"Plus le temps passe, plus ça va être difficile pour Johnson (Boris, ndlr) de revenir en arrière, parce qu'au fond la réalité économique du Royaume-Uni n'est pas mauvaise, contrairement à ce que disaient d'ailleurs les partisans du "Remain", ceux qui voulaient rester dans l'Union Européenne. Le pays a une croissance tout à fait honnête, il est revenu à son niveau d'avant-crise", explique François Lenglet, journaliste et économiste à RTL.
"Ça n'est pas mieux, ça n'est pas pire (la situation au Royaume-Uni, ndlr). Mais, on peut penser quand même qu'avec un gouvernement déterminé sur le long terme et qui a une vraie stratégie économique, il y a un avenir relativement prospère pour le Royaume-Uni en dehors de l'Europe. Ça sera autre chose, mais ce n'est pas un pays qui va disparaître du tout", ajoute François Lenglet.
Les Anglais reviendront-ils frapper à la porte de l'UE ?
"Pas du tout, je n'y crois pas une seule seconde. C'est fait et au fond justement comme ce n'est pas la catastrophe annoncée, il n'y aura pas d'initiatives de ce genre", répond François Lenglet. "Mais, ce qui va se passer quand même, ce sont les tensions politiques avec l'Écosse", ajoute-t-il.
"L'Écosse, qui a une certaine autonomie, elle, elle est pro-européenne, et elle avait dit : 'Si la situation se complique pour nous, nous allons faire sécession et demander notre retour dans l'Union Européenne'. Ça politiquement, techniquement, juridiquement, ça n'est pas impossible. Ça serait la catastrophe pour le Royaume-Uni, parce que ce serait la rupture d'un ensemble de plusieurs centaines d'années", prédit François Lenglet.
Le départ du Royaume-Uni a-t-il eu une incidence sur la santé économique de l'Europe ?
"Sur la santé économique, je dirais non, mais ça a changé quelque chose en bien, contrairement à ce que je pensais. Le plan de relance que nous avons connu l'été dernier pour lutter contre la pandémie n'aurait jamais été possible avec les Britanniques. Parce qu'ils s'y seraient opposés, l'idée de mutualiser une dette, ils y sont réfractaires absolument (...) et puis surtout ça a donné, notamment en Allemagne, le sentiment que l'Europe s'intègre davantage pour prévenir les tentations sécessionnistes", poursuit François Lenglet.
"Le mauvais côté de la chose, c'est pour la défense européenne.
En fait en Europe, il n'y a que deux pays qui ont une idée un peu
planétaire de leurs ambitions : la France et le Royaume-Uni, pour des
raisons historiques car ça été deux empires (...) ce sont ces deux-pays
là qui ont une défense solide et de ce point de vue, notre partenaire naturel pour organiser une défense, ce sont les Britanniques (...) ça va être plus compliqué maintenant et c'est dommage", conclut le journaliste de RTL.
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