Emmanuel Macron a présenté hier son programme, durant un exercice de 4h30 qui a mobilisé les recettes utilisées en 2019 par le Président au moment de la crise des Gilets Jaunes. Dans ces explications foisonnantes annonciatrices d'un nouvel épisode d'hyper-présidentialité qui s'occupe de tout sans limite, un profil se dessine : celui d'un gouvernement convaincu qu'il doit se substituer à la société civile pour organiser la vie quotidienne. À commencer par l'école et la santé. Macron sera bientôt le candidat du Big Government cher au Great Reset.
Le programme d’Emmanuel Macron est chaque fois un exercice périlleux. En 2017, déjà, il a fait l’objet d’une présentation très… liquide, pour ne pas dire gazeuse. 2022 obéit à la même tendance : le programme d’égrène pendant 4h30 de présentation à la presse, comme s’il était trop long, trop riche, pour pouvoir tenir en quelques pages, et comme s’il n’existait que dans la tête de son concepteur.
C’est quand même un exercice bien étrange, pour une démocratie, que de mettre en tête des sondages un candidat qui partage aussi peu ses idées et sa vision, au point qu’elle ne puisse tenir que dans un interminable exposé au fil des questions devant des journalistes.
Macron, le candidat anti-libéral
Le Monde n’a pas hésité à expliquer, à l’issue de la présentation de son programme par Macron, que le Président n’avait rien renié de “ses fondamentaux en matière de libéralisme économique”. On en reste perplexe sur le sens que peut encore avoir le mot “libéralisme économique” pour le journaliste moyen.
Macron a en effet décliné, pendant 4h30, les innombrables actions de l’État qu’il nous promet pendant 5 ans, dont des investissements nouveaux de 30 milliards, et des interventions dans la vie économique en veux-tu en voilà !
C’est bien l’homme du Big Government qui s’est dévoilé à Aubervilliers, prêt à intervenir sur tous les sujets, convaincu que l’Etat doit être omni-présent et s’occuper de tout.
Certes, il ne propose pas une nationalisation de l’économie. Mais l’a-t-on entendu proner la moindre diminution des dépenses publiques ?
L’école et la santé, les deux mamelles de l’étatisme
Durant son show journalistique, Emmanuel Macron a souligné l’importance de l’école et de la santé dans les mesures à prendre. Là encore, il place son programme très loin du libéralisme.
L’éducation des enfants et soigner les gens, sont-ce des missions naturelles pour l’Etat ? Dans la vision contemporaine (ou postérieur à l’invention du néo-libéralisme, en 1938), sans doute. Mais, sur le fond, on comprend le nouvel emballement de la machine étatique qui se prépare : à coup de Ségur et de plans obscurs concoctés dans les méandres de la bureaucratie, on peut se préparer à de nouveaux cautères sur la jambe de bois d’une école dont le niveau baisse chaque année, et d’un hôpital à bout de souffle.
La logique de l’étatisme devrait continuer.
Et, pendant ce temps, rien sur l’Etat régalien…
Pouvoir fort et silence sur les libertés
On remarquera que, durant cet exercice, le Président n’a guère été “challengé” sur les graves atteintes aux libertés fondamentales commises sous prétexte de COVID durant son quinquennat. C’était l’intérêt de parler devant 250 journalistes accrédités : il y avait peu de risques de se voir poser des questions dérangeantes.
Sans surprise, donc, Emmanuel Macron a fait l’éloge d’un “pouvoir exécutif fort”, et personne n’a jugé utile de revenir sur le passe vaccinal et le passe sanitaire qui ont tant divisé la société française, dans le silence obstiné des médias subventionnés. Pas un mot non plus sur les craintes en matière de pouvoir d’achat qui suscitent tant de crispations sourdes dans le corps social.
Au fond, la présentation du programme s’est faite entre gens de bonne compagnie, adoubés par le Président, loin des questions urticantes du petit peuple.
Le candidat du Great Reset
Toutes les mesures annoncées par Emmanuel Macron procèdent de la logique du Great Reset que nos lecteurs connaissent bien : investissements publics pour “financer l’avenir”, interventions de l’Etat dans tous les sens, politiques sociales larges, notamment avec cette création de “France Travail” qui regrouperait autour de Pôle Emploi toutes les administrations du pays consacrées à cette question.
On passera sur cet “helicopter money” déguisé qu’est la retraite minimale à 1.100 €, qui est parfaitement en ligne avec les idées de Klaus Schwab.
Bref, grâce à une presse complaisante, Emmanuel Macron a pu annoncer sans être ni contredit ni “challengé”, qu’il continuerait à déployer l’agenda que nous connaissons tous, et qui nous mène au bord du précipice.
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