Le carburant de la croissance économique, en particulier dans un pays qui affiche des déficits commerciaux et budgétaires gargantuesques, est la croissance démographique. Pas n’importe quelle croissance démographique, mais celle de la population en âge de travailler. C’est la croissance de cette cohorte qui entraîne la croissance potentielle de l’emploi, de la consommation et de l’accession à la propriété. En l’absence de cette croissance, le moyen de continuer à « croître » est de substituer l’ancienne dette par une dette moins chère, par plus de dette, par plus de stimulus, etc. et de prétendre que ces substituts sont une véritable croissance.
Il existe un niveau naturel de « plein emploi » qui a été établi depuis la pleine inclusion des femmes dans la population active. Cela signifie qu’il n’y a qu’un nombre limité de personnes parmi la population en âge de travailler qui sont désireuses, capables et disponibles pour travailler. Une fois que cette cohorte de travailleurs disponibles est employée… le plein emploi est atteint et le carburant pour une nouvelle croissance organique est épuisé. En l’absence de croissance potentielle supplémentaire (parce qu’il n’y a plus de carburant, nous appelons cela une « récession »).
En l’absence de croissance de la population en âge de travailler, les seuls moyens de créer davantage de « carburant » potentiel sont les pertes massives d’emplois (auxquelles on donne des noms tels que « crise des subprimes » et « crise du Corona-Virus »). Ensuite, dans le sillage de ces licenciements massifs, d’importants « gains d’emplois » peuvent être revendiqués via le ZIRP, la dette fédérale / les mesures de relance, l’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale. Mais il ne s’agit pas de gains d’emplois… il s’agit simplement de réembaucher la même cohorte.
Ainsi, en raison de la décélération de la croissance et du déclin de la population en âge de travailler par rapport aux moyens toujours plus agressifs de réemploi de ces mêmes personnes… la crise arrive plus vite et frappe plus intensément en raison de la réalité démographique à laquelle nous sommes confrontés. Ces moments de « plein emploi », où la politique de relance a conduit à un épuisement des employés potentiels, ont eu lieu en 1989, 2000, 2007, 2019 et maintenant en 2022.
Je détaillerai d’abord cet impact sur la population âgée de 25 à 54 ans, puis j’élargirai à la population en âge de travailler la plus large possible, à savoir les 15 à 74 ans.
Ci-dessous, je montre la population de 25 à 54 ans, employés. La croissance de la population de base a commencé à ralentir à la fin du siècle dernier et a cessé à partir de 2007. Les personnes employées dans ce groupe d’âge ont essentiellement stagné depuis 2000… mais le graphique ci-dessous montre qu’il y a 2 millions d’employés de plus que ce qui est actuellement employé, ce qui devrait être atteint au début de 2022.
Ci-dessous, j’ajoute les taux des fonds fédéraux (tirets noirs), de la dette fédérale négociable (rouge) et du bilan de la Réserve fédérale (QE, ligne jaune).
Le graphique ci-dessous est essentiel… avec l’ajout de ces 2 millions d’emplois supplémentaires (cette cohorte a perdu environ 14 millions d’emplois et en a retrouvé 12 millions) par rapport à une population totale de 25 à 54 ans qui n’a pas augmenté… nous sommes au plein emploi. Le fait est que, d’ici le début ou le milieu de l’année 2022, le ratio emploi/population sera d’environ 80,5 %… et c’est généralement à ce moment-là que le moteur tombe en panne sèche. Généralement, le « plein emploi » coïncide avec le lancement de cycles de réduction des taux d’intérêt, de dépenses fédérales déficitaires et, plus récemment, avec la croissance importante du bilan de la Réserve fédérale (oui, juste au moment où la Fed commence à réduire son assouplissement quantitatif et à discuter de la hausse des taux d’intérêt, et où le gouvernement fédéral réduit ses mesures de relance). Cette combinaison de plein emploi et de resserrement est presque sûre de provoquer une décélération et une récession.
Ci-dessous, nous examinons la plus grande population possible en âge de travailler, les 15 à 74 ans, et les personnes employées parmi eux. Notez la grande déviation de la ligne de tendance des personnes employées par rapport à la population. C’est le déclin de la participation à la population active de la seule partie de cette population qui augmente… la population vieillissante de 65 ans et plus. Les personnes employées supposent 2 millions d’employés de plus que ce qui est actuellement employé contre une croissance démographique faible ou nulle.
Encore une fois, en ajoutant le taux des fonds fédéraux, la dette et le bilan de la Réserve fédérale.
Je garde le plus important pour la fin. Alors que la population de 25 à 54 ans ne croît pas, le ratio de « plein emploi » est généralement stable à environ 80,5 %. À l’inverse, la population des 15 à 74 ans, qui continue de croître (grâce entièrement à la partie âgée de cette population), voit un déclin continu de ce qui constitue le « plein emploi ». Grâce aux niveaux de participation des plus de 65 ans, le plein emploi (et la fin du « carburant » économique) ne fera que continuer à décliner indépendamment de la poursuite du ZIRP (NIRP ?), du QE, de la dette fédérale/stimulus, du TMM/Revenu de Base, etc.
La démographie n’est tout simplement pas ce dont la Réserve fédérale, Wall Street ou la Maison Blanche ont besoin pour combler le gouffre toujours plus grand d’une économie au service d’un « Nous, le peuple » à peine en croissance, par rapport à une économie tordue/torturée pour servir les besoins d’un système financier en « croissance » infinie au service d’une « minorité ». Cette série de prétendues crises financières n’a rien eu de tel… elles sont si évidentes et prévisibles. 2022 n’est que le prochain chapitre démographique où le plein emploi sera atteint. Quelle que soit la façon dont elle est dissimulée par une version nouvelle ou actuelle de la « crise », soyez prêts parce que ce sera presque certainement le lancement d’une dette inimaginable, de la NIRP, du QE, de l’UBI, du MMT et d’acronymes qui n’existent même pas encore. Qu’on l’appelle le « Grand Reset » ou l’hyperinflation ou autre… c’est la fin d’une période historique et le début d’une autre.
Chris Hamilton
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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