Le passage d'Emmanuel Macron à Vichy soulève la question taboue, mais pourtant si évidente, de la parenté entre le passe sanitaire et le décret sur les Juifs et les Francs-maçons. Depuis 1940, aucun Président n'avait osé introduire une discrimination officielle et de droit entre deux catégories de Français au nom d'objectifs prétendument d'intérêt général.
Macron à Vichy ! quel étrange symbole aujourd’hui, que ce Président de la République pas encore
candidat à sa succession qui rompt avec une vieille tradition
républicaine. Depuis 1955, aucun Président n’avait osé se montrer à
Vichy pour une visite officielle. Et c’est précisément le Président qui a
fait voter la première loi de ségrégation depuis 1940 qui s’y rend.
Peut-on penser que ce soit le fait d’un pur hasard ? Ou bien a-t-on le
droit ou le devoir d’interroger la filiation au minimum juridique entre
la loi et les ordonnances sur les Juifs et les Francs-maçons de 1940 et
1941, et la loi sur le passe sanitaire adoptée en août 2021 ?
Sur notre droit à invoquer les heures les plus sombres de notre histoire
On connaît bien le fameux refrain sur l’interdiction de franchir ou même d’atteindre un point Godwin (c’est-à-dire d’évoquer le nazisme ou le régime de Pétain) dans une discussion contemporaine. Mais en fait, on s’en fout. Il y a, dans nos rangs, suffisamment de petits-enfants de la Résistance, et il y a dans leurs rangs, trop d’héritiers de la collaboration qui ont beaucoup à se faire pardonner, même deux ou trois générations plus tard, pour que ces tabous et ces mises à l’index ne nous atteignent. Quand nous parlons de la Guerre, de l’Occupation, du nazisme, nous ne rougissons pas, nous ! et nous ne cherchons pas de faux prétextes pour éluder le sujet.
Et il est un fait objectif, posé dans les textes, que la loi du 5 août 2021 a introduit entre Français une ségrégation aussi honteuse que les textes de Vichy interdisant aux Juifs et aux francs-maçons d’exercer certains métiers. On s’amusera, d’ailleurs, de lire sous la plume de certains Francs-maçons, ou d’entendre dans leurs bouches, des paroles stigmatisant les non-vaccinés… alors qu’ils sont les premiers à revendiquer l’anonymat pour éviter les persécutions. Comment les victimes de méthodes totalitaires un jour, peuvent-elles prôner ces mêmes méthodes le lendemain, mais pour les autres ?
Comme qui disait, il y a autant de connards chez les Francs-maçons que dans le reste de la population. Celui-là n’a jamais dit aussi vrai…
Les arguments sanitaires de l’antisémitisme repris aujourd’hui par les pro-vax
Il faudrait reprendre patiemment la propagande de l’époque, qui comparait les Juifs à de la vermine, à des rats porteurs de maladie, à des dangers sanitaires, pour mieux comprendre les ressorts profonds, pour ainsi dire reptiliens, sur lesquels s’appuient aujourd’hui les pourfendeurs des non-vaccinés. Mais on ne dira jamais assez que les lois excluant les Juifs et les Francs-maçons ont toutes été adoptées pour “protéger” la majorité contre les maladies que ces gens-là portaient, selon le pouvoir en place.
Il est frappant de voir que les acteurs ont changé, mais que les rôles restent, et que le scénario n’est guère modifié aujourd’hui. D’un côté, les gentils (Aryens à l’époque, vaccinés aujourd’hui), face aux méchants qui sont un danger physique. Le tempo change, la mélodie demeure.
D’une certaine façon, avec sa propagande pour le vaccin, Macron a remastérisé sans le dire la propagande qui a patiemment, consciemment, préparé la dialectique génocidaire. Il faut écarter l’autre pour se protéger soi-même, l’autre étant “l’emmerdeur” qui ne veut pas se faire vacciner, et qui amène la maladie dans le groupe. Il y a quatre-vingts ans, on parlait de l’autre qui ne voulait pas se convertir et qui rompait la pureté du groupe.
Combattre la maladie : qu’elle soit juive, maçonnique, ou non-vaccinée, les armes doivent être les mêmes. Et nous avons vu, dès cet été, où elles commençaient : il faut “attaquer les non-vaccinés au portefeuille”, il faut leur “pourrir la vie”, il faut les confiner. Et nous savons tous, depuis la conférence de Wannsee, où elle finit : dans le génocide, dans l’élimination haineuse, dans la négation de l’humanité de l’autre.
Nous avons donné l’exemple hier, avec le cas de Stéphanie, la preuve très forte que cette négation de l’humanité de l’autre, avait commencé dans l’esprit de certains médecins français. Ceux qui, à l’abri de leur anonymat, du pouvoir que leur confère leur blouse blanche ou la protection de l’État, peuvent d’ores et déjà rougir de leur infâmie. Leur haine de l’autre a attendu l’état d’urgence sanitaire et les droits particuliers, exorbitants, qu’il confère aux fonctionnaires, pour donner libre cours à leur bassesse. Qu’ils comptent sur nous pour qu’elle ne soit jamais oubliée, et qu’elle leur soit rappelée sans mollir lorsque ce pays sera libéré de l’occupation intérieure qu’il subit.
Quand Macron surfe sur une vieille tradition vichyste
Macron est-il lui-même vichyste ? Autrement dit, est-il porteur de cette idéologie de la refondation de la Nation par l’Etat et par une élite administrative porteuse d’avenir ? Même si nous le pensons profondément, en lui accordant le crédit de “l’inconscience” sur ce point, nous pensons que le problème n’est pas là.
Le sujet qui nous occupe ne se limite pas aux états d’âme d’un Président quadragénaire probablement plus préoccupé par son poste de sortie (président de l’Europe ?) que par la France et l’intérêt général. Sur ce point, nous n’avons que le Président que nous méritons, et nous avons accepté d’avoir à choisir, en 2017, entre un blanc-bec et une gourde fille à papa. Nous ne défaussons pas de notre inaction et de notre passivité sur un prétendu “système” qui nous empêcherait d’exprimer notre volonté. La vérité est que nous, les Français, avons placé notre volonté de liberté sous le confort d’un surconsumérisme toxique. Pourquoi se battre pour être un loup, quand la gamelle du chien est si goûteuse et sans effort ? Et pour comble, nous pouvons même déplorer d’être dépossédes de notre pouvoir, en trinquant à la santé de ceux qui nous abaissent.
De cette lâcheté là, Macron n’est pas responsable.
Le sujet qui nous occupe est de comprendre comment tout un pays libre fait le choix de la servitude en se sentant “protégé” contre lui-même. Pour mieux le comprendre, ou pour mieux souligner l’étendue du mystère, il me semble indispensable de rappeler l’ordonnance de 1941 sur les Juifs :
Le 20 mai 1941, les Juifs n’avaient plus le droit de tenir un café ou un restaurant, ni un certain nombre d’autres métiers. Cela ne vous frappe pas ? ne vous pose pas question ? ne vous interroge pas sur l’arrière-fond culture que la macronie interroge lorsqu’elle interdit aux non-vaccinés d’aller au café ou au restaurant ?
En 1941, beaucoup de Français n’ont rien voulu voir. Personne ne se souvient de manifestations massives dans les rues de la zone non-occupée pour exiger que les Juifs soient réintégrés dans la vie sociale. Pourtant, en 1941, il n’y avait pas de troupes allemandes à Vichy, ni à Nice, ni à Marseille, ni à Lyon. Mais personne n’a bougé, sauf quelques héroïques résistants, tous de droite à l’époque. Car, rappelons-le, le pacte germano-soviétique était encore en vigueur, et les communistes ne sont entrés que plus tard dans la résistance.
Cette passivité ne vous rappelle rien ?
Le combat qui commence est dans nos âmes
Il existe des moments, dans la vie, où chacun se détermine par rapport à ce qu’il porte en lui, au plus profond de ses tripes et de son âme. Dans ces instants-là, certains trouvent en eux l’amour de l’ordre, ou de l’imitation de l’autre. D’autres trouvent l’amour de la liberté.
Ainsi est faite l’âme humaine.
Depuis plusieurs semaines (et même depuis plusieurs mois), ce qui me frappe, c’est le nombre de Français ordinaires, les sans-grades, les sans diplômes, les “rien”, disait Macron, qui trouvent en eux infiniment plus de force pour être libres que les éduqués, les lettrés, les diplômés. Ce sont des gens sans histoire, qui n’ont jamais rêvé d’être des héros, qui possèdent en eux la religion naturelle de la liberté, et qui, dans leur spontanéité et leur authentique vérité, nous montrent la voie difficile à explorer de ce que signifie être soi.
Ces gens sont des bénédictions qui, parfois dans la crainte et le tremblement, explorent des chemins inconnus d’eux-mêmes, mais qui expriment leur vérité profonde. Ceux-là sont les héros de notre temps, et il faut leur rendre hommage.
Ils font l’expérience d’une vérité profonde : le combat est, d’abord et avant tout, dans nos âmes. Nous devons tous arbitrer entre liberté et soumission, entre facilité et rigueur, entre obéissance et devoir moral.
Eux ont choisi. Je leur tire mon chapeau, car je sais que je ne les retrouverai pas à Vichy, si ce n’est pas pour profiter des excellentes eaux minérales de cette ville au charme désuet. Mais on peut profiter des sources sans s’y pervertir.
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