1 – Excellence : nous sommes en faillite économique et financière avec une dette publique de plus de 2 700 milliards. À mon avis, le problème est la faillite morale et éthique non seulement de la classe dirigeante, mais aussi d’une partie de la population. Que pouvons-nous faire pour reconstruire un tissu social avec une éthique et une moralité ?
La faillite est le résultat inévitable de multiples facteurs. Le premier est le transfert de la souveraineté monétaire de l’État à un organisme supranational tel que l’Union Européenne. La BCE est une banque privée qui prête de l’argent à des taux d’intérêt aux États membres, les obligeant à s’endetter perpétuellement. Je rappelle, en passant, que la Banque Centrale Européenne est officiellement détenue par les Banques Centrales des États qui en font partie ; par conséquent, puisque les banques centrales sont contrôlées par des sociétés privées, la BCE elle-même est essentiellement une société privée et elle agit en tant que telle.
Le deuxième facteur est le seigneuriage, c’est-à-dire le revenu que la Banque Centrale tire de l’émission de monnaie pour le compte de l’État, qui s’endette avec elle non pas pour le coût matériel de l’impression des billets, mais pour leur valeur nominale : un vol au détriment de la communauté, parce que l’argent appartient aux citoyens et non à un sujet privé composé de banques privées.
Le troisième facteur réside dans la politique économique et financière de l’Union Européenne, qui impose des prêts à intérêt en accordant les fonds que les États individuels ont précédemment versés. L’Italie, qui est un contributeur net, se retrouve ainsi à devoir anticiper des milliards sur lesquels non seulement elle ne reçoit pas d’intérêts, mais qui lui sont retournés avec usure comme s’ils n’étaient pas les siens.
Crise de l’homme et déclin de l’Occident
Je voudrais toutefois souligner que l’aspect économique n’est qu’un moyen d’atteindre des objectifs beaucoup plus inquiétants, tels que le contrôle total de la population mondiale et son asservissement : si les citoyens sont privés de l’accession à la propriété ; si on leur retire la liberté d’entreprise ; si on provoque un chômage endémique que l’on fait croître par l’immigration incontrôlée et les urgences sanitaires, réduisant les coûts de main-d’œuvre ; si les Italiens sont harcelés avec des taxes exorbitantes ; si la famille traditionnelle est pénalisée en empêchant deux jeunes de se marier et d’avoir des enfants ; si l’éducation est détruite dès l’école primaire et que l’on crée le vide culturel en frustrant le talent des individus ; si l’on efface l’histoire de la Patrie et que l’on nie l’héritage glorieux qui a fait la grandeur de l’Italie au nom de l’inclusion et de l’effacement de sa propre identité, à quoi peut-on s’attendre, sinon à une société sans lendemain, sans espoirs, sans désir de se battre et de s’engager ?
Pour reconstruire le tissu social, il est essentiel tout d’abord d’avoir la conscience du coup d’État en cours, mené avec la complicité des dirigeants et de toute la classe politique. Comprendre que nous avons été privés de nos droits inaliénables par une organisation criminelle internationale est la première étape indispensable à franchir. Une fois que cela sera compris, en particulier de ce côté sain des institutions et de la magistrature, il sera possible de juger les traîtres qui ont rendu possible ce coup d’État blanc, les bannissant pour toujours de la scène politique. Evidemment, l’Italie devra retrouver sa souveraineté, tout d’abord en quittant l’Union Européenne.
2 – Dans ce travail de reconstruction, dans lequel l’Alliance antimondialiste que vous souhaitez jouera un rôle décisif, quelles seront les premières initiatives à prendre ?
Il sera nécessaire de mettre en œuvre un projet clairvoyant et vaste, qui aura pour but la formation intellectuelle, scientifique, culturelle, politique et même religieuse de la future classe dirigeante, en la dotant de la capacité de jugement critique et de références morales fermes. Des écoles et des fondations devront être créées d’où émergera une classe dirigeante de citoyens justes, de dirigeants honnêtes, d’entrepreneurs qui savent comment concilier les revendications légitimes du profit avec les droits des travailleurs et la protection des consommateurs.
Ceux qui occupent une charge publique, comme tout honnête citoyen, doivent être conscients qu’ils ont la responsabilité devant Dieu de ce qu’ils font, et qu’ils doivent faire passer le bien commun avant l’intérêt personnel, s’ils veulent se sanctifier dans le rôle que le Seigneur leur a assigné et mériter le Paradis. Nous devons éduquer les enfants et les jeunes à l’honnêteté, dans un sens du devoir et de la discipline, dans la pratique des vertus cardinales comme conséquence constante des vertus théologales. À la responsabilité de savoir qu’il y a le Bien et le Mal, et que notre liberté consiste à avancer dans la sphère du Bien, parce que c’est ainsi que Dieu a voulu pour nous. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande, a dit Notre Seigneur (Jn 15, 14). Et cela s’applique également aux affaires publiques, où la morale a été remplacée par la corruption, le gain personnel, l’abus des lois, la trahison des citoyens et l’asservissement lâche à des puissances hostiles. Prenons un exemple tiré de l’Allégorie du Bon Gouvernement, représentée par Ambrogio Lorenzetti dans les salles du Palais Communal de Sienne : nous y trouvons cette simplicité de principes qui ont inspiré et guidé les autorités publiques dans les Communes italiennes du XVe siècle.
3 – En Italie, la non culture politique des 50 dernières années, après avoir produit une classe dirigeante corrompue, aujourd’hui, peut-être précisément à cause de cela, il y a un régime totalitaire. Notre bien-aimé et merveilleux pays subit les effets les plus négatifs de son histoire. On n’a plus l’impression d’être en Europe ou en Occident. Les citoyens, les individus, ne comptent plus pour rien. Les politiciens en premier lieu, puis les gouvernements et maintenant les États, sont soumis aux diktats de l’agenda mondialiste du NWO. En plus de la corruption mentionnée ci-dessus, y a-t-il une corrélation avec le fait que l’Italie a été le berceau du christianisme et le siège de l’Église catholique ?
Mais c’est évident ! La fureur mondialiste frappe impitoyablement et cruellement en particulier les nations catholiques, contre lesquelles elle a continué pendant des siècles à se déchaîner pour effacer leur foi, leur identité, leur culture et leurs traditions. Ce sont précisément les pays catholiques – l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande – qui ont le plus souffert de l’attaque de l’élite maçonnique, qui d’autre part privilégie les nations protestantes dans lesquelles la franc-maçonnerie a régné sans contestation pendant des siècles. Avec la Révolution Française, la Monarchie capétienne a été détruite ; avec la Première Guerre Mondiale, l’Empire Austro-hongrois, également catholique, et l’Empire Russe, orthodoxe, ont été détruits. Avec la Seconde Guerre Mondiale, la Monarchie savoyarde a été détruite, complice du soi-disant Risorgimento puis sa victime. Le changement de régime n’est pas une pratique récente, bien au contraire.
Il y a des pays qui ne tolèrent pas que les nations catholiques soient prospères et compétitives, indépendantes et en paix, parce que ce serait la preuve qu’il est possible d’être de bons chrétiens, d’avoir des lois bonnes et justes, des impôts justes, des politiques d’aide à la famille, prospérité et paix. Il ne doit pas y avoir de terme de comparaison. C’est pourquoi ils veulent non seulement la misère de la population, mais aussi sa corruption, la laideur des vices, l’égoïsme cynique du profit, l’asservissement aux passions les plus basses. Un peuple sain dans l’âme et le corps, libre, indépendant et fier de son identité est redoutable, car il ne renonce pas facilement à ce qu’il est et ne se laisse pas soumettre sans réagir. Un peuple qui honore le Christ comme son Roi sait que ses dirigeants se reconnaissent comme Ses vicaires, et non comme des despotes obéissants à ceux qui les enrichissent ou les habilitent.
N’oublions pas que la Révolution Française a arraché la couronne royale à Jésus-Christ, érigeant contre les droits souverains de Dieu les prétendus « droits de l’homme et du citoyen ». Des droits qui, affranchis du respect de la Loi morale naturelle, incluent l’avortement, l’euthanasie (même des pauvres, comme c’est le cas aujourd’hui au Canada), le mariage avec des personnes du même sexe, avec des animaux et même avec des choses (vous avez bien compris : il y a des projets de loi du Parti « 5 étoiles » en ce sens), la théorie du genre, l’idéologie LGBTQ et tout le pire qu’une société sans principes et sans Foi peut revendiquer. La laïcité de l’État n’est pas une conquête de la civilisation, mais un choix délibéré de barbariser le corps social, auquel s’impose la neutralité présumée des affaires publiques devant la Religion, qui est en fait un choix religieux d’athéisme militant et anticatholique. Et là où la manipulation des masses ne parvient pas à les contraindre à certaines « réformes », le chantage des fonds de l’UE prend le dessus, donné accordés uniquement à ceux qui obéissent aux diktats européens. Concrètement, ils détruisent d’abord l’économie et enlèvent aux États la souveraineté monétaire et l’autonomie décisionnelle en matière fiscale et économique, puis ils lient l’aide à l’acceptation d’un modèle de société corrompu et égoïste dans lequel aucune personne honnête ne voudrait vivre. « C’est l’Europe qui nous le demande ! » : c’est-à-dire une clique de technocrates non élus par quiconque et qui s’inspire de principes totalement inconciliables avec la Loi naturelle et avec la Foi catholique.
Mais si l’État profond a agi pour effacer la Religion Catholique de la vie publique des nations et de la vie privée des citoyens, nous devons reconnaître que l’Église profonde a apporté sa contribution, depuis le Concile Vatican II, à cette sécularisation, finissant par approuver la laïcité pourtant condamnée par Pie IX et reléguant la doctrine de la Royauté sociale du Christ à une dimension symbolique et eschatologique. Après soixante ans de dialogue avec la mentalité du monde, Jésus-Christ n’est plus Roi même de l’Église catholique, tandis que Bergoglio renonce également au titre de Son Vicaire et préfère se balader avec la Pachamama à Saint-Pierre.
4 – La psychopandémie créée artificiellement a produit une psychose, une panique, une terreur et une souffrance physique et psychologique qui ont laissé une marque indélébile, un grave malaise social, quelque chose qui ne s’était jamais produit dans l’histoire de l’humanité. Ils ont réduit l’homme à un zombie. Quel est le message qui peut être véhiculé face à cette conformation et à ce formatage de la population ?
Vous avez utilisé à juste titre le terme « formatage », qui rappelle dans un certain sens précisément la Grande Réinitialisation inaugurée par la psychopandémie et qui se poursuit aujourd’hui avec la guerre et l’urgence énergétique. Nous devons nous demander ce qui a pu conduire des nations entières à apostasier leur Foi, à effacer leur identité sans remords, à oublier leurs traditions, à se laisser façonner sur le modèle du melting-pot anglo-saxon. Cette question s’applique particulièrement à notre Italie, défigurée par des décennies de subordination idéologique d’une part à la Gauche Français ou au Communisme soviétique, et d’autre part au Libéralisme néoconservateur américain. Aujourd’hui, nous voyons que le Communisme chinois et le Libéralisme mondialiste ont fusionné au sein du Forum Économique Mondial de Davos, menaçant le monde entier et notre pays en particulier.
Bien sûr, la Seconde Guerre Mondiale a créé les conditions de la colonisation de l’Italie, selon un modèle consolidé que nous voyons adopté encore aujourd’hui par l’OTAN : détruire, bombarder, raser des dictatures réelles ou présumées pour les remplacer par des régimes fantoches au service d’intérêts étrangers. Redécouvrir la fierté d’affirmer son identité et sa souveraineté est une étape essentielle pour la rédemption de l’Italie et la reconstruction de tout ce qui a été détruit. C’est pourquoi je considère que le modèle de la multipolarité est une perspective intéressante pour combattre le Léviathan mondialiste qui nous menace aujourd’hui dans tous les aspects de la vie quotidienne.
La défaite de l’État profond par les forces saines des États-Unis d’Amérique sera la prémisse d’une coexistence pacifique des nations, sans qu’il y en ait une qui se considère supérieure et légitimée pour subjuguer les autres. C’est pourquoi Donald Trump a été évincé par fraude électorale de la présidence des États-Unis, le remplaçant – toujours un changement de régime – par un personnage autant corrompu qu’incapable de gouverner sans être manœuvré.
5 – Peut-on dire que l’Occident est en crise parce qu’il rejette Dieu et la Loi naturelle et surtout parce qu’il sous-estime la valeur de la vie et a commis une énorme erreur du point de vue moral, économique et social qui a conduit à la dérive éthique et au déclin moral actuels ?
Je ne pense pas qu’on puisse parler d’« erreur » ; c’est plutôt une fraude, une trahison commise par ceux qui, en position de pouvoir, ont coupablement décidé de transformer l’Italie en une colonie tantôt de l’Allemagne (pour l’économie), tantôt de la France (pour la culture), tantôt des États-Unis (pour la politique internationale), maintenant de toute l’Union Européenne (pour la politique fiscale et les soi-disant réformes). Nous sommes toujours asservis à quelqu’un, malgré le fait que notre pays ait montré – dans des temps beaucoup plus difficiles et troublés – qu’il peut très bien rivaliser avec de grandes puissances étrangères.
Le problème fondamental est que les gouvernements que nous avons eus – depuis la monarchie des Savoie – ont été complètement manœuvrés par la Franc-Maçonnerie, décidant des réformes, déclarant des guerres, traçant des frontières et stipulant des traités toujours et seulement sur ordre des Loges. Parlementaires notoirement maçons, ministres maçons, professeurs d’université maçons, médecins maçons, officiers supérieurs maçons, éditeurs maçons et prélats maçons ont obéi au serment d’allégeance au Grand Orient et trahi les intérêts de la Nation. Aujourd’hui, la Franc-Maçonnerie se sert de son « bras laïc », le Forum de Davos, qui fixe l’ordre du jour des Nations Unies, de l’Organisation Mondiale de la Santé, de l’Union Européenne, des fondations « philanthropiques », des partis et de l’église bergoglienne.
Mais que ce coup d’État soit si vaste et ramifié n’implique pas qu’il soit moins réel, en effet la situation actuelle est très grave précisément parce qu’elle implique des centaines de nations qui sont en fait gouvernées par une seule élite de conspirateurs criminels. D’autre part, il n’est pas nécessaire de citer les « théoriciens du complot » : il suffit d’écouter ce que le principal architecte de la Grande Réinitialisation, Klaus Schwab, a déclaré le 23 mai dernier, s’exprimant au Forum de Davos : « L’avenir ne se construit pas tout seul : c’est nous [du Forum Économique Mondial, ndlr] qui construisons l’avenir. Nous avons les moyens d’imposer le monde que nous voulons. Et nous pouvons le faire en agissant en tant que « parties prenantes » (stakeholder) des communautés et en collaborant les unes avec les autres » (ici et ici). La crise ukrainienne fait également partie de ce plan : « Avec un narratif approprié, nous utiliserons la guerre pour vous rendre vert ». Le conseiller de Schwab, Yuval Noah Harari – qui résume tous les « talents » de l’intellectuel woke, étant israélien, homosexuel, militant des droits des animaux, végan, anti-Poutine et anti-russe, ainsi que farouchement anti-Trump – peut affirmer sans honte : « Dans dix ans, tout le monde aura un implant cérébral et la vie éternelle dans le règne numérique … Google et Microsoft décideront quel livre nous devrions lire, qui épouser, où travailler et pour qui voter… » (ici). Harari est l’auteur, entre autres essais, de Sapiens. Des animaux aux dieux. Brève histoire de l’humanité (2011) et Homo Deus. Brève histoire de l’avenir (2015), dans lesquels il expose son délirer sur l’homme transhumain qui vainc la mort et devient dieu.
La fraude contre les Italiens était de leur faire croire, depuis le XIXe siècle, que c’était leur volonté de se libérer du joug de la tyrannie des États d’avant l’unification, sous l’égide des Piémontais obéissant à la Franc-Maçonnerie ; que c’était leur volonté de se rebeller contre l’autorité des Souverains légitimes au nom de la « liberté », sans comprendre qu’ils se rendraient à des corrompus bien pires ; que c’était leur volonté de se débarrasser de la monarchie des Savoie dans l’immédiat après-guerre pour proclamer la République ; que c’était leur volonté de rejoindre l’Union Européenne avec le mirage de l’Eldorado, et de découvrir ensuite quelle tromperie tout cela représentait. Et qui était derrière ces revendications de liberté, de démocratie, de progrès ? Toujours et seulement la Franc-Maçonnerie, avec ses serviteurs infiltrés partout.
Peut-être le temps est-il venu pour les Italiens de commencer à décider de leur propre avenir sans être dictés par des traîtres notoires. Et que les traîtres soient jugés pour ce qu’ils sont – des conspirateurs criminels – les évinçant pour toujours de la politique et de toute possibilité d’interférer avec la vie du pays. Que les magistrats et la police se souviennent que très bientôt ceux qui ont soutenu ce régime dictatorial seront considérés comme des collaborationnistes et, en tant que tels, condamnés. Un sursaut de dignité et d’honneur de leur part serait maintenant encore crédible.
6 – Pourquoi l’Occident, si riche en histoire et en culture, ne considère-t-il pas les effets de cette attitude et contredit-il et nie-t-il la Loi naturelle ? Comment l’homme rationnel peut-il la nier ?
L’homme est rationnel, oui. Mais il est aussi soumis aux passions, à la luxure, aux séductions du monde. Ce n’est que dans la vie de la Grâce surnaturelle que l’homme est aidé par Dieu à se conserver dans Son amitié et peut agir dans le Bien. Mais qu’est-ce que le romantisme tant célébré nous a appris, si ce n’est que la raison doit céder au sentiment, et que la volonté ne peut pas gouverner les passions, que « le cœur n’est pas commandé », alors que le contraire est vrai ? Ici aussi, nous voyons comment, avec des opérations de manipulation des masses relativement banales – à commencer par Giuseppe Verdi, tous les opéras et les romans – la perception du devoir moral a été effacée dans le peuple et dans la bourgeoisie, la remplaçant par l’esclavage à l’irrationalité, à la passion momentanée, avec tous les dommages qui ont suivi.
A l’origine de la négation de la Loi naturelle il y a le relativisme, le fait de considérer toutes les idées acceptables et légitimes, niant un principe transcendant inscrit dans l’homme par le Créateur. L’histoire, la culture, l’art deviennent alors des phénomènes à analyser dans une clé sociologique ou psychologique, et ne sont plus ce qui constitue une civilisation. Mais attention : ceux qui nient Dieu comme Créateur et Rédempteur ne le font pas pour permettre à ceux qui ne sont pas chrétiens de pratiquer leur religion, mais pour empêcher ceux qui sont chrétiens de façonner la société selon les principes de la doctrine sociale et du bien commun. Derrière tout cela, il y a des gens qui haïssent Notre Seigneur.
La question que vous me posez, Dr Manocchia, devrait alors être : « Pourquoi les serviteurs de Satan devraient-ils cesser de détester tout ce qui ressemble même de loin au Christ, puisqu’ils l’ont toujours fait ? » Penser que nous pouvons avoir un dialogue avec un ennemi qui veut nous détruire est irresponsable ou criminel : il y a des ennemis qui doivent être vaincus sans aucun scrupule, car ils sont dévoués au mal.
La faute de l’Occident est d’avoir cru aux mensonges de la Révolution, – c’était aussi une Grande Réinitialisation – de s’être laissé entraîner dans un tourbillon de rébellion et d’apostasie, de violence et de mort. Mais n’est-ce pas finalement ce qui est arrivé à Adam et Ève quand ils se sont laissés tenter par le Serpent ? Même alors, la promesse de Satan était manifestement fausse et mensongère, mais Adam et Ève ont succombé aux paroles du tentateur – Vous serez comme des dieux ! – et ils ont découvert qu’ils avaient été trompés.
Que pensions-nous obtenir, nous, Occidentaux, en coupant la tête des rois, des nobles et des prélats ? Que pensions-nous pouvoir améliorer, avec des personnages comme Fouchet, Danton, Robespierre et toute la clique d’assassins corrompus censés remplacer les guillotinés ? Est-ce que l’un d’entre nous pensait vraiment que permettre le divorce était un progrès ? ou que donner à la mère le droit de tuer l’enfant qu’elle porte dans son sein était une conquête de la liberté ? ou que l’empoisonnement dans le sommeil des personnes âgées, des malades ou des pauvres est un signe de civilisation ? Y a-t-il quelqu’un qui est honnêtement convaincu que l’ostentation des vices les plus abominables est un droit fondamental, ou qu’une personne peut changer de sexe, modifiant grotesquement ce que la Nature a déjà décidé ? Ceux qui acceptent ces horreurs le font parce que ces horreurs sont indiquées comme modèle de civilisation et de progrès, et que ceux qui les acceptent veulent suivre la masse sans s’en dissocier.
Le problème est que l’homme contemporain est fils de la Révolution, inconsciemment endoctriné au « politiquement correct », au relativisme, à l’idée qu’il n’y a pas de vérité objective et que toutes les idées sont indifféremment acceptables. Cette maladie de la pensée est la première cause du succès des adversaires, car beaucoup de gens deviennent leurs alliés en en acceptant leurs principes, sans comprendre que ce sont précisément ces idées qui ont permis de transformer notre société.
L’asservissement à l’Union Européenne – et à son idéologie infernale – n’était que l’une des dernières étapes pour donner à l’Italie le coup de grâce. C’est pourquoi, quand j’entends les louanges de la Révolution, de la Déclaration des Droits de l’Homme, des Lumières, du Risorgimento et de l’épopée des Mille, je frissonne : le mondialisme est la métastase de toutes les erreurs modernes, que seule l’Église – dès le début – a su condamner avec prévoyance. Et en effet, si le mondialisme a connu une accélération, nous le devons précisément au fait que depuis Vatican II la Hiérarchie, d’ennemie jurée de la conspiration maçonnique en est devenue l’allié zélé.
7 – L’Occident subit un déclin démographique constant et imparable, avec toutes les conséquences que cela implique. La vulgate actuelle soutient qu’il s’agit d’un phénomène inquiétant pour l’humanité, car il causerait une plus grande pauvreté. Le déclin démographique pourrait-il être la principale cause du déclin économique ? Ce phénomène ne semble pas inquiéter les gouvernements des pays occidentaux. Pour quelle raison, à votre avis ?
Nous savons, de l’aveu explicite des mondialistes, que leur but principal est de réduire drastiquement la population mondiale. Le ministre Cingolani – venant de la société Leonardo, comme par hasard – affirme que la planète n’est « conçue » que pour pas plus de trois milliards de personnes. Il devrait nous expliquer gracieusement comment il pense éliminer la différence, et surtout qui l’a jamais autorisé, lui-même, son gouvernement, l’Union Européenne, l’ONU, l’OMS et toute la mafia mondialiste à décider motu proprio de procéder en ce sens avec l’avortement, l’euthanasie, les pandémies, les sérums expérimentaux, les guerres, les famines, l’homosexualité de masse. Qui les a nommés « chevaliers de l’Apocalypse » ? Qui a approuvé leur projet par voie électorale, en supposant qu’un tel projet puisse être proposé à l’approbation des citoyens ?
Je ne m’étonne donc pas que les dirigeants occidentaux ne s’inquiètent pas de la baisse du taux de natalité, dont les données pour notre pays sont largement faussées par la présence de nombreux migrants extra-communautaires beaucoup plus prolifiques que les Italiens. La diminution de la population est le résultat des prémisses qui ont été fixées précisément à cet effet, tout comme les confinements ont servi à détruire l’économie déjà prostrée par la concurrence des multinationales et une fiscalité injuste. En bref : nous sommes gouvernés par les membres d’un lobby mondial de conspirateurs criminels qui nous disent qu’ils veulent nous éliminer, et nous nous demandons pourquoi nous devrions porter le masque dans les bus et non dans les restaurants.
8 – Qui n’accepte pas les théories nihilistes et néo-malthusiennes, peut-être parce qu’il est fidèle aux principes du christianisme, risque-t-il d’être écarté des postes de pouvoir ?
Mais c’est évident : ceux qui ne soutiennent pas le récit psychopandémique, la théorie du genre, l’idéologie LGBTQ, le libéralisme collectiviste du WEF, le Nouvel Ordre Mondial et la grande religion universelle sont ostracisés, délégitimés, passés pour fous ou criminels. Une voix dissidente est inconfortable, quand le pouvoir repose sur la violence psychologique et la manipulation de masse. Cela arrive au médecin qui n’accepte pas les protocoles de Speranza (ministre de la Santé en Italie, ndlr), à l’enseignant qui ne discrimine pas les non-vaccinés, au journaliste qui rapporte la vérité sur les néo-nazis ukrainiens, au curé qui ne veut pas subir d’inoculation, au cardinal qui dénonce l’asservissement du Vatican à la dictature chinoise.
9 – Parler de vie et de droit naturel, c’est aussi parler de l’épine dorsale de la société, la famille. Outre la baisse du taux de natalité, quelles sont les conséquences de la crise économique sur la famille ?
La famille est certainement au centre de l’attaque des mondialistes. Famille signifie tradition, identité, foi, entraide et soutien, transmission de principes et de valeurs. Famille signifie père et mère, chacun avec son propre rôle spécifique, irremplaçable et non interchangeable à la fois dans la relation entre les époux et dans l’éducation des enfants et envers la communauté. Famille signifie religion vécue, communiquée avec les petits gestes, les bonnes habitudes, la formation de la conscience et du sens moral.
Vous pouvez bien comprendre que frapper la famille conduit indéfectiblement à la dissolution du corps social, qui par nature est incapable de remplir le rôle de la famille. Donc : divorce, avortement, mariage homosexuel, adoption par des célibataires ou des couples irréguliers, privation de l’autorité parentale pour des raisons idéologiques, élimination des grands-parents et des proches de la vie domestique, conditions de travail des mères qui ne leur permettent pas d’effectuer des tâches familiales, pénalisation dans le recrutement des femmes mariées ou des femmes ayant des enfants, endoctrinement des enfants depuis l’école primaire. Dans ce domaine également, une action courageuse et déterminée est nécessaire, pour la défense de la famille naturelle et pour la protection des droits des parents dans l’éducation de leurs enfants, qui ne sont pas la propriété de l’État.
Carlo Maria Viganò, Archevêque
4 juin 2022
Première partie
Deuxième partie
©Traduction pour MPI de F. de Villasmundo relue et corrigée par Mgr Viganò
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.