Je n’aurais jamais cru voir le jour où la « bande trop vieille pour gouverner le monde, mais trop jeune pour mourir » (toutes mes excuses à Ian Anderson) se réunirait à Davos et se disputerait sur la conduite à tenir vis-à-vis de la Russie.
En l’espace de vingt-quatre heures, deux des hommes les plus influents de la planète se sont prononcés sur la ligne de conduite à adopter par la bande du Davos en Ukraine.
Les premiers coups ont été portés par M. Realpolitik, Henry Kissinger à propos duquel la plupart des gens ont été surpris de constater qu’il était encore en vie. Fidèle à lui-même, Kissinger a déclaré qu’il était temps d’entamer rapidement des négociations en vue d’un règlement avec la Russie.
« Les négociations sur la paix doivent commencer dans les deux prochains mois environ, [avant que le conflit] ne crée des bouleversements et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter » , a déclaré le diplomate chevronné de 98 ans à propos de la crise. L’issue déterminera les relations du reste de l’Europe avec la Russie et l’Ukraine, a-t-il ajouté. « Idéalement, la ligne de démarcation devrait revenir au statu quo ante » , a-t-il déclaré.
« Je crois que poursuivre la guerre au-delà de ce point la transformerait non pas en une guerre pour la liberté de l’Ukraine, qui avait été entreprise avec une grande cohésion par l’OTAN, mais en une guerre contre la Russie elle-même », a-t-il ajouté.
Kissinger est tout simplement sensé, car il sait pertinemment que la situation en Ukraine est sur le point de devenir militairement irrécupérable pour l’Ukraine. Vous savez que les choses vont mal lorsque la presse britannique le reconnaît maintenant, même si le Telegraph a été prié de modifier le titre original (voir lien ci-dessus) :
Même les reporters occidentaux sur le terrain admettent la vérité…
A little update and a bit of a rant about the situation here in the Donbas. pic.twitter.com/Pu8VxDrMFc
— Tom Mutch (@Tomthescribe) May 22, 2022
Le front dans le Donbass s’effondre suite à la reddition, pardon « l’évacuation » , des principaux commandants du régiment Azov de l’aciérie Azovstal.
Les Ukrainiens ne sont pas seulement à court de munitions, les hommes n’ont plus le moral. Lorsque vous brisez la volonté d’une armée, peu importe ce que vous essayez de faire entrer de force dans le conflit, cela ne changera pas le résultat. Si les rapports sont exacts, l’Ukraine ne verra qu’environ 15 % des 40 milliards de dollars que la junte de Biden a approuvés la semaine dernière.
Après le pragmatisme de Kissinger, George Soros a présenté un pastiche étourdissant de récits occidentaux entièrement construits sur les objectifs de la Russie et de la Chine et les défauts de leurs dirigeants respectifs. Soros est resté fidèle au scénario du bellicisme néolibéral/néoconservateur selon lequel l’Ukraine est en mesure de gagner cette guerre et qu’il est de notre devoir, en tant que défenseurs de sa société ouverte, de l’aider coûte que coûte.
Parce que si nous ne le faisons pas, « la civilisation pourrait ne pas survivre ». Le type particulier de solipsisme et d’orgueil démesuré dont fait preuve Soros n’est pas seulement à la limite du pathologique, il fait abstraction de cette limite au même titre que Soros soutient que nous devrions le faire pour toutes les frontières.
Dans sa vision du monde, les frontières devraient être éradiquées. Alors pourquoi ses marionnettes et acolytes sont-ils si obsédés par « l’intégrité territoriale de l’Ukraine » ?
Soros est un idéologue. Il a défini le monde en des termes qui sont incompatibles avec la nature humaine. Et il est en train de perdre. C’est pourquoi il veut plus d’engagement pour tuer les méchants Russes qui refusent de manger des insectes, d’être stérilisés et d’être rayés de l’histoire. C’est ce qu’il s’est efforcé de faire en Ukraine au cours des huit dernières années en dépensant des milliards.
Passer en revue les mensonges de son discours ne vaut presque pas la peine d’y consacrer du temps. Ce ne sont, en fin de compte, que des projections de Soros sur ce qu’il croit être les motifs et les objectifs de Poutine et de Xi dans leurs opérations actuelles, la guerre en Ukraine / les confinements en Chine.
Soros ressasse la victoire épique de l’Ukraine à Kiev pour brosser le tableau dont il a besoin pour faire valoir son point de vue, mais c’est quelque chose qui est dépassé depuis deux mois maintenant. Tout ce que la défense de Kiev a fait, c’est enhardir la belligérance américaine et britannique, elle n’a cependant pas contrecarré les objectifs ultimes de Poutine. Elle n’a pas non plus modifié le sentiment populaire.
Elle nous a donné la situation que nous connaissons aujourd’hui et c’est une situation qu’il déplore en affirmant qu’un effort immense est nécessaire pour l’empêcher d’aller complètement dans le sens de la Russie.
Ces projections alimentent des conclusions qui ne sont pas fondées sur la réalité mais sur des vœux pieux. Soros, comme tous les investisseurs (et il a beaucoup investi dans le renversement de Poutine et de Xi) va toujours « parler de son livre » et faire en sorte que cela ressemble à une analyse convaincante et sobre.
Les décisions concernant les combats en Ukraine n’ont pas été prises d’un point de vue militairement stratégique depuis des semaines. Si cela avait été le cas, un cessez-le-feu aurait été recherché. Le gouvernement fantoche de Soros aux États-Unis refuse d’accéder à la réalité parce que Soros lui-même refuse de s’y confronter.
Mais, comme c’est lui qui signe les chèques pour aider les Démocrates à voler
remporter les élections de mi-mandat en novembre, il obtient ce qu’il
veut. Je sais que je suis réducteur ici. Les forces qui agissent au sein
de l’establishment politique et militaire américain sont bien plus
profondes et diverses que la seule mégalomanie de Soros, mais il en
constitue une métaphore acceptable.
Au cours des deux dernières semaines, on a assisté à un changement pas si subtil dans les nouvelles entourant les événements en Ukraine. Il est désormais admis à contrecœur que la guerre d’usure menée par la Russie contre les forces armées ukrainiennes a été brutale, coûteuse et efficace.
Elle commence maintenant à montrer des bénéfices réels en termes de gains de territoires à mesure que le centre du front dans le Donbass s’effondre :
La seule raison pour laquelle les Russes n’ont pas pris plus de territoires est que des hommes courageux ont tenu bon pendant que le président Zelensky partait en tournée pour vendre une guerre ingagnable à un public épuisé et désintéressé en Europe et aux États-Unis.
Nous avons finalement atteint ce point où même le levier Skinner Box perd tout son pouvoir. Maintenant que les positions de la FAU sont compromises au-delà de tout espoir, il ne reste plus qu’à battre en retraite ou à se rendre. On y sera dans quelques semaines.
Et ces hommes courageux sont sur le point d’être réduits en purée pour leur loyauté envers une idée qui aurait dû mourir il y a des mois.
Lorsque vous décodez à la fois le pragmatisme de Kissinger et la quasi-hystérie de Soros, vous obtenez cette conclusion : la Russie est en train de gagner la guerre terrestre dans l’est de l’Ukraine. Et en gagnant ces batailles, ils détruisent la force de combat effective de la FAU dans le processus.
L’Ukraine a toujours été le Rubicon pour beaucoup de gens. Tant de capitaux y ont été versés que tout le monde s’y est engagé. Elle représentait la ligne de démarcation entre le succès et l’échec de générations de préparatifs pour un ordre mondial global.
Henry Kissinger a été au centre de tout cela pendant des décennies. Il a formé Klaus Schwab pour que le WEF devienne ce qu’il est aujourd’hui, le premier groupe de trafiquants d’influence et de promoteurs des pires idées avancées dans l’histoire de l’humanité.
George Soros est un nouveau riche, un collaborateur nazi et un vautour opportuniste en plein délire mégalomaniaque. Il a joué au poker de haut vol avec les plus grands joueurs du monde et a brisé des pays entiers à plusieurs reprises. Son fils a récupéré son héritage, mais il va le perdre maintenant que son père est devenu fou à lier.
Mais il n’a jamais battu un pays dont le peuple a tenu bon. Que vous aimiez ou non ce que la Russie fait en Ukraine, vu de façon impartiale, ils tiennent bon. Peu importe que vous soyez d’accord ou non sur le fait que cette guerre était la voie à suivre pour y parvenir.
Kissinger serait d’accord avec moi.
Ceux qui doutaient de la détermination ou de la profondeur de la préparation de la Russie sur tous les axes de la guerre, sur les plans militaire, économique, social et culturel, sont sur le point d’être confrontés à une conclusion choquante : vous ne pouvez pas prendre le contrôle d’un peuple du haut vers le bas alors même que celui-ci est uni de la base vers le haut.
Kissinger serait également d’accord avec cela. C’est pourquoi il a préconisé de trouver des moyens d’empêcher la Russie d’abandonner son identité européenne et d’embrasser son identité asiatique. Maintenant que la guerre économique a échoué, la seule option raisonnable consiste à accepter ce qui a été perdu avant que ce qui ressemble aujourd’hui à une impasse ne se transforme rapidement en déroute.
Soros n’est qu’un tyran narcissique typique, prêt à vous dire pourquoi vous devez lui obéir pour le rendre puissant. C’est la dernière fois qu’il prononce un discours auquel on prête attention et la dernière fois que quelqu’un se préoccupe de savoir qui remporte le combat entre deux vieux infirmes dans un pugilat globaliste.
Tom Luongo
Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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