Il y a cinq mois, le 24 février, la Russie a commencé ce qu’elle a appelé une « opération militaire spéciale » (OMS). En termes très simples, voici ce que la Russie a réalisé jusqu’à présent : L’Ukraine a perdu environ 20 % de son territoire, quelque 3 000 villes et villages, la moitié de son produit national brut et un tiers de sa production de charbon. Elle a complètement perdu l’accès à la mer d’Azov, et le trafic dans les ports de la mer Noire a été gelé en raison des combats et du minage des voies navigables. Le nombre de réfugiés a atteint 7 millions.
Note du Saker
Après trois mois d’absence (la plupart du temps) du blog, c’est un réel plaisir pour moi de revenir. Pour faire simple – vous m’avez manqué et écrire des analyses m’a manqué. Je suis donc vraiment ravi d’être de retour et je tiens à remercier une fois de plus tous ceux qui ont patiemment attendu que je recharge mes batteries. Votre soutien est très important pour moi ! Merci pour tout !
Tous ces faits ne commencent même pas à raconter toute l’histoire. Il y aurait de nombreuses façons de raconter cette histoire, mais pour commencer, je veux énumérer quelques éléments du récit officiel occidental qui se sont maintenant avéré mensongers et que personne de sain d’esprit ne prendrait au sérieux. Je vais en présenter quelques-uns sans ordre précis (et j’ignorerai les plus idiots, notamment que Poutine est en train de mourir d’un cancer ou qu’il est très malade (consultez ici 50 titres à ce sujet !) – il ne l’est pas, au grand dam de la CIA – ou que Shoigu veut le renverser).
1ere assertion : La Russie perd la guerre, a été vaincue par les Ukronazis près de Kiev, elle est à court de munitions et de fournitures et est sur le point de s’effondrer
Premièrement, si vous regardez la taille de la force russe qui a pris l’aéroport Antonov près de Kiev (un régiment aéroporté) et la taille de la force qui s’est déplacée par voie terrestre vers cet aéroport, vous pouvez facilement vous convaincre que cette force n’avait pas pour but d’attaquer ou d’envahir Kiev. Cette force a fait exactement ce qu’elle était censée faire, elle a forcé les Ukrainiens à déplacer des forces pour protéger Kiev et, de ce fait, elle les a coincés juste assez longtemps pour établir une supériorité aérienne, attaquer et couper les forces près et dans le Donbass, détruire le C4I ukrainien et presque toute la force aérienne ukrainienne. Cela n’a pris que quelques jours et une fois la mission terminée, ces forces se sont retirées car elles n’avaient littéralement rien à gagner à rester sur place. C’est plutôt la partie ukrainienne qui est à court d’armes, de fournitures et de soldats (nous y reviendrons plus tard). Les Russes ont toute la puissance de feu dont ils ont besoin pour les années à venir.
2eme assertion : La Russie a dû changer ses plans et ses tactiques en raison des lourdes pertes subies par l’armée russe au début de l’opération
En fait, il y a un grain de vérité ici, mais pas l’explication correcte. Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, l’opération militaire spéciale est « spéciale » parce qu’il s’agit d’une opération qui n’est pas une opération régulière d’armes combinées. Les Russes ont commencé l’OMS avec moins de soldats que l’adversaire, et ils ont privilégié les manœuvres et les frappes à longue portée plutôt que la prise et le controle des villes. Plus important encore, les Russes ont délibérément fait tout leur possible pour minimiser les pertes ukrainiennes et préserver l’infrastructure civile ukrainienne (contrairement aux pays « démocratiques » qui détruisent d’abord les centrales électriques, les ponts, les stations d’eau, etc. pour infliger un maximum de « choc et effroi » à la population civile). Les Russes auraient pu facilement transformer, disons, Kiev en Bagdad ou Belgrade sous les bombes US/OTAN, mais ils ont délibérément choisi de sauver autant de vies et d’infrastructures civiles que possible, même au prix de la vie des soldats russes).
Note de l’Auteur
Un exemple parfait est la petite ville d’Avdeevka, près de Donetsk, qui est lourdement fortifiée et à partir de laquelle les Ukrainiens bombardent non seulement Donetsk, mais aussi d’autres villes comme Makeevka, tuant des gens et détruisant l’infrastructure civile chaque jour. Les Russes pourraient utiliser leurs TOS-1A « Solntsepyok », leurs FAE aéroportés, leurs bombes FAB-3000, leurs mortiers lourds et de nombreuses autres armes pour transformer tout simplement Avdeevka en un désert sans vie. Mais voilà le problème : Avdeevka est pleine de civils, y compris des parents de combattants de la LDNR. En outre, si la Russie utilisait de telles armes, cela ne ferait qu’alimenter la propagande anglo-sioniste visant à créer une ville « victastar« à la Sarajevo, voire à accuser les Russes d’un « génocide » à la Srebrenica. Le précédent de Buca limite les Russes de deux façons majeures : premièrement, il rend presque impossible toute retraite, maintenant que nous savons que les Ukrainiens massacreront tous les « collaborateurs » dans la zone laissée par les forces russes et, deuxièmement, il signifie que toute frappe majeure, quelle que soit sa justification militaire, sera transformée en « massacre », tout comme en Bosnie, au Kosovo ou en Syrie.
Ce qui a apparemment pris les Russes par surprise, c’est la volonté des forces ukrainiennes dans certaines villes d’attaquer les colonnes russes, même si les autorités locales semblaient avoir indiqué aux Russes que, comme à Kherson, par exemple, leur ville ne résisterait pas. En d’autres termes, elles ont choisi le modèle de Marioupol plutôt que celui de Kherson. Ce choix a été principalement dicté par les très puissants escadrons de la mort nazis qui, au mieux, arrêtaient toute personne négociant avec la Russie et, au pire, l’abattaient tout simplement sur place. Les Russes ont trouvé de nombreux corps de soldats ukrainiens exécutés.
Mais cela ne raconte pas non plus toute l’histoire.
3eme assertion : La vérité est que, selon les lois de la guerre, l’Ukraine a perdu la guerre en moins d’une semaine.
Quelles sont mes preuves pour une telle déclaration apparemment farfelue et exagérée ? C’est simple : depuis le début de l’OMS, les Ukrainiens n’ont pas réussi à exécuter une seule attaque ou contre-attaque de niveau opérationnel. Tout au plus ont-ils été capables d’exécuter de petites attaques de niveau tactique, dont la grande majorité a échoué presque instantanément, quelques-unes ont été vaincues en quelques jours et, surtout, pas une seule n’a donné l’initiative opérationnelle aux Ukrainiens. Pas une seule fois.
Que s’est-il donc passé ?
Si Kiev avait le moindre pouvoir et si les dirigeants ukrainiens se souciaient de leur pays et de leur peuple, ils auraient immédiatement demandé la paix. Mais Kiev n’a jamais eu une telle intention et les bouffons au pouvoir n’en ont rien à faire du peuple ukrainien.
Au lieu de cela, ce sont les États-Unis qui ont dit aux Ukrainiens de ne jamais se rendre ou de battre en retraite, même si cela signifiait d’énormes pertes en termes d’effectifs et de puissance de feu. L’Occident, qui méprise et déteste les Ukrainiens presque autant qu’il déteste les Russes, était ravi de voir les Ukrainiens détestés et les Russes détestés s’entre-tuer (enfin, surtout les Russes qui s’entre-tuent). En outre, étant incompétents sur le plan militaire, les dirigeants occidentaux ont apparemment cru que la fourniture d’armes, d’argent, d’instructeurs et de forces spéciales aux Ukrainiens pourrait, à défaut de renverser la vapeur, ralentir suffisamment la Russie pour susciter la peur, l’incertitude et les doutes dans l’opinion publique russe. Ce plan a également échoué de manière spectaculaire, Poutine est plus populaire que jamais, la 5ème et la 6ème colonne en Russie sont désespérées (beaucoup émigrent) et l’OMS a le soutien total de la nation russe.
Quant aux « plans russes » dont on parle tant et que personne n’a vus, ils ne sont pas comme le plan d’un bâtiment. Ils ne sont pas fixes, mais très flexibles et réactifs et, en fait, ils sont constamment ajustés et affinés en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. Ainsi, alors que les Russes espéraient qu’une grande partie de l’Ukraine orientale suivrait le « modèle de Kherson », ils se sont rapidement adaptés à la réalité : les États-Unis et leurs agents nazis dans l’armée ukrainienne forceraient l’Ukraine orientale à suivre le « modèle de Marioupol ». Alors oui, les plans opérationnels sont comme l’eau dans un ruisseau, en fonction des obstacles rencontrés, ils peuvent aller à gauche ou à droite pour contourner cet obstacle, mais dans tous les cas, ils descendent vers l’océan. Le fait que des stratèges de salon aient déclaré que la Russie avait « changé de plan » prouve simplement qu’ils ne comprennent pas comment fonctionne la planification opérationnelle.
Note de l’Auteur
La plupart des Occidentaux considèrent les opérations militaires comme quelque chose de similaire au football américain : il y a des « lignes/fronts » qui sont défendus et la plupart des forces se font face le long de ces lignes. Ce n’est pas le cas. La guerre moderne ressemble beaucoup plus au football européen, où chaque joueur est « attaché » à un joueur adverse et où ces joueurs manœuvrent constamment et s’affrontent régulièrement. Par exemple, la guerre moderne n’a pas vraiment de « front » et d' »arrière », comme le montrent les frappes russes au cœur de l’Ukraine occidentale. Enfin, la guerre moderne repose en grande partie sur des actions coordonnées. Cela signifie que même si le camp A possède, disons, cinq sous-unités (disons des compagnies), vous ne pouvez pas les additionner et les compter comme un régiment ou une brigade, car elles n’ont pas la capacité de mener des opérations coordonnées (sans parler des opérations conjointes ou combinées). Pensez à votre main, elle a cinq doigts, mais ces cinq doigts ne deviennent un poing puissant que si les cinq doigts agissent à l’unisson et forment un seul poing. Ainsi, lorsque quelqu’un parle de, disons, 60 000 soldats ukrainiens dans l’est de l’Ukraine, il s’agit d’un nombre X de pelotons, de compagnies, de régiments ou même de « brigades » (je mets des guillemets parce qu’il ne s’agit pas de vraies brigades avec un tableau complet d’organisation et d’équipement). On parle beaucoup de « guerre réseau-centrique », qui n’est rien d’autre que des opérations d’armes combinées sous stéroïdes, où le niveau d’intégration comprend une fusion complète de toutes les données C4ISR en une image commune en temps réel du champ de bataille et une coordination complète de toutes les forces/moyens militaires. À propos, seule la Russie a pleinement développé une telle capacité (bien que les États-Unis aient également fait de sérieux progrès dans ce domaine).
Abordons maintenant deux mensonges moins importants, mais néanmoins cruciaux, proférés par certains à propos de la Russie :
4eme assertion : Il n’y a pas d’intégrationnistes atlantiques ou de souverainistes eurasiens en Russie.
En fait, cette guerre a entraîné un bouleversement majeur de la société russe, où certaines personnes ont soudainement montré leurs véritables sentiments. Les exemples vont des journalistes russes qui brandissent une pancarte anti-guerre derrière un présentateur de journaux télévisés aux Russes de l’étranger qui ont accepté de condamner Poutine et l’OMS ou de participer à divers événements sous un drapeau neutre ou étranger, en passant par Dmitri Medvedev qui change maintenant de discours à 180 degrés et se présente comme un ultra-patriote. J’ai cité ces exemples parce qu’ils sont connus en Occident mais en Russie il en existe bien d’autres, y compris parmi les dirigeants d’entreprise et les élus. Enfin, Poutine lui-même a mentionné l’existence de tels ennemis internes de la Russie. Le fait que la Russie ait désormais élargi la définition de la « trahison« signifie que les agents pro-américains en Russie courent désormais un risque majeur pour leurs activités. Certains membres de la 5e colonne ont déjà été condamnés à la prison. Quant aux membres de la 6e colonnes, ils haïssent toujours Poutine avec passion et scandent toujours leur mantra « tout est perdu », mais (presque) personne ne les prend plus au sérieux.
L’ironie est que les États-Unis voulaient créer une crise pour renverser Poutine mais, au lieu de cela, cette crise lui a donné un nouveau regain de popularité, malgré des problèmes bien réels (secteur automobile, avions de ligne civils, etc.).
Suivant,
5eme assertion : Poutine est un larbin israélien, il travaille main dans la main avec eux.
En réalité, il est assez évident que les russophobes les plus véhéments en Occident sont en grande majorité des juifs, tant en Israël qu’en dehors. Habituellement, l’excuse invoquée est qu’il y a eu des pogroms anti-juifs en Russie. Pourtant, en réalité, tous ces pogroms ont eu lieu dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine, et il est assez clair que les organisations sionistes et juives se rangent massivement du côté de Kiev (en dépit du fait que le régime au pouvoir est indéniablement nazi), et que seuls quelques rares individus se rangent du côté de la Russie (mais ils existent et ne devraient jamais être négligés). Quant au Kremlin, il commence à en avoir assez de l’arrogance israélienne en Syrie (même si les frappes aériennes israéliennes sont inefficaces et ne changent rien à la réalité sur le terrain) et les Russes exigent désormais que les Israéliens cessent leurs attaques contre la Syrie. Les Israéliens ne peuvent pas s’arrêter, pour des raisons politiques internes et même psychothérapeutiques, mais l’une des deux choses suivantes risque de se produire : les attaques israéliennes deviendront encore plus inutiles et symboliques, ou la Russie abattra un avion israélien.
Mais assez parlé d’Israël ici, ce n’est qu’une petite partie de l’empire anglo-sioniste dirigé par les USA. Passons maintenant aux actions de l’Occident au cours des 5 derniers mois.
Qu’en est-il des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE dans tout cela ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que je crois fermement que l’Empire anglo-sioniste est mort le 8 janvier 2020 lorsqu’il a permis à l’Iran de bombarder les bases du CENTCOM sans qu’une seule balle ne soit tirée en retour. Ce jour-là, l’Empire a montré au monde entier qu’il n’avait même pas ce qu’il fallait pour attaquer l’Iran. Quant aux États-Unis, ils sont morts le 6 janvier 2021.
Cependant, vous vous souvenez de mon exemple ci-dessus opposant 5 doigts à un poing ? Si l’Empire tel que nous le connaissions et les États-Unis tels que nous les connaissions sont morts, cela ne signifie pas que les éléments qui le composaient se sont tous évanouis dans la nature. Les pays et les empires ont un élan, tout comme le Titanic, lorsqu’ils ont été mortellement blessés. En d’autres termes, le processus final de naufrage prend du temps. L’Empire russe est mort en février 1917, mais la guerre civile a duré jusqu’en 1923 (et je dirais même jusqu’à la Seconde Guerre mondiale).
Deuxièmement, il y a deux plans totalement différents dans lesquels l’Occident (enfin, vraiment les États-Unis) a décidé de combattre la Russie :
- Premièrement, il a déclaré une guerre totale par procuration à la Russie, mais sans aller jusqu’à une confrontation militaire directe avec elle.
- Deuxièmement, un #cancelRussia total dans la réalité virtuelle des propagandistes. Ces actions infantiles (dernier exemple en date ici) montrent à quel point l’Occident est vraiment frustré et impuissant.
Depuis des années maintenant, j’ai déclaré à de très nombreuses reprises que la Russie et l’Empire étaient enfermés dans une guerre existentielle dont seul un côté s’en sortirait. J’ai généralement ajouté que cette guerre totale était à environ 80 % informationnelle, 15 % économique et seulement 5 % cinétique. J’hésite à fournir des chiffres ici, mais je dirais qu’après un très grand succès au cours des deux ou trois premiers mois de l’OMS, la guerre informationnelle, initialement gagnée par l’Occident, est en train de s’éteindre. La guerre économique a massivement augmenté, tout comme la guerre cinétique (bien que toujours par procuration). Je suis très réticent à fournir des chiffres ici, mais très provisoirement, j’évaluerais la guerre actuelle à peut-être 10 % pour l’information, 50 % pour l’économie et peut-être 40 % pour la cinétique. Encore une fois, ne vous focalisez pas sur ces chiffres très provisoires, l’essentiel est là : selon le président « Biden », l’objectif des États-Unis est d’infliger un échec stratégique à la Russie. La même chose a été dite par l’UE, les politiciens britanniques et à peu près tout le monde en Occident.
Quant aux Polonais déments, l’un de leurs anciens présidents et lauréat du prix Nobel a déclaré qu’il voulait réduire la population de la Russie à 50 millions d’habitants. Et puis il y a les Britanniques, qui veulent toujours être « Grands » ou, au moins, pertinents, et qui parlent de « mener le monde libre » contre la Russie avec des alliés aussi brillants que la Pologne, les 3 mini-états baltes et le Banderastan.
Et pourtant, examinons les résultats à trois niveaux :
- Militaire : le meilleur proxy que les États-Unis aient eu dans l’histoire (les forces armées ukrainiennes) est lentement et inexorablement détruit par seulement 8 à 10 % des forces armées russes.
- Économique : bien que certains secteurs en Russie aient souffert des soi-disant « sanctions » (ce ne sont pas des sanctions, mais des actes de guerre et de vol brutal, seul le Conseil de sécurité des Nations unies peut imposer des sanctions légales), dans l’ensemble, la Russie s’en est bien sortie et semble être sur la voie de la réussite économique du fait que a) la plupart des pays ont refusé d’obéir aux exigences de Washington et b) l’économie russe est puissante et réelle, et non virtuelle comme les économies occidentales. Il faudra quelques années à la Russie pour s’adapter, mais maintenant que ce processus a commencé, il est imparable.
- Propagande : ici, l’image est assez claire : d’un côté, nous avons les États-Unis et leurs colonies, puis quelques pays avec des élites compradores qui sont détestées par la plupart des gens, et des pays qui défient ouvertement Washington. Cette carte du ministère chinois des affaires étrangères en est la meilleure illustration :
Une caractéristique essentielle des pays indiqués en rouge sur la carte (réaliste) du bas est que tous ces pays ont deux facteurs cruciaux en commun : a) ils manquent (pour la plupart) de ressources réelles (puisque leurs civilisations ont toujours été construites sur l’impérialisme, le colonialisme et le vol pur et simple) b) ils détestent tellement la Russie qu’ils sont prêts à prendre des mesures qui leur nuisent beaucoup plus qu’à la Russie. Ce type de folie saturée de haine me rappelle une vieille blague soviétique : « dans un petit village, un habitant découvre une bouteille et lorsqu’il l’ouvre, un génie en sort et dit : puisque tu m’as libéré, je vais t’accorder un souhait, à la seule condition que ton voisin obtienne le double de ce que tu auras. L’homme réfléchit un moment et répondit : « S’il te plaît, crève-moi un œil ! ». Voilà l’état d’esprit actuel des « dirigeants » occidentaux…
C’est la « philosophie » de base des USA : combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien, prolonger la guerre aussi longtemps que possible, détruire autant d’infrastructures civiles que possible en Ukraine, renverser le statut du dollar, faire s’effondrer l’économie mondiale, laisser l’UE s’effondrer et brûler économiquement, socialement et politiquement, faire avaler à tout le monde l’agenda Woke, même si cela les fait vomir, et, enfin et surtout, faire totalement et complètement l’autruche et nier la réalité sous tous ses aspects.
Oui, l’Occident est tellement imbu de sa haine et de sa peur de la Russie qu’il préfère se suicider collectivement plutôt que d’accepter toute forme de coexistence avec une Russie souveraine.
Le slogan relativement vague/ambigu/oblique d’Hitler « Drang nach Osten« a été remplacé par un slogan #cancelRussia beaucoup plus franc et sans ambiguïté. L’idée est la même, mais elle est beaucoup plus « directe ».
En vérité, la majeure partie du soi-disant « Occident » est en réalité dirigée par ces trois groupes, par ordre d’influence :
- les néoconservateurs américains
- Les anglo-impérialistes
- Les élites dirigeantes compradores de l’UE
Cela me rappelle beaucoup un album de Roger Waters intitulé « Animals », dans lequel il divise nos sociétés modernes en trois archétypes : les chiens, les cochons et les moutons. Inutile de dire que les chiens et les cochons vont courir après les moutons, mais dès qu’un ours (russe) se présente, ils sont impuissants face à lui.
Cette petite image raconte la véritable histoire du rouble qui « se transforme en décombres » comme l’avait promis « Biden ».
C’est ce que nous voyons maintenant et qui va probablement se poursuivre bien au-delà de 2023. Le fait que la guerre économique menée contre la Russie ou la promesse de Wunderwaffen a totalement échoué ne sera jamais admis par ces personnes profondément psychopathes et en phase terminale de délire. Et s’ils ne peuvent pas redoubler d’efforts à l’infini dans leurs actions, ils continueront certainement à redoubler d’efforts dans leur rhétorique, tout comme l’orchestre a continué à jouer pendant que le Titanic « insubmersible » coulait.
Pourtant, au moins une partie des gens ordinaires de l’Ouest sentent les problèmes, d’où l’évaluation lamentable de TOUS les dirigeants politiques occidentaux. L’hostilité de nombreux Américains se traduit même par des sondages qui suggèrent que beaucoup d’entre eux voudraient faire sécession des autres États, en l’occurrence les électeurs de Trump. Si l’on considère que les électeurs de Trump sont, en règle générale, beaucoup plus patriotes que les « libéraux » américains wokes, cela est très révélateur. Mais aussi ironique : les États-Unis veulent briser la Russie et finissent par se briser eux-mêmes. Le karma ?
Pas seulement. Regardons la carte qui montre quels pays ont et n’ont pas imposé de « sanctions » à la Russie :
Remarquez que la quasi-totalité de la zone verte est composée de pays que l’Occident a envahis, volés, dévastés, réduits en esclavage, subvertis, convertis de force, bombardés, « sanctionnés » économiquement par des blocus et du chantage (au moyen de ce que l’on appelle les « sanctions secondaires », qui est un euphémisme pour le chantage et l’extorsion) et, plus récemment, auxquels la folie satanique totale de la Wokeness a été imposée (d’où les ambassades américaines arborant des drapeaux « homopride »). La population de ces pays verts, que j’appelle la « zone B », connaît la vérité et elle déteste et méprise l’Occident. Et cela place toutes leurs élites dirigeantes compradores dans une situation très délicate : leurs maîtres américains veulent qu’ils déclarent une guerre totale à la Russie alors que leur population est majoritairement favorable à la Russie. Dans le passé, cela aurait été une évidence, l’oncle Shmuel, avec ses escadrons de la mort dirigés par la CIA, ses porte-avions et sa capacité apparemment infinie à imprimer de l’argent, était bien plus vital pour ces élites compradores que leur propre population. Mais maintenant que les escadrons de la mort ont été largement remplacés par des fées qui ne sont bonnes qu’à tirer sur des civils non armés, maintenant que les porte-avions américains ne font plus vraiment peur à des pays comme l’Iran, la RPDC ou le Venezuela et maintenant que tout le système économique et financier international construit par l’Occident est en train de s’effondrer, ces élites compradores doivent devenir beaucoup, beaucoup plus prudentes, de peur de finir comme les laquais américains en Bolivie : jeté du pouvoir et mis en prison. Même la Colombie semble s’éloigner lentement, tout comme le Brésil. Et je ne mentionnerai même pas le manque absolu d’utilité de Guaido, Tikhanovskaia ou de la bande des « amis de la Syrie » (Maduro, Lukashenko et Assad se portent tous très bien, merci !).
C’est écrit sur le mur, et seuls ceux qui ferment délibérément les yeux ne le voient pas.
Il nous reste la question des Néoconservateurs américains.
Quant aux classes dirigeantes occidentales, quel impact, le cas échéant, l’OMS a-t-il eu sur elles ?
Tout d’abord, définissons nos catégories. Dans l’UE, nous n’avons pas vraiment de « classe dirigeante », nous n’avons que des hommes de paille (pardon, je voulais dire des « personnes de paille », bien sûr), des marionnettes, des prétendus dirigeants sans aucun pouvoir (Olaf Scholz et Josep Borrell en sont de parfaits exemples). Il n’y a pas de « politique de défense » européenne ni aucune autre preuve significative d’une quelconque autonomie à quelque niveau que ce soit. L’UE est morte, désemparée et totalement sous le contrôle des néoconservateurs américains.
Deuxièmement, aux États-Unis, les néoconservateurs règnent en maîtres, puisqu’ils contrôlent totalement les deux grands partis américains. Et bien que la base du GOP soit très différente de celle du parti Démocrate, leurs leaders sont pour la plupart interchangeables. Je vais donc les considérer comme un seul et même parti.
Leur état d’esprit et leur vision du monde sont assez clairs : ce sont des suprémacistes messianiques et ils se considèrent sincèrement comme racialement supérieurs au reste de l’humanité. La fusion de l’impérialisme anglo-saxon et du suprémacisme juif a donné naissance au monstre que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « Néocons ». Ces gens excellent dans l’art d’accumuler du pouvoir, par la ruse ou par l’escroquerie. Ils aiment prétendre qu’ils ont une intelligence supérieure, mais en réalité, ce qui sépare ces gens n’est pas la matière grise, mais deux aspects clés de leur vision du monde : a) le tribalisme et b) la pulsion. Pour dire les choses simplement, la plupart des autres personnes n’ont pas cet état d’esprit tribal « nous contre eux », et seule une sous-section de personnes ordinaires est vraiment motivée par le pouvoir et l’influence. C’est pourquoi, bien qu’étant numériquement très minoritaires, les néoconservateurs américains contrôlent totalement les États-Unis.
Leur profil psychologique est, au mieux, narcissique et, dans la plupart des cas, totalement psychopathique. Cela leur donne également un avantage, surtout lorsqu’ils traitent avec des personnes faibles, ignorantes et facilement influençables. Mais lorsqu’ils rencontrent une résistance déterminée, que ce soit de la part de la Russie, de l’Iran, de la RPDC ou même du Hezbollah, ils deviennent rapidement désemparés et impuissants. Regardez l’expression de Blinken sur la photo ci-dessus – c’est le visage d’un lâche et d’un perdant. Il aurait pu devenir un tailleur décent, mais au lieu de cela, on lui a demandé de diriger la politique étrangère de la (désormais ancienne) superpuissance. Pas étonnant qu’il n’ait produit que des désastres et des échecs cuisants !
Dans un premier temps, forts de leur contrôle total sur Eltsine et les libéraux russes, les néoconservateurs américains ont célébré leur victoire. Puis quelque chose a très mal tourné et ils se sont soudain retrouvés face à un dirigeant d’un genre radicalement différent, bénéficiant du soutien massif du peuple russe. N’oubliez pas que Poutine était un officier de renseignement spécialisé dans l’Occident, donc un homme qui connaissait très bien ses ennemis. En outre, Poutine était suffisamment patient pour se rendre compte qu’au cours des premières années de la confrontation avec l’Occident, la Russie n’était pas en mesure de défier ouvertement l’Occident, et encore moins de le combattre militairement. C’est pourquoi il a empêché les forces de la LDNR de progresser davantage vers l’ouest en 2014-2015, alors même que l’armée ukrainienne était en déroute. Tout en sachant que pendant cette période, les Ukrainiens étaient en panique et désorganisés, il savait aussi que la Russie ne pouvait pas affronter l’Occident consolidé. Ainsi, entre 2014 et 2018, la Russie a fait un effort gigantesque pour développer le type de capacités nécessaires pour pouvoir affronter l’ensemble de l’OTAN et gagner. Au moment de l’ultimatum russe à l’Occident l’automne dernier, la Russie était enfin prête.
Notez que l’ultimatum russe n’était pas tant un ultimatum à Kiev qu’un défi direct aux États-Unis et à l’OTAN. Les Néoconservateurs, ivres de leur bravade et de leur sentiment de supériorité raciale, ont dit à la Russie d’aller se faire voir et ont doublé leur rhétorique. Et lorsque la Russie s’est mise en mouvement, ils ont vraiment paniqué, d’où leur politique suicidaire envers la Russie depuis lors. Ces gens ont supposé à tort que si la Russie pouvait (peut-être !) l’emporter sur les forces ukrainiennes, ils étaient convaincus que Poutine n’oserait pas défier ouvertement l’Occident consolidé. Et lorsque Poutine a fait cela, ils sont passés en mode panique, d’où les absurdités que nous entendons quotidiennement des capitales occidentales.
Mais la situation a encore empiré. Loin d’être dissuadés par les promesses occidentales de feu et de soufre, les Russes ont ensuite procédé à la destruction méthodique des forces armées ukrainiennes. Malgré le fait que l’armée ukrainienne soit la meilleure force proxy de l’histoire des États-Unis, malgré les MILLIARDS donnés au régime nazi chaque mois, malgré toutes sortes de livraisons de Wunderwaffen super-forte, malgré la guerre économique, la Russie pilonne maintenant les forces ukrainiennes et occidentales en Ukraine jour après jour après jour et tandis que les États-Unis ordonnent aux Ukrainiens de se battre jusqu’au bout et de ne jamais battre en retraite, les nombreuses vagues de renforts du Volkssturm n’ont eu aucun impact sur les capacités de combat russes. Les États-Unis ont également ordonné à leurs États vassaux d’Europe de l’Est d’envoyer leurs importantes réserves d’armes de l’ère soviétique en Ukraine (plus de 300 chars rien que de Pologne !), et des Mi-24, Su-25 et MiG-29 de marque ukrainienne sont encore vus dans le ciel ukrainien presque quotidiennement, malgré le fait que la quasi-totalité de la force aérienne ukrainienne a été détruite au cours des trois premiers jours de la guerre. Les hélicoptères sont faciles à cacher, les avions « ukrainiens » décollent de bases en Pologne et en Roumanie, et pourtant ils ne semblent pas faire de différence : pour la plupart d’entre eux, c’est une mission à sens unique et ils le savent. Cest de la bonne publicité, même si cela coûte des vies (c’est du moins ce que pense l’oncle Shmuel). Mais maintenant que la crédibilité déjà faible des médias grand public traditionnels est en chute libre, même de telles « victoires » de relations publiques ont très peu d’impact :
Il est tout à fait comique d’entendre les pays occidentaux (Allemagne, Italie et même les États-Unis) se plaindre de l’épuisement de leurs stocks d’armes alors que toutes ces livraisons vraiment énormes n’ont fait aucune différence sur le terrain depuis le début des opérations de combat.
Note de l’Auteur
La Russie a-t-elle la supériorité aérienne sur l’Ukraine ? Oui, absolument. Quelques hélicoptères ou aéronefs à voilure fixe effectuant des missions à sens unique ne font aucune différence ici. En fait, une menace bien plus grande pour les forces aérospatiales russes est constituée par les défenses aériennes ukrainiennes qui, bien qu’anciennes, ont souvent été modernisées et bénéficient du soutien total du C4ISR (Command, Control, Communication, Cyber, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) américain, y compris des drones de surveillance, des AWACS, des satellites, des SIGNIT, etc. etc. etc. et pourtant les Russes se sont adaptés : les avions d’appui aérien rapproché volent à basse altitude, tandis que leurs SEAD (suppression des défenses aériennes ennemies) volent à haute altitude avec des missiles antiradiation à longue portée prêts à l’emploi. Un petit rappel : si l’USAF/USN a souvent obtenu la suprématie aérienne sur des pays dépourvus d’une force aérienne moderne ou de toute défense aérienne moderne, elle n’a pas réussi à mettre hors d’état de nuire les défenses aériennes serbes pendant les guerres anglo-sionistes contre la nation serbe. En fait, l’USAF/USN n’a *jamais* opéré dans un environnement aussi dangereux que celui créé actuellement au-dessus de l’Ukraine, mais la force aérospatiale russe, comparativement beaucoup plus petite, a atteint et maintenu la supériorité aérienne sur cet immense pays. Quant à la suprématie aérienne (par opposition à la supériorité), elle n’est réalisable que contre un adversaire très faiblement armé : la supériorité aérienne est le mieux que l’on puisse espérer obtenir, même théoriquement, sur tout pays disposant de défenses aériennes sérieuses.
Et pourtant, les forces aérospatiales russes (comparativement petites, mais plus modernes) ont atteint et maintenu une supériorité aérienne tout au long des cinq derniers mois d’opérations de combat. C’est un signe extrêmement alarmant pour les forces américaines et de l’OTAN. Imaginez seulement ce que la puissance totale des forces armées russes ferait à l’OTAN si elle était déchaînée !
Mais il y a pire (pour l’Empire, bien sûr) : tous les signes et même les messages clairs montrent que Poutine ne « bluffe » pas du tout et que la Russie a une domination totale de l’escalade sur l’Occident. Il devient maintenant évident que le Kremlin ne s’arrêtera en aucune circonstance avant une victoire totale, et si cela signifie une guerre nucléaire, qu’il en soit ainsi. Et le peuple russe soutient massivement cette position.
Pourquoi ?
Parce que le peuple russe a ENFIN vu le vrai visage de l’Occident, il comprend maintenant que ce n’est rien d’autre qu’une continuation de la Seconde Guerre mondiale et que l’existence même et la souveraineté du peuple russe sont en jeu. Encore une fois, Poutine l’a dit clairement : « Si quelqu’un prend la décision de détruire la Russie, nous avons tout à fait le droit de riposter. Oui, ce serait un désastre global pour l’humanité et pour le monde, mais en tant que citoyen russe et chef de la Russie, je veux poser une question : « À quoi sert le monde sans la Russie ? ». Si ce n’étaient que des mots vides de sens, comme ce que Biden lit (avec difficulté) sur son téléprompteur, ce serait une chose, mais il faut se souvenir de ces mots dans le contexte du déploiement des Avangards, des Poseidons, des S-500 et de toutes les autres armes et tactiques développées par la Russie pendant que les Néocons, ivres d’arrogance, dormaient au volant.
Donc non, si Poutine fait rarement des menaces, il ne bluffe jamais.
La conclusion est la suivante : toute personne qui croit sincèrement que la Russie ne va pas anéantir l’Occident tout entier si elle est sérieusement menacée est en phase terminale de délire, ne connaît rien à l’histoire et ne comprend pas la mentalité russe. Ils le feraient à leurs risques et périls.
S’il y a un message que je veux transmettre à tous ceux qui sont prêts à écouter, c’est celui-ci : Poutine ne bluffe pas, l’Occident ne peut pas gagner, et la seule variable ici est le prix que l’Occident est prêt à payer pour sa défaite.
À propos, les Chinois commencent eux aussi à en avoir assez des fous de Washington, comme en témoignent leurs dernières déclarations.
Quelqu’un va-t-il réellement prendre des mesures contre les Néocons ? J’en doute. Au contraire, toute la débâcle de Trump a prouvé au-delà de tout doute raisonnable que les anti-Néocons américains sont soit des menteurs, soit qu’ils ont la volonté d’une caisse de gelée (cela vaut aussi pour Tulsi Gabbard, d’ailleurs). Les néoconservateurs réaliseront-ils que s’ils persistent à redoubler d’efforts, ils mourront personnellement et physiquement ? Peut-être. En fin de compte, les États-Unis peuvent se permettre d’avoir une Ukraine complètement détruite et une UE non moins complètement détruite. Maintenant que le Royaume-Uni a quitté l’UE, les Anglos ne peuvent plus s’en soucier, et déclencher des guerres en Europe est de toute façon une tradition britannique bien ancrée.
Le véritable contrecoup de l’arrogance et de l’ignorance des néoconservateurs est que, loin de traiter avec la Russie en premier lieu et avec la Chine comme objectif final, ils ont largement contribué à un renforcement majeur de l’alliance russe, chinoise et indienne.
Les néoconservateurs pourraient décider de laisser brûler l’Europe, tout en gardant le contrôle des États-Unis qui, contrairement à l’UE, disposent de nombreuses ressources naturelles et resteront, sinon un hégémon mondial, du moins une nation puissante. Dans ce cas, leur plan est simple : continuer à pousser à une confrontation et une guerre maximales en Europe, mais sans impliquer les États-Unis dans un échange nucléaire avec la Russie. Les Britanniques, sur leur île, pourraient avoir des plans similaires, mais à plus petite échelle et avec la nécessité vitale de compter pleinement sur le soutien des États-Unis. Dans le « meilleur » des cas (pour eux), le Royaume-Uni serait chargé de gérer le chaos en Europe pour le compte des États-Unis.
Soit dit en passant, je ne pense pas que les Néoconservateurs se soucient d’Israël et du peuple israélien. Les « élites » dirigeantes anglo-saxonnes ne se soucient pas non plus des peuples des États-Unis ou du Royaume-Uni. S’il y a une leçon que nous devons tirer de l’horreur du 11 septembre, c’est que ces gens n’hésiteront pas à assassiner des milliers de « leurs » parce qu’en réalité, malgré tous les drapeaux patriotiques ou sionistes qu’ils agitent, ils ne se soucient que d’eux-mêmes et de leur pouvoir.
L’OTAN est une blague, et tôt ou tard, la Russie dénazifiera toute l’UE, soit politiquement et économiquement, soit, s’il ne reste aucune autre option, militairement. D’abord, l’Ukraine, puis les fous de 3B+P devront être dénazifiés. Ensuite, ce sera le tour de l’UE/OTAN, en commençant par l’Allemagne. D’ici là, les États-Unis auront subi un désastre économique, social et culturel massif qui reformatera probablement la politique américaine actuelle. Où les néoconservateurs iront-ils ensuite ? Je ne sais pas et, franchement, je m’en fiche. Les néoconservateurs ne sont dangereux que comme un parasite qui envahit le cerveau d’un hôte beaucoup plus grand. Une fois que l’hôte est à terre, le parasite peut aussi bien s’en débarrasser et trouver un nouvel hôte. Par lui-même, ce parasite est faible et universellement détesté.
Pendant ce temps, les moutons stupéfaits de l’Éveil peuvent s’occuper à se demander si les hommes peuvent accoucher ou à décider si un sénateur « twerkeur« résoudra les nombreux problèmes des États-Unis.
Alors, où allons-nous à partir de là ?
Eh bien, du moins jusqu’à présent, les dirigeants des États-Unis sont toujours en mode « doublons la mise pour toujours », avec leurs esclaves volontaires d’Europe de l’Est. Leur plan pour la Russie est mieux visualisé avec cette carte :
Ces rêves humides incluent même l’infâme « Idel Ural« , dénoncé par Alexandre Soljenitsyne dans ses articles contre la non moins infâme « loi sur les nations captives ». En fait, cette « loi » trouve son origine dans la CIA et l’Allemagne nazie. On peut donc dire que ce n’est rien d’autre que « le même vieux, le même vieux refrain ». Bien que pas complètement, certaines choses ont changé.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le peuple russe a rapidement compris qu’Hitler n’était pas un « libérateur », pas plus que Napoléon avant lui, et qu’il n’utilisait ce genre de langage que pour tenter de remporter la victoire. Ensuite, pendant la guerre froide, il était facile de croire que l’ennemi de l’Occident était le communisme et son idée de libération universelle du joug capitaliste. Sûrement, si la Russie se débarrassait du PCUS, l’Occident embrasserait une telle Russie libre ?
Non, c’est exactement le contraire qui s’est produit : malgré les « libertés » à volonté (bluejeans, fast-foods, criminalité et pornographie), la Russie a été pillée et a été très proche de l’éclatement total (seule la deuxième guerre de Tchétchénie, avec Poutine comme commandant en chef, a empêché cela). Au lieu du « paradis démocratique » promis, la Russie a été profondément immergée dans le pire type d’enfer capitaliste imaginable.
En outre, la combinaison d’une machine de propagande soviétique plutôt inepte et d’une propagande occidentale beaucoup plus efficace a donné à de nombreux Russes l’illusion que l’Occident était un groupe de nations libres et prospères ne voulant que le meilleur pour la Russie. Le cauchemar occidental des années 90 a ouvert les yeux de certains, mais pas de tous. Tout comme l’apocalypse dans la soi-disant « Ukraine indépendante ». Mais le genre de haine ouverte, directe et absolue pour la Russie, Poutine et tout ce qui est russe que nous voyons tous, a convaincu la grande majorité des Russes que ce que l’Occident veut est une « solution finale » au « problème russe », un peu comme ce que le régime papiste de Pavelic pendant la Seconde Guerre mondiale voulait pour les Serbes : tuer 1/3, expulser un autre 1/3 et « convertir » le 1/3 restant.
Certaines choses ne changent jamais, surtout pas en Occident. Les musulmans ont tous raison quand ils parlent des « croisés modernes » !
Jusqu’à présent, la Russie n’a fait qu’observer avec un certain étonnement, voire un certain amusement, comment l’UE se suicidait économiquement, politiquement et socialement sans même essayer d’améliorer son sort. Pour les peuples d’Europe, il n’y a qu’une seule chose plus importante que leur mentalité impérialiste et raciste : leur portefeuille. Et ce porte-monnaie a bien souffert depuis la mise en œuvre des « sanctions » autodestructrices contre la Russie. En Russie, cette attitude est décrite comme celle d’un « enfant qui se gèle les oreilles pour énerver sa grand-mère » : infantile, autodestructrice et tout simplement stupide. Ceci étant dit : combien de régimes (j’entends par là des systèmes politiques, par opposition aux gouvernements qui sont des personnes spécifiques ; par exemple, si Truss remplace Johnson au Royaume-Uni, il s’agira d’un changement de gouvernement, mais pas d’un changement de régime) sont menacés par le mécontentement populaire dans l’UE ?
La triste réalité est aucun. Oh, bien sûr, ils sont immensément impopulaires, tout comme « Biden » l’est aux États-Unis, mais le changement des figures de proue fantoches ne fera rien pour changer les régimes au pouvoir (essentiellement des régimes d’occupation coloniale contrôlés par les États-Unis).
Il est donc probable que la Russie doive faire monter la pression de plusieurs crans avant que les moutons de l’UE ou des États-Unis ne reviennent à la raison. Je pense avant tout à des mesures économiques, mais si les fous des 3B+PU font quelque chose de vraiment stupide, la Russie n’hésitera pas à utiliser la puissance militaire si/quand cela sera nécessaire. L’essentiel est ceci : La Russie a besoin de dénazifier tout le continent européen, et plus on dit aux pays de rejoindre l’OTAN, plus la Russie aura de candidats à la dénazification.
Il est impossible de prédire l’avenir, il y a simplement trop de variables à ce stade, mais je proposerais les étapes provisoires suivantes vers l’escalade :
- La Russie pourrait progressivement refuser de vendre ses ressources à l’Europe, pas seulement le gaz et le pétrole, bien sûr, mais tout le reste que la Russie a vendu à l’UE dans le passé à de très bons prix et qui était une clé de la richesse des nations de l’UE. Il s’agirait donc d’une contre-attaque économique à grande échelle de la Russie contre l’UE. Dans un premier temps, la Russie pourrait également exiger d’être payée uniquement en roubles pour toutes ses exportations vers l’UE.
- La Russie tue déjà des dizaines de mercenaires (pardon, de « conseillers » et de « volontaires ») polonais, britanniques et autres en Ukraine, mais la plupart d’entre eux sont des fantassins de bas niveau. La Russie pourrait décider de viser des personnes de rang supérieur impliquées dans la guerre contre la Russie, y compris des cibles à Kiev et ailleurs. Jusqu’à présent, la Russie n’a déployé qu’une infime partie de sa puissance de feu réelle, mais si les livraisons d’armes des États-Unis et de l’OTAN et le déploiement de mercenaires augmentent, la Russie n’aura guère d’autre choix que d’augmenter encore la pression. Et si les Polonais ou les États baltes deviennent complètement fous, des frappes contre des cibles dans ces pays deviendront inévitables (Poutine a déjà lancé une mise en garde à ce sujet lorsqu’il a évoqué la possibilité de frapper les « centres de décision »).
- Enfin, si la Russie décide que trop c’est trop, les premières cibles d’une réponse militaire russe à la guerre par procuration entre les États-Unis et l’OTAN seraient d’attaquer les capacités C4ISR des États-Unis et de l’OTAN, notamment les avions AWACS/JSTARS, les centres SIGINT et les satellites.
Pour l’instant, ces appareils US/OTAN ne volent que le long de l’espace aérien ukrainien et restent basés en dehors de l’Ukraine. Mais si, disons, les États-Unis et l’OTAN participent activement à une frappe contre la Crimée ou le pont de Crimée, alors tous les paris seront ouverts et les S-400 et diverses armes à distance parleront.
Imaginez une seconde que la Russie abatte un AWACS/JSTARS américain, quelle sera la réaction de l’Occident ? Et je ne parle pas des expressions d’indignation et de haine, elles sont déjà au maximum et n’ont vraiment aucun effet sur les Russes. Les États-Unis et l’OTAN essaieront-ils d’abattre un avion russe ? Et quelle serait la réponse de la Russie à cela ?
La vérité est que les États-Unis et l’OTAN n’ont tout simplement pas les moyens de mener une guerre terrestre contre la Russie. Ils manquent littéralement de tout ce qui est nécessaire pour le faire. Bien sûr, ils disposent de nombreux missiles de croisière (pour la plupart vieux et subsoniques) qu’ils pourraient tirer sur la Russie, mais là encore, cela poserait un dilemme à l’Occident : si les frappes échouent (comme en Syrie), que faire ensuite ? Et si ces frappes sont réussies, que feraient les Russes ensuite ? Utiliser leurs propres capacités de dissuasion stratégique conventionnelle pour frapper des cibles dans toute l’Europe et peut-être même aux États-Unis ? Et ensuite ?
Note de l’Auteur
La puissance aérienne et les missiles de croisière sont largement surestimés par la propagande américaine. L’un de mes professeurs à l’université était un colonel retraité de l’USAF qui travaillait pour le programme YF-23 et qui nous a donné un très bon cours sur la planification des forces. Un jour, il a dit en classe : « A quoi bon bombarder toutes vos cibles, abattre des avions ennemis si, au moment où vous rentrez, votre club d’officiers est rempli de soldats ennemis ? ». Il plaisantait, bien sûr, mais ce qu’il savait, c’est que seules les « bottes sur le terrain » peuvent gagner une guerre. Et « des bottes sur le terrain », c’est exactement ce que ni les États-Unis, ni l’OTAN (ni Israël ou l’Arabie saoudite d’ailleurs) ne peuvent déployer, surtout contre une armée qui a la plus grande expérience de la guerre terrestre sur la planète, et par une marge énorme.
La vérité est que le choix pour les Néocons est binaire : soit ils acceptent la défaite en Europe et gardent les USA comme leur prix et leur hôte, soit ils meurent dans une confrontation nucléaire majeure qui anéantira des millions de personnes (ce dont ils ne se soucient pas du tout), y compris les Néocons eux-mêmes (ce dont ils se soucient beaucoup).
Essayer de raisonner ou de convaincre des maniaques racistes messianiques, narcissiques et délirants est une tâche dangereuse et surtout futile. C’est pourquoi la Russie augmente très très lentement le seuil de douleur. À l’heure actuelle, la plupart des efforts du Kremlin ne sont même pas dirigés contre l’Occident, mais visent à forger le noyau du futur monde multilatéral, les pays BRICS et les candidats BRICS (qui pourraient inclure l’Iran, l’Argentine, l’Égypte, la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Afghanistan, le Mexique, le Liban et l’Indonésie dans un avenir proche). La Russie étend également ses liens avec l’Afrique et l’Amérique latine. Enfin, et ce n’est pas le moins important, la Russie, la Chine et l’Inde développent constamment leurs liens et même leur collaboration, surtout avec la Chine.
À cet égard, je recommande vivement aux Néocons et à leurs régimes fantoches d’examiner attentivement les implications des propos de Poutine selon lesquels « Nous n’avons pas encore vraiment commencé quoi que ce soit de sérieux » (мы ещё всерьёз и не начинали). Il ne s’agit pas d’une menace, mais d’un constat. Le fait que l’Occident continue à prétendre que la Russie est sur le point de s’effondrer, ou que Poutine bluffe, déterminera ce qui se passera ensuite.
À l’heure actuelle, et exactement comme je l’avais prédit, la Russie a totalement renoncé à toute forme de dialogue avec l’Occident, puisque ce dernier a pratiquement rompu tous ses liens diplomatiques avec elle. En d’autres termes, la Russie agit désormais de manière unilatérale sans tenir compte des plaintes et des menaces de l’Occident. En fait, la dure réalité est que la Russie n’a ni besoin, ni utilité de l’Occident, surtout d’un Occident qui tente de se suicider collectivement par millions. À l’heure actuelle, l’Occident augmente principalement la douleur sur lui-même, avec peu ou pas d’aide russe. Mais cela ne signifie pas que la Russie n’augmentera pas de manière proactive le niveau de douleur si/quand cela est nécessaire. Et si les moutons de l’Ouest préfèrent les événements sportifs ou les tournois d’échecs sans participation russe, laissez-les faire et, ce faisant, rendez ces événements insignifiants. Il en va de même pour toutes les folies #cancelRussia, y compris la destruction de statues et de monuments ou la sanction des musiciens russes. Les Européens de l’Est, soi-disant fiers et épris de liberté, semblent particulièrement apprécier leurs « victoires glorieuses » contre les anciennes statues et monuments soviétiques. Je dis : laissez-les faire, cela ne fait que démontrer leur impuissance et leur manque total de pertinence. S’ils n’ont aucun respect pour eux-mêmes, pourquoi les autres devraient-ils en avoir ?
Comme le dit le proverbe, « qui s’agite, se ruine ». Une épitaphe appropriée sur la pierre tombale de l’Occident.
Quant à la Russie, son véritable avenir réside dans le Sud, l’Est et le Nord. Elle n’a ni besoin ni utilité de l’Occident. Près d’un millier d’années d’impérialisme occidental sont sur le point d’aboutir à une mort honteuse et auto-infligée, d’une manière ou d’une autre. Comme je l’ai écrit à maintes reprises, ce système n’était ni viable ni réformable. Soit il mourra de ses propres contradictions internes, soit la Russie et la Chine devront l’éliminer. Elles en ont certainement les moyens, mais n’agiront pas directement à moins d’être provoquées.
Mais cela, si cela devait arriver, est encore plus loin dans le temps. Pour l’instant, nous entrons dans une longue phase (de nombreux mois probablement) d’augmentation progressive du cadran de la douleur. La Russie continuera à écraser les forces de l’OTAN en Ukraine et à laisser les réalités économiques s’installer dans la conscience des moutons européens.
Comme beaucoup l’observent en Russie : « La russophobie aura un prix élevé ».
Je ne pourrais être plus en accord avec cette observation.
Andrei
PS : ce qui précède est une sorte de « vue d’ensemble » qui tente de couvrir les principaux développements des cinq derniers mois. À partir de maintenant, j’écrirai des analyses plus courtes, mais plus fréquentes, sur des questions spécifiques.
Andrei
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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