.
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