Pour le journal les Echos qui reprend cette dépêche de l’agence de presse Reuters, nous faisons face à de nouveaux records d’inflation et le pire est à venir.
« L’inflation dans la zone euro a inscrit un nouveau record en mars et devrait encore s’accélérer dans les mois à venir en raison de l’envolée des prix de l’énergie, ce qui complique la tâche de la Banque centrale européenne (BCE), contrainte de réagir simultanément à la hausse des prix et au ralentissement de la croissance.
L’indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH) affiche une hausse de 7,5 % en rythme annuel après +5,9 % en février, un chiffre nettement supérieur aux attentes puisque les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient un chiffre de « seulement » 6,6 % ».
L’inflation moyenne en Europe est donc de 7.5 %, c’est considérable, c’est même du jamais vu depuis que l’euro existe.
« Au-delà des prix de l’énergie et des prix alimentaires, souvent volatils, l’inflation sous-jacente s’est elle aussi accélérée, ce qui risque de favoriser l' »ancrage » d’une inflation élevée, un mécanisme difficile à combattre une fois qu’il est enclenché ».
La BCE veut éviter la Stagflation.
« Une forte hausse des prix constitue souvent un handicap pour la croissance et la BCE s’attend à ce que celle-ci ait été légèrement positive dans la zone euro au premier trimestre et soit quasi nulle au deuxième, l’augmentation des factures d’énergie pesant à la fois sur la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.
Un tel scénario menacerait la région d’une « stagflation », une situation économique conjuguant une inflation forte et une stagnation de l’activité ».
Et c’est là que les choses deviennent « marrantes », enfin façon de parler vous l’aurez compris.
Que peut faire la BCE pour lutter contre l’inflation ?
Monter les taux !
Mais quand les gens se retrouvent ruinés par une inflation forte et sans hausse de salaire significative, alors ils consomment moins et il y a moins de croissance. C’est la stagflation. Si en plus, la BCE augmente les taux, alors tous les investissements seront plus chers et les emprunteurs toujours moins solvables. Bref, ce sera encore plus de stagflation.
« L’institution présidée par Christine Lagarde doit en outre veiller à sa crédibilité, mise à mal l’an dernier par son discours longtemps réaffirmé du caractère « temporaire » de la poussée inflationniste.
Elle devrait donc resserrer le plus prudemment possible sa politique monétaire. Alors que les marchés financiers anticipent pour l’instant une hausse de 63 points de base des taux directeurs d’ici la fin de l’année, les décisions du Conseil des gouverneurs de la BCE pourraient être beaucoup plus limitées.
Un excès de prudence de la BCE pourrait la contraindre, si la hausse des prix se poursuit, à resserrer sa politique monétaire plus rapidement par la suite.
« Les chiffres sur l’inflation parlent d’eux-mêmes », a déclaré Joachim Nagel, le président de la Bundesbank. « La politique monétaire ne doit pas laisser passer l’occasion de prendre des contre-mesures opportunes. »
Les gouverneurs des banques centrales d’Autriche et des Pays-Bas, parmi les membres de la BCE les plus conservateurs, ont à plusieurs reprises prôné des hausses de taux dès cette année pour éviter une généralisation de la hausse des prix ».
Nombreux sont donc ceux à vouloir augmenter les taux pour lutter contre l’inflation.
Nous faisons face à une inflation qui n’est pas monétaire.
Elle est liée à des éléments géopolitiques et physiques avec une raréfaction des ressources naturelles.
Monter les taux ne fera pas venir plus de pétrole ou de gaz, monter les taux ou les baisser ne fera pas pousser plus de blé.
Au contraire.
Si la BCE augmente ses taux dans le contexte actuel elle créera non pas une stagflation mais pire encore, une récessflation. Une récession importante avec une inflation forte.
Les gens seront ruinés par millions.
Charles SANNAT
Source Les Echos.fr ici
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.