04 avril 2022

Le patron de Lidl ne prévoit pas de pénurie de produits alimentaires, mais une augmentation des prix de "5 à 8%" en France

L’inflation s’envole en France et en Europe, sur fond de guerre en Ukraine. Au mois de mars, elle a culminé à 4,5 %, selon les statistiques de l’Insee publiées jeudi 31 mars. Et cette inflation galopante n’est pas près de ralentir, d’après les projections de la Banque de France. Elle a notamment fait flamber les prix de l’énergie mais aussi ceux de l’alimentation. La Banque de France n’écarte pas une hausse des prix moyenne pouvant atteindre 4,4 % en 2022. Samedi 2 avril, interrogé par Le Parisien, Michel Biéro, le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, a, lui, estimé que "la hausse des prix en France sera vraisemblablement aux alentours de 5 à 8 %".

Certains produits pourraient être affectés plus que d’autres. C’est notamment le cas de l’huile de tournesol. La Russie et l’Ukraine font partie des plus gros producteurs d’huile du monde, et les industriels français sont nombreux à importer cette matière grasse de ces deux pays. Michel Biéro assure que les magasins Lidl ont une couverture d’huile de tournesol "jusqu’à fin avril" mais le groupe a commandé "des dizaines de millions de bouteilles à partir de mai 2022", "par précaution". Mais pour cela, "nous avons [accepté] de sacrées hausses tarifaires", admet-il, sans donner de chiffre précis. De 1,79 euro la bouteille il y a trois mois, elle dépasse désormais les 2,10 euros dans ses magasins. Et le prix pourrait encore augmenter le mois prochain, avertit-il dans le quotidien national.

Être raisonnable et ne pas faire de stocks

Autre inquiétude liée à cette flambée des prix : le risque de pénurie de certains produits alimentaires. "Les distributeurs qui manqueront d’huile seront ceux qui n’auront pas accepté de telles hausses", explique Michel Biéro. Outre l’huile, la situation est aussi particulièrement tendue pour le poulet et les œufs. "80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe", remarque le patron de Lidl. L’Ukraine est aussi "le plus gros producteur de poulets au monde". La production d’œufs est par ailleurs affectée par la grippe aviaire.

Pour autant, le patron de Lidl se veut rassurant : "Il n’y a pas de risque de pénurie pour l’heure, sur aucun produit", affirme-t-il au Parisien. Selon lui, l’autre facteur qui pourrait augmenter le risque de pénurie dépend du comportement des consommateurs, en l’occurrence s’ils "font des stocks". C’est pourquoi il appelle les clients à être "raisonnables". Dans certains de ses magasins Lidl, il a placardé des affiches recommandant de limiter les quantités d’huile achetées par exemple.

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