En 2021, la Russie et l'Ukraine ont fourni ensemble au marché mondial 75% de son huile de tournesol, 29% de son orge, 28% de son blé et 15% de son maïs. Près de 50 pays dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour au moins 30% de leur blé, dont 26 en dépendent pour plus de la moitié. La récolte céréalière de l'année dernière en Ukraine a été sans précédent: 107 millions de tonnes, dont, en chiffres ronds, 33 millions de blé, 40 millions de maïs et 10 millions d'orge, dépassant la récolte de 2020 de 22% en tonnage et de 23% en rendement. La consommation annuelle de blé en Ukraine n'est que d'environ 4 millions de tonnes. Sans surprise, les Ukrainiens ont décidé d'exporter 70 millions de tonnes. Ce fut une décision forcée: il n'y a nulle part où stocker cette quantité de céréales. Les 15 principaux silos à grains, tous de propriété étrangère, totalisent moins de 21 millions de tonnes. Tous ces stockages se trouvent au centre et à l'ouest du pays et ne sont pas affectés par l'opération spéciale de la Russie à l'est.
D'ici le 1er juillet de cette année, l'Ukraine espère exporter au plus 47 millions de tonnes de céréales. Pourrait-elle exporter davantage ? Non, c'est impossible, et ça n'a rien à voir avec les méchants Russes. De l'avis respecté de l'Association céréalière ukrainienne et de son chef Nikolai Gorbatchev, la capacité d'exportation de céréales des ports ukrainiens n'est que d'environ 1,2 à 1,5 million de tonnes par mois. Ils pourraient convoquer toutes les marines du monde pour assurer la sécurité, qu' ils ne seraient toujours pas en mesure d'expédier plus de 1,5 million de tonnes par mois. Le rail n'offre pas non plus d'alternative valable. le chemin de fer, à travers la Pologne, est compliquée par une différence d'écartement ferroviaire, tandis que le transport du grain vers le port lituanien de Klaipeda, aujourd'hui largement désaffecté, le ferait passer par la Biélorussie. Bien sûr, Alexandre Loukachenko serait heureux d'autoriser un tel transit—dès que l'Occident lèvera toutes les sanctions contre la Biélorussie et l'indemnisera pour les pertes qu'elles ont causées. Il ne reste plus que le transport routier en direction de l'ouest, qui est maintenant très largement utilisé, ajoutant un peu plus de 1 million de tonnes au cours des derniers mois.
Pour résumer, l'Ukraine n'était absolument pas préparée à la récolte exceptionnelle de l'année dernière. Toutes les ressources qu'elle devait y consacrer ont été gaspillées pour se préparer à une opération militaire épique et infructueuse, contre ses provinces orientales et méridionales russophones. Elle s'est tiré une balle dans les deux pieds en minant les approches du port d'Odessa. Non seulement cela, mais elle a été incompétente : certaines des mines que les Ukrainiens avaient posé ont perdu leurs ancres dans une tempête et dérivent maintenant autour de la mer Noire, l'une se rendant jusqu'au détroit du Bosphore, en Turquie.
Ces difficultés avec les exportations de céréales ukrainiennes, condamnent-elles à la faim le monde entier ? balivernes ! Même si l'Ukraine exportait avec succès les 11 millions de tonnes de blé restantes comme prévu, cela ne sauverait personne, car cela ne représenterait que 4% de la demande mondiale. De même pour le maïs: la demande mondiale est de 200 millions de tonnes tandis que les exportations ukrainiennes se situent généralement autour de 30 à 35 millions de tonnes. Reconnaissons donc que l'Ukraine et sa situation actuelle n'ont rien à voir avec la menace imminente de la faim dans le monde. Mais alors, qu'est-ce que cela a à voir ?
Retournons un instant vers ces propagandistes pro-russes de l'Organisation des Nations Unies, pour l'alimentation et l'agriculture. Selon leurs experts, en février 2022, avant le début de l'opération russe dans l'est de l'Ukraine, les prix des produits agricoles ont atteint un nouveau sommet, 2,2% au-dessus de février 2011 et 21% par rapport à 2021. Cela ne s'est pas produit à cause de la Russie, mais à cause de l'impression monétaire liée à la pandémie et des prix élevés de l'énergie, des engrais et d'autres ressources agricoles. En outre, depuis le début de l'action militaire en Ukraine, 23 pays ont imposé des limites strictes aux exportations agricoles et l'Inde a interdit les exportations de céréales en raison d'une terrible sécheresse.
La seule chose dont on peut dire que la Russie est responsable, c'est de restreindre ses exportations de certains engrais, ce qu'elle a fait pour protéger les approvisionnements de ses agriculteurs. En 2020, la Russie était le premier exportateur d'engrais azotés, le deuxième en potassium et le troisième en phosphore. Le marché mondial manque maintenant d'environ un quart de ses besoins en engrais, et si ce problème n'est pas résolu, la faim est en effet inévitable pour de nombreux pays. Mais même ici, la Russie n'est que partiellement responsable: ce sont les sanctions anti-russes qui ont provoqué des prix très élevés pour le gaz naturel, qui est la principale matière première pour la production d'engrais azotés.
Pour conclure : certains idiots ont décidé qu'utiliser le Covid comme excuse pour inonder la planète d'argent, casser le marché européen du gaz naturel, imposer des "sanctions de l'enfer" à la Russie et ensuite blâmer la Russie, serait, en quelque sorte, une stratégie gagnante. Bandes d'idiots ! Pour couronner le tout, il y a maintenant une grave pénurie de farine de blé dans les parties encore à libérer de l'ex-Ukraine : ce qu'il y avait encore à vendre là-bas a été importé de Turquie ! Cette idiotie est-elle contagieuse ?
Rhett Butler
Source : https://boosty.to/cluborlov/posts/29a85e20-db7a-4735-9092-8a9a017339a8?from=email&from_type=new_post
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