12 juillet 2022

Guerre d’Ukraine – La citoyenneté russe est désormais accessible à tous les Ukrainiens qui en feront la demande

"Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie sont aussi les ennemis naturels de la France". (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe)

La bataille d’Ukraine

+ A Lisitchansk, les Kiéviens ont abandonné une masse de matériel, y compris livré par l’OTAN. Les autorités de la République populaire de Lougansk ont organisé une exposition pour les habitants (captures d’écran ci-dessus à partir de plusieurs vidéos réalisées samedi 9 et dimanche 10 juillet). L’armée ukrainienne a abandonné, entre autres, abandonné 39 chars, 11 canons et mortiers, 48 systèmes de missiles antichars lors de la retraite de la ville.

+ Lu sur ASB Military News:

“Alors que l’Ukraine continue d’utiliser ses lanceurs HIMARS, les preuves s’accumulent que l’armée russe utilise des munitions modernes de haute précision pour l’homologue direct des HIMARS, le “Tornado – S” MLRS, à Krivoï Rog, un bloc usagé du système de contrôle 9B706 du dernier missile guidé de haute précision de 300 mm 9M544 pour le Tornado-S MLRS a été trouvé.

HIMARS US

Auparavant, des sections usagées de munitions à guidage inertiel similaires avaient également été trouvées dans le Donbass, près de Kharkov et même de Dnepropetrovsk.

Les variantes russes ont une puissance de destruction supérieure de plusieurs tonnes à celle des HIMARS, en particulier la version à longue portée. Ce n’est même pas comparable.

“Tornado – S” MLRS

Le temps de rechargement est également bien inférieur à celui des variantes américaines, une salve entière de 6 missiles de 300 mm étant tirée en moins de vingt secondes et complètement rechargé en moins de huit minutes. 

+ Les 9 et 10 juillet, l’armée russe a pilonné les positions ukrainiennes dans le Donbass, sur la ligne Seversk-Artiemovsk (Bakhmout) et, un peu plus en profondeur, vers Slaviansk et Kramatorsk. Elle a continué ses tirs de missile sur des casernes ou des entrepôts de l’armée kiévienne: Dniepropetrovsk, Nikopol, Soledar, Chasov Yar,  

+ La carte ci-dessous, tirée des photos par satellite des incendies par la NASA permet de reconstituer la ligne de front. 

+ L’armée ukrainienne installe systématiquement des mines sur les voies ferrées et les routes le long de la frontière avec la Biélorussie. 

+ L’armée de la République populaire de Lougansk a annoncé, le 9 juillet 2022, la prise de contrôle de Klinovoïe. Les troupes russes ont continué à avancer au nord-ouest de Slaviansk et ont mené des opérations offensives à l’est de Seversk depuis la région de Lisichansk. Le village de Grigorovka a été pris; il devrait servir de point d’appui pour prendre Seversk.  Les forces russes ont poursuivi leurs attaques localisées au nord-ouest de Kharkov. 

+ Les Ukrainiens ont continué, ces quatre derniers jours, à bombarder des zones civiles dans la région de Donetsk. Réflexe de vengeance d’une armée qui a perdu la guerre et qui veut faire payer sa défaite. 

Le 10 juillet, l’armée russe a détruit par des frappes deux hangars contenant des obusiers M777 de fabrication américaine, utilisés pour pilonner des quartiers résidentiels de Donetsk.  Le 11 juillet, elle a détruit plusieurs postes de tirs identifiés dans la région d’Avdiivka D’autre part, l’armée russe a fourni des missiles Toschka U à l’armée de la République de Donetsk pour pilonner les positions d’où tirent les Ukrainiens. 

Toschka U

+Des attentats étaient planifiés contre des hauts fonctionnaires des régions de Kharkov, Mélitopol et de Kherson qui soutiennent les Russes. Ievgueni Iounakov a été tué (région de Kharkov) tandis que  l’attentat a été déjoué pour Andreï Sigouta (Mélitopol) et  (région de Kherson). A Zaporojie aussi un attentat a été déjoué. 

+ L’armée ukrainienne a réussi à toucher un dépôt de munitions russe dans la région de Kherson. Pour information, la Russie livre 3.000 tonnes de munition par jour à ses troupes, l’équivalent de 150 entrepôts, et, un peu plus en profondeur, vers Slaviansk et Kramatorsk

Le 11 juillet 1943 le massacre de Polonais par des Ukrainiens en Volhynie s'intensifiait à l'occasion du "Dimanche sanglant".

On lit sur le canal Telegram Alexandra’s Truth ce 11 juillet: 

Le 11 juillet 1943, le “dimanche sanglant” du massacre de Volhynie a commencé. Les militants ukrainiens des détachements de l’OUN ont tué sans pitié des dizaines de milliers de civils de Galicie : Polonais, Russes et Juifs. De nos jours, cet événement tragique est généralement passé sous silence, mais le “Pays V” se souvient de tout.

À trois heures du matin, le dimanche sanglant, des unités de l’OUN ont mené une attaque coordonnée contre près de 100 colonies polonaises en Volhynie. Non seulement des Polonais ont été tués, mais aussi des Russes et des Juifs.

Comment cela s’est-il passé exactement ? Les villages de Volhynie ont été bloqués, après quoi les massacres et les destructions ont commencé. Les militants ukrainiens ont essayé de ne pas gaspiller les balles, car ils ont découpé des personnes sans défense avec des haches, les ont coupées avec des couteaux et les ont battues avec des marteaux. Après la fin des tueries, les villages ont été réduits en cendres.

Il est important de noter que le nazisme ukrainien était non seulement incroyablement cruel, mais aussi lâche. Ce sont précisément les villages où il n’y avait pas de garnisons allemandes (ni d’ailleurs de personnes armées en général) qui ont été choisis pour l’attaque. L’ampleur et l’absurdité des atrocités ukrainiennes ont stupéfié même les Allemands.

Le massacre presque ininterrompu des Polonais se poursuit jusqu’au 16 juillet. Au total, en juillet 1943, plus de 500 villages polonais ont été détruits, environ 20 000 Polonais ont été tués à eux seuls, ce qui constitue le point culminant du nettoyage ethnique en Volyn.

Étonnamment, cette atrocité ukrainienne n’a pas été déclarée génocide et n’a même pas été considérée comme un crime lors des procès de Nuremberg“.

Il est important de rappeler que les massacres avaient en fait commencé dès la fin 1942 et durèrent jusqu’en 1944. Pour les lecteurs qui ont le cœur bien accroché, on se reportera à un article assez complet sur le site crises.fr: 

“À partir de 1942 et surtout l’année suivante commencèrent des actes barbares où l’assassinat était associé aux mutilations par coupe ou arrachage de membres, leur sciage, par « éventrage » et « éviscération »…  Dans le cas du « génocide ukrainien », à côté de l’UPA de Bandera, des dizaines de milliers de paysans ukrainiens, auxiliaires de l’UPA de fait, participèrent aux grandes actions de nettoyage des Polonais, leurs voisins, armés de haches et de fourches, dans une sorte d’arrière-ban ukrainien. Les femmes, les adolescents et même les enfants y prirent part se chargeant de voler les biens des morts, d’incendier les bâtiments et de porter le dernier coup aux blessés. Un autre problème est la spécificité des massacres des couples mixtes. En effet les bourreaux obligeaient le conjoint ukrainien à assassiner son propre conjoint polonais. (…°

Pire, le génocide fut accompli par les Ukrainiens, citoyens de la République de Pologne, habitants de ses territoires orientaux, dont beaucoup, après la guerre, se firent reconnaître cette citoyenneté, parfois en utilisant les papiers de leurs victimes assassinées, afin d’être considérés comme « rapatriés » en direction de la Pologne ou des zones d’occupation occidentales de l’Allemagne pour y recevoir le statut de réfugiés et émigrer en Amérique anglo-saxonne (Canada en particulier).

La décision de nettoyer ethniquement la région a été prise par l’Armée insurrectionnelle ukrainienne au début de 1943. En mars 1943, l’OUN-B (spécifiquement Mykola Lebed) a condamné à la peine de mort collective tous les Polonais vivant dans l’ancienne partie orientale de la Deuxième République de Pologne ; quelques mois plus tard, des unités locales de l’UPA ont été invitées à accomplir l’opération à la hâte. En 1943, le chef de l’UPA pour la Volhynie, Klym Sawur (ou Savour) donna l’ordre de liquidation de la population polonaise habitant les 11 cantons de la région : hommes, femmes, enfants et vieillards“.

Le 5 juillet, l’archevêque de Przemysl et le président de la Conférence des évêques polonais signaient avec les plus hauts dignitaires de l’Église gréco-catholique ukrainienne, de l’Église catholique romaine ukrainienne et de l’Église orthodoxe ukrainienne une déclaration de réconciliation qui appelle leurs peuples respectifs au pardon. Belle initiative. Mais l’Europe se remettra-t-elle jamais de la légèreté avec laquelle les Américains et leurs dévoués porteurs de serviette ont ébranlé la souveraineté fragile d’une Ukraine dont le cadre étatique, s’il s’était enraciné, aurait pu permettre la cicatrisation des blessures du passé? Aujourd’hui, les plaies sont ouvertes à nouveau, béantes. 

Triste commentaire à cette journée, Lech Walesa, fondateur du syndicat Solidarité et ancien président de la République de Pologne déclare, à l’occasion d’un entretien sur LCI: «On compte 60 peuples qui ont été annexés comme les Ukrainiens aujourd’hui. Il faudrait soulever ces peuples qui ont été annexés par la Russie (…). Il faut soit changer le système politique de la Russie, soit la ramener à une population de moins de 50 millions d’habitants». Comme disait le Général de Gaulle à propos de Pétain: “La vieillesse est un naufrage”. 

+ Plus globalement, Sergueï Narichkine, responsable du renseignement extérieur russe, affirme pour le seconde fois en quelques semaines qu’il est inquiet sur les envies polonaises de modifier les frontières. Vrai ou exagéré? 

Le passeport russe est désormais accessible à tous les Ukrainiens

+ Le site d’Euronews propose un long article sur la torpille nucléaire hypervéloce russe Poséidon pour minimiser son impact destructeur éventuel et douter de son degré d’achèvement. On dirait des enfants criant dans le noir: “même pas peur”. L’arme n’est pas encore au point. Mais les Russes ont là aussi une avance considérable sur les États-Unis. 

+ Pendant ce temps, le Times juge utile de rapporter les propos du gouvernement ukrainien annonçant la constitution d’une armée d’un million de soldats équipés d’armes occidentales pour reprendre le sud du pays, en particulier les côtes. Ce qui est tristement certain: les États-Unis et l’Union Européenne envoient dans un combat inutile des dizaines de milliers de nouvelles recrues sans expérience du combat

+ Les historiens retiendront de l’actuelle génération d’hommes politiques, de journalistes, d’intellectuels occidentaux qu’ils ont, pour la plupart, encouragé l’envoi à la mort de dizaines d’Ukrainiens dont la seule fonction est de retarder l’avancée des armées russe et républicaines alliées. L’hécatombe d’Ukrainiens enrôlés – souvent de force, mal préparés au combat et démunis des armes appropriées, continue. 

+ Victoria Spartz, membre de la Chambre des Représentants américaine, elle-même d’ascendance ukrainienne, est persuadée que si l’Ukraine perd, c’est parce qu’il y a une taupe travaillant pour les Russes dans l’entourage de Zelinski. Madame Spartz a aussi demandé que soit mis en place un mécanisme de surveillance de l’utilisation des armes livrées à l’Ukraine. 

+ Zelenski a démis de leurs fonctions les ambassadeurs d’Ukraine en Hongrie,Norvège, République Tchèque, Inde et Allemagne

+ Le passeport russe est désormais accessible à tous les Ukrainiens selon une procédure simplifiée. Plus de 3 millions de réfugiés ukrainiens sont déjà rentrés en Ukraine, sur les 6 à 7 millions qui étaient partis. Le ministre ukrainien des Affaires Étrangères, Kuleba, a demandé à l’Occident plus “d’armes lourdes” pour répondre au décret du président russe sur la citoyenneté. 

+ Le groupe Killnet revendique une attaque informatique contre le service des impôts polonais

+ Des hackers russes et ukrainiens pro-russes ont pénétré les systèmes d’information de ‘larmée ukrainienne. Ils ont établi que les États-Unis fournissent des données radar et des images satellites à l’armée ukrainienne, y compris pour les tirs qui visent le territoire russe. On comprend que la Russie insiste sur le fait qu’elle mène une “opération spéciale”, non une guerre, en Ukraine. Cela évite d’avoir à dire que l’on fait la guerre aux États-Unis. 

+ L’or de la Banque Centrale ukrainienne devait être entreposé en Pologne. Tout ou partie aurait disparu pendant le transport. 

+ Les liens militaires entre la Russie et le Kirghizstan vont se renforcer en matière de défense aérienne. 

Les États-Unis ont réussi l'exploit involontaire de réconcilier la Chine et l'Inde

+ L’Allemagne a obtenu que le Canada renvoie à Siemens les pièces en maintenance pour le gazoduc Nordstream 1. Mais aujourd’hui les médias de nos voisins-modèles répandent la panique d’une non-réouverture de Nordstream 1, fermé pour une maintenance de dix jours. Et les Länder et les municipalités se livrent à la compétition de l’idée la plus absurde pour faire des économies d’énergie. Actuellement c’est la ville de Ludwigshafen qui a la palme: le maire a proposé de créer des espaces chauffés pour accueillir personnes âgées et personnes incapables de payer leur note de chauffage. 

+ En Grande-Bretagne aussi la situation est catastrophique: on anticipe un doublement des factures d’énergie d’ici le début 2023

+ L’entreprise indienne OVL prend la place d’ExxonMobil et accroît sa participation au capital du projet Sakhaline 1

+ Les médias occidentaux présentent volontiers un Sergueï Lavrov qui aurait perdu son calme lors de la rencontre des ministres des Affaires Etrangères du G20 à Bali. Je mets en regard l’analyse de M.K. Bhadrakumar sur son blog Indian Punchline, qui quitte l’anecdote (cependant toute personne raisonnable comprendra, si l’histoire est confirmée, que le ministre russe n’ait pas souhaité écouter les “leçons” d’Annalena Baerbock): 

La réunion des ministres des affaires étrangères du G20 à Bali, en Indonésie, la semaine dernière, a été menacée par la lave chaude qui s’écoule d’Eurasie. Les diplomates occidentaux se sont efforcés d'”isoler” la Russie, mais l’infatigable ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a refusé d’obtempérer. Alors que la poussière retombe, la Chine émerge du sommet de Bali comme l’adulte dans la pièce.

En moins de 48 heures, le ministre des affaires étrangères Wang Yi a eu un nombre étonnant de “bilatérales” avec ses homologues du G20 d’Indonésie, d’Inde, de Russie, d’Argentine, de l’Union européenne, de Corée du Sud, d’Arabie saoudite, de France, du Canada, d’Espagne, des Pays-Bas, de Singapour, des États-Unis, d’Allemagne et d’Australie. En outre, la Chine a également brandi la bannière du multilatéralisme et proposé une initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale. Bienvenue dans le siècle post-américain !

Du point de vue de l’Inde, la rencontre du ministre des affaires étrangères, S. Jaishankar, avec son homologue chinois, Wang Yi, le 7 juillet, a été le point fort de Bali. Les comptes rendus de New Delhi et de Pékin donnent une impression positive. (…)

Le compte rendu indien est paru en premier et le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, s’est empressé de le commenter lors de son briefing quotidien, tandis que le compte rendu chinois n’est paru que le lendemain ! Zhao Lijian a déclaré :

“Nous avons lu le communiqué de presse de l’Inde concernant la réunion. Ce que je peux dire, c’est que la zone frontalière entre la Chine et l’Inde est généralement stable en ce moment. Les deux parties ont convenu de suivre les accords communs importants conclus par les deux dirigeants et les accords signés par les deux parties, et de résoudre correctement les questions liées au secteur occidental de la frontière entre la Chine et l’Inde, conformément au principe de sécurité mutuelle et égale. La Chine et l’Inde sont des voisins importants l’un pour l’autre. Les deux parties ont la volonté et la capacité de maintenir conjointement la paix et la tranquillité dans les zones frontalières Chine-Inde.”

Dans le compte rendu chinois, Wang Yi a noté que “les relations bilatérales ont généralement montré une dynamique de reprise” depuis mars. Jaishankar a eu tendance à être d’accord, en disant que “les deux parties ont fait des progrès positifs dans des aspects tels que la sauvegarde de la stabilité le long des frontières, la promotion de la coopération pratique et la facilitation des échanges de personnel”.

Sans surprise, le communiqué indien a souligné les attentes de Delhi concernant le désengagement complet à la frontière du Ladakh et la tenue de la prochaine réunion des commandants supérieurs à une date rapprochée. Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a abordé cette question tout en soulignant “le principe de sécurité mutuelle et égale” dans la résolution des “questions liées au secteur occidental de la frontière entre la Chine et l’Inde”.

Le communiqué de presse chinois souligne que le gouvernement indien “se réjouit des relations positives, coopératives et constructives entre l’Inde et la Chine, et est prêt à travailler avec la Chine pour envoyer un signal clair en faveur de l’amélioration des relations bilatérales, et transformer le consensus et la vision des deux dirigeants en réalité”.

De manière significative, Jaishankar a également transmis à Wang Yi que “l’Inde continuera à défendre son autonomie stratégique et une position indépendante sur les affaires internationales.”

L’importance de ce message ne peut être sous-estimée, après le récent sommet du G7 en Allemagne (auquel le Premier ministre Modi a été invité en tant qu’invité spécial) et le sommet de l’OTAN à Madrid peu après, où un nouveau “concept de sécurité” portant l’imprimatur de Washington a été dévoilé et où la Chine a été traitée en termes inamicaux.

Il est certain que Delhi doit surveiller de près la pirouette diplomatique de l’administration Biden vis-à-vis de Pékin ces derniers temps. Bali a été le théâtre d’un spectacle extraordinaire : un tête-à-tête de cinq heures entre Wang Yi et le secrétaire d’État américain Antony Blinken (avec interprétation simultanée et sans assistants présents), que le ministère des affaires étrangères de Pékin a qualifié de “communication longue, approfondie et franche”.

La lecture chinoise a souligné que “les deux parties ont convenu que le dialogue était substantiel et constructif, et a aidé les deux parties à accroître la compréhension mutuelle, à réduire les malentendus et les erreurs de calcul, et à accumuler les conditions pour de futures interactions de haut niveau.”

M. Blinken a assuré à Wang Yi que l’administration Biden “ne cherche pas à s’engager dans une nouvelle guerre froide avec la Chine, à changer le système chinois, à remettre en cause le statut du Parti communiste chinois ou à bloquer la Chine, et qu’elle ne soutient pas l’indépendance de Taïwan ni ne cherche à modifier le statu quo de part et d’autre du détroit de Taïwan. Les États-Unis s’engagent à gérer les risques dans les relations bilatérales et sont ouverts à la coopération avec la Chine.”

Anticipant une défaite stratégique en Ukraine, l’administration Biden recherche la détente avec la Chine – un relâchement de l’hostilité et des relations tendues – alors que la fatigue de la guerre s’installe et que les alliés européens subissent le contrecoup des sanctions. Le discours de l’administration Biden sur l’Ukraine et la Russie s’effondre, alors que les pays européens s’enlisent dans des troubles sociaux, économiques et politiques internes – en particulier l’Allemagne, la locomotive de l’Europe.

Washington craint, à juste titre, qu’une Russie renaissante ne laisse pas passer ce moment. Le discours percutant prononcé par le président Vladimir Poutine le 7 juillet devant les élites politiques russes lors d’une réunion au Kremlin ne laisse aucun doute à l’administration Biden. Poutine a ouvertement déclaré que l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine “signifie également le début d’une rupture radicale de l’ordre mondial de type américain. C’est le début de la transition de l’égocentrisme américain libéral-mondialiste vers un monde véritablement multipolaire.”

Poutine a déclaré : “Chacun doit comprendre que ce processus ne peut être arrêté. Le cours de l’histoire est inexorable, et les tentatives collectives de l’Occident d’imposer son nouvel ordre mondial au reste du monde sont condamnées… Aujourd’hui, nous entendons dire qu’ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Eh bien, que puis-je dire ? Qu’ils essaient… Dans le même temps, nous ne rejetons pas les pourparlers de paix, mais ceux qui les rejettent devraient savoir que plus elle (la guerre) se prolonge, plus il leur sera difficile de négocier avec nous.”

La rencontre Wang Yi-Blinken à Bali n’aurait pas pu avoir un cadre plus dramatique. À l’avenir, la réunion ouvrira la voie à des interactions entre Biden et Xi Jinping.

Wang Yi a déclaré à Jaishankar qu’à l’heure où le monde change “une fois par siècle”, l’Inde ne devrait “en aucun cas suivre le courant”, mais plutôt “maintenir l’orientation stratégique… et prendre des mesures concrètes pour donner suite au consensus important auquel sont parvenus les dirigeants” – c’est-à-dire éviter l’esprit de somme nulle et considérer l’autre non comme une menace, mais comme une “opportunité pour le développement de l’autre”.

Wang Yi a laissé entendre que la Chine et l’Inde sont sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la situation en Ukraine. En fait, le ministère chinois des affaires étrangères a extrait cette partie de la conversation de Wang Yi avec Jaishankar dans un communiqué de presse distinct pour présenter les “trois préoccupations” de la Chine concernant la situation en Ukraine :

La Chine s’oppose au discours de l’Occident qui vise à “susciter une mentalité de guerre froide, à exagérer la confrontation entre blocs et à créer une nouvelle guerre froide”. Au lieu de la polarisation et de la confrontation, la Chine conseille le dialogue et les pourparlers de paix.
Il y a un sophisme et deux poids deux mesures dans la tentative de l’Occident de projeter le principe de souveraineté sur la question de l’Ukraine.
La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales de l’Occident contre la Russie, qui ne sont “ni justifiées ni légales” et qui ont sapé les échanges normaux d’État à État, violé les règles en vigueur du commerce international, et également “compliqué et amplifié la crise ukrainienne”. Toutes les parties devraient rejeter conjointement de tels actes et s’efforcer de construire un environnement ouvert, équitable et non discriminatoire pour la coopération internationale.”
Du point de vue chinois, il y a une certaine appréciation du fait que le gouvernement Modi a maintenu l’autonomie stratégique de l’Inde face à la pression occidentale concertée. La prochaine présidence indienne du G20 et de l’OCS (Organisation de la Coopération de Shanghai) devrait permettre de clarifier le “panorama” de la relation entre l’Inde et la Chine, car la fin de la partie en Ukraine sera en vue et, espérons-le, les estimations délirantes concernant la Quad (coopération quadrilatérale USA-Japon-Australie-Inde), etc. auront disparu. Après tout, la zone frontalière entre la Chine et l’Inde a été généralement stable au cours des deux dernières années et l’intérêt mutuel est de maintenir cette situation et de bâtir sur elle“. 

Vite, la création d’une École de la diplomatie, avec une chaire Vergennes, dont le premier titulaire serait le diplomate indien ! 

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