Les Allemands (ce peuple a décidément tout pour lui) ont un mot qui n’existe pas dans notre langue : schadenfreude. En français, « joie malsaine devant le malheur d’autrui ». Pas très pratique comme traduction. Trop long, difficilement mémorisable. Cela risque de poser un problème épineux que nous allons exposer ici brièvement.
Nous savons tous que s’ouvrira tôt ou tard la porte de la cave dans laquelle nous ont jeté les techno-hygiénistes qui nous gouvernent. Ces fêlés issus d’un croisement entre une présentation Power-point et un fichier Excel vont commettre la poussée totalitaire de trop.
L’humanité n’est pas soluble dans un algorithme, fut-il armé d’un gourdin. Supposons donc que nous en soyons là, que les temps crépusculaires se dissipent. La situation se décante, des révélations ont lieu (pas pour nous : pour ceux qui ont deux ans de retard), les bouches se délient, c’est le bordel, les non-vaccinés la ramènent, les vaccinés ont les boules, seuls quelques journalistes courageux (pardon pour l’oxymore) affrontent le vent mauvais de vérité qui souffle sur la France, ça résiste, mais globalement, ça craque quand même de tous les côtés.
C’est à ce moment là que le schandenfreude sort de sa boîte. Il est regrettable que son équivalent en français n’existe pas car il permet de mettre un mot sur le risque auquel nous autres, femmes et hommes libres, allons être exposés. En effet, malgré toute notre bonne volonté, notre cerveau reptilien va inévitablement nourrir ce genre de pensée jouissive, typiquement freudienne : « Tu vas devoir être surveillé à vie par ton médecin à cause du “vaccin“ ? Ha ! Ha ! Bien fait pour ta gueule ! ».
D’où la règle numéro 1 : nous avons tous été le gogo d’un groupe ou d’un individu, et personne ne mérite l’opprobre pour cela (tenez, moi par exemple, quelle truffe, j’ai voté oui au référendum de 2005). Cette règle numéro 1 (s’interdire toute joie mauvaise et tout acte qui en découle) est nécessaire pour la concorde sociale. Bon, oui, vous n’êtes pas Jésus, accordez-vous un peu de souplesse, autorisez-vous des exceptions face à des gros débiles incurables, vous l’avez bien mérité. Mais restez mesurés. Vous avez échappé à l’hystérie pendant deux ans, ça n’est pas pour aller choper un ulcère derrière.
Bien.
Jusque là, c’est simple car vous savez que vous ne pouvez pas exiger de 50% de la population française (celle qui a délicatement exercé sur vous sa pression à la conformité) d’expier sa faute en se fouettant la couenne sur le pavé. C’est après que ça se complique. Parce que quand je médite sur les responsables de ce naufrage spirituel, moral, intellectuel, économique et social, j’ai comme des démangeaisons d’épuration extra-judiciaire. Oui, c’est plus fort que moi, dans ces moments là, c’est mon cerveau reptilien qui prend les commandes. Il a du poil aux pattes, il est rancunier, et il déboule rarement à l’air libre pour rigoler.
De plus, il n’a aucun sens des priorités, il tape sur les chiens de garde (ce sont les premiers à se trouver sur sa route) et pas sur leur maître. Plutôt que d’envoyer d’abord les vrais salopards nuisibles au fond d’un cachot humide, c’est-à-dire les délinquants qui sont au volant du camion (dirigeants des GAFAM, de l’industrie pharmaceutique, philanthropes désintéressés emmenés par Kill-Bill Gates, grands initiés porteurs de lumière façon papy Klaus Schwab, etc.), mon cerveau reptilien pense d’abord à leurs valets de pisse : politicards, journalistes, docteurs Folamour de plateau, leurs collègues de Conspiracy watch et no-fake med, etc.
Mais en fait, le pire n’est pas là. Le sale truc, c’est quand je fais rentrer mon cerveau reptilien à la niche. Un moment pénible. Ça ressemble à un réveil au matin blême dans une cellule de dégrisement, et ça s’appelle la justice avec ses imperfections massives et ses gros trous dans la raquette.
Préparons nos cerveaux reptiliens et préparons-nous tout court à la frustration. Pensons à l’après-crise de 2007 qui n’aura accouché que de deux coupables, Madoff et les contribuables.
Ma règle numéro 2 sera donc la suivante : je m’en tape le coquillard.
Ma priorité, c’est la liberté. Sans ulcère.
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