Le risque de récession se profile pour l'Allemagne après la contraction de son économie à la fin de 2021. Particulièrement touchée par les problèmes d’approvisionnement, elle s’en sort moins bien que l’Espagne, la France et l’Italie.
Le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne a reculé de 0,5% à 1% au quatrième trimestre, selon des chiffres temporaires annoncés ce 14 janvier par l'agence nationale de statistiques Destatis. Les perspectives sont également négatives pour les trois premiers mois de 2022, et deux trimestres consécutifs de baisse placeraient officiellement l'Allemagne en récession.
L'Allemagne est généralement considérée comme le moteur de la zone euro. Or, de nombreuses entreprises allemandes ont des fournisseurs ou des usines dans d'autres pays européens, de sorte que l'activité commerciale de l'Allemagne peut stimuler ou freiner la croissance de ses voisins. En 2021, le PIB allemand n’a connu qu’un rebond de 2,7%, après une chute de 4,6% en 2020, au plus fort de la pandémie.
L’activité économique en Allemagne reste inférieure à son niveau d'avant la pandémie et la croissance a accusé, en 2021, un retard par rapport à la moyenne estimée de 5% dans la zone euro. Son activité a été moins dynamique que ce qui est observé dans les autres grandes économies de la zone comme la France, l'Espagne et l'Italie.
L'économie allemande, reposant pour une large part sur la production industrielle et les exportations, a été particulièrement affectée par les pénuries de composants et de matières premières, qui ont empêché les entreprises de satisfaire la forte demande de leurs clients au moment où un rebond était attendu, une fois le pic de la pandémie franchi.
Carsten Brzeski, responsable économie à la banque néerlandaise ING, cité par l’agence Associated Press explique : «Aucun autre pays de la zone euro n'a souffert autant des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement que l'économie allemande au milieu d'une série de frictions de la chaîne d'approvisionnement.» L’économiste a observé une quasi-stagnation de la production industrielle par rapport au printemps 2020, malgré des carnets de commandes bien remplis et des stocks très faibles.
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