Les Nations unies ont annoncé ce jeudi qu'un certain nombre de pays avaient refusé 100 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 proches de la date de péremption. Ils demandent des vaccins qui se conservent plus longtemps. L’OMS souhaite promouvoir le tout vaccinal, en visant une vaccination de 70% de la population de chaque pays du monde d’ici la fin 2022 mais l'Afrique n'en a pas besoin pour lutter contre le COVID.
100 millions de doses refusées
Les pays riches se sont engagés à attribuer des vaccins aux pays défavorisés dans le cadre de l’initiative Covax de l’ONU., un dispositif mis en place dans le but d’assurer une distribution équitable des moyens de protection contre le Covid-19.
Pour permettre aux habitants des pays à faible revenu d’accéder aux vaccins, le programme mondial nommé COVAX a été créé. Il est co-administré par l’alliance Gavi et l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
Le mois dernier, « plus de cent millions de doses ont été refusées », a déclaré jeudi la directrice de la Division des approvisionnements de l’Unicef, Etleva Kadilli, devant la Commission du développement du Parlement européen. Selon elle, la date de péremption des vaccins était trop proche.
En octobre et en novembre 2021, 15 millions de doses offertes par l’Union européenne (UE) ont été aussi refusées, car 75% d’entre elles étaient des vaccins AstraZeneca dotés d’une durée de péremption inférieure à 10 semaines.
Désormais, les pays défavorisés refusent de recevoir des doses de vaccins proches de la date d’expiration selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance ou « Unicef », le principal responsable de la logistique dans le mécanisme Covax.
Une « honte morale » selon l’OMS
Selon l’OMS, ne donner aux pays défavorisés que des doses de vaccins proches de la date de péremption est une « honte morale ». Depuis le lancement des campagnes de vaccination, elle a toujours dénoncé l’accès inéquitable aux vaccins.
Le directeur de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom, a révélé lors d’une réunion du Comité d’urgence sur le Covid-19, que 85% de la population africaine n’a reçu aucune dose de vaccin. Cela représente environ un milliard d’individus. Pourtant, plus de 9,4 milliards de doses de vaccins ont été administrées jusqu’à présent dans le monde.
Etleva Kadilli, a aussi rappelé devant la Commission du développement du Parlement européen que les pays pauvres ont besoin de doses de vaccins dotées d’une durée de conservation plus longue, afin qu’ils puissent mener à bien les campagnes de vaccination.
Il faut en effet du temps pour inciter la population à se faire vacciner et assurer l’acheminement des vaccins vers les zones les plus difficiles d’accès.
Notons que le Nigéria, a dû brûler plus d’un million de doses de vaccin AstraZeneca vers la fin décembre 2021, car elles avaient atteint leur date d’expiration. Sur ce sujet, Osagie Ehanire, ministre de la Santé du Nigeria, avait déclaré : “Les fondations ne sont pas solides. Et si les fondations ne sont pas solides, il n’y a pas grand-chose à construire par-dessus”
Pour rappel, il n’y a pas qu’en Afrique que les vaccins accumulés par les autorités sont inutilisés. En Europe, les gouvernements ont-ils commandé trop de vaccins par rapport aux besoins à l’exemple de la Grande-Bretagne où les responsables ont répertorié un gaspillage qui s’élève à 10% dans le courant du mois de janvier 2021.
En France, le ministre Véran a indiqué un gaspillage à 25% du vaccin AstraZeneca, 7% du vaccin Pfizer et 20% du vaccin Moderna. Même cas pour le Japon, où l’administration de 1.63 million de doses de Moderna a été suspendue. Sur ce point, on comprend puisque les Japonais ont voulu abolir le risque que les vaccins à ARNm font courir à leur population.
Il faut également savoir que les réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants pourraient ne pas accéder aux vaccins contre le Covid-19 dans le cadre de l’initiative COVAX en raison des effets secondaires graves qui pourraient générer des sanctions d’ordre juridique et financier pour l’industrie pharmaceutique. En effet, les fabricants des vaccins refusent de prendre cette responsabilité et dans le cas des “migrants”, aucune instance ne peut la porter à leur place...
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