Comme le martèle le gouvernement, “on peut discuter de tout sauf des chiffres”, et comme on vient d’avoir les chiffres officiels de l’hospitalisation en 2020, cela tombe bien, on va pouvoir en discuter. Qu’en est-il ?
En page 2, on apprend que 218 000 patients ont été hospitalisés en 2020 pour prise en charge de covid, dont 185 863 en hospitalisation « classique » MCO. Cela semble peu pour 140 000 lits disponibles. Le rapport confirme : 2% des hospitalisations de l’année 2020 étaient des patients covid..
On relève également 46 710 patients en SSR. En temps normal, plus de la moitié des séjours de SSR sont effectués par des personnes âgées de 70 et plus, dont plus de 50 % ont de 80 à 89 ans. Enfin 14 473 en HAD.
Petit problème pour donner de bons chiffres sans se tromper, car le total affiché de 217 974 patients covid hospitalisés (tableau 1)est inférieur à l’addition de chaque ligne (qui devrait donner 249 000 !). Sans doute des patients qui passent de MCO en SSR ou HAD, mais même problème pour les soins critiques et surtout les décès dans ces services (tableau 2) : on ne peut mourir dans un service puis passer dans un autre et mourir une seconde fois ! Dur de faire des additions dans ces conditions.
Près de 46 000 patients covid ont été pris en charge dans un service de soins critiques, qu’il s’agisse d’un service de réanimation, de soins continus ou de soins intensif. Si nous disposions de 12 000 de ces lits (selon O Véran), chaque lit a-t-il été occupé 4 fois ? (en moyenne).
La mortalité hospitalière a été de 20% (un hospitalisé sur 5 est décédé), alors que la mortalité en HAD a été de 27% (presque un sur trois est décédé à domicile).
La durée de séjour moyenne était de 18,2 jours, mais de 13,2 jours en hospitalisation classique (comprenant les « soins critiques »), alors qu’elle était le double dans les SSR : 26,9 jours.
Ensuite le rapport signale page 4 que « 1 journée d’hospitalisation en service de réanimation sur 5 est consacrée à la prise en charge de la covid-19 ». La durée moyenne du séjour en réanimation était de 15,7 jours, que le rapport compare à celle de 2019 pour la grippe saisonnière : 11 jours. Quatre jours et demi de plus, chiffre surprenant quand on pense que la covid est beaucoup plus grave que la grippe saisonnière compliquée.
Constat :
Les hospitalisations covid ont représenté 2% des hospitalisations en 2020. Beaucoup moins que ce qu’on aurait pu croire avec les discours alarmistes pour justifier certaines mesures.
186.000 hospitalisés, cela fait 7,15% des 2,6 millions de cas diagnostiqués en 2020, soit un covid sur 14 qui est hospitalisé, à comparer aux 1 à 2% revendiqués par ceux qui traitent. La différence correspond parfaitement aux chiffres des différentes publications : le traitement précoce diviserait les hospitalisations par 5. On retrouve d’ailleurs ces mêmes chiffres dans les publications de laboratoires pour les nouveaux produits, validées par certains, et dans les publications indépendantes, critiquées par les mêmes. Tout cela paraît cohérent.
Pour un total de 64 500 décès covid comptabilisés en France en 2020, on constate 44 000 décès en hôpital + Ehpad, ce qui fait 20 500 décès qui n’ont pas eu accès à l’hôpital, soit un tiers. Est-ce normal dans notre pays ? En Inde on le comprend, mais chez nous ? Il faut préciser qu’on ne meurt pas brutalement de la covid, c’est après plusieurs jours, avec notamment des troubles respiratoires nécessitant des soins. Ce tiers, ce ne sont pas des morts brutales et accidentelles, mais des décès après troubles qui auraient nécessité une hospitalisation.
On ne peut toutefois pas utiliser ces chiffres pour affirmer que la covid n’a pas perturbé les hôpitaux, car ces chiffres bruts sont un lissage sur 10 mois, et il faut tenir compte qu’il y a eu des pics. Deux pics à 30 000 patients/jours en MCO (soit un peu plus de 20% de la capacité pendant les pics). En réanimation, à part le pic début avril, on n’a jamais dépassé 50% de la capacité des lits disponibles en cas de besoin, annoncés par le ministre (12 000). Ces pourcentages d’occupation incluent les patients non covid. Sur l’année, les patients covid en réanimation ont représenté un patient sur 10 (page 4). Là encore cela paraît peu, moins que ce que l’on aurait pu penser.
Le rapport s’intéresse ensuite à la « qualité » des patients hospitalisés, et là pas de surprise. Voici le tableau par sexe et classes d’âge
On le voit, ce ne sont pas les enfants, les jeunes, les vaccinés ou non vaccinés qui vont encombrer les hôpitaux, mais les plus de 60 ans, et surtout les plus de 80 ans. Sans doute même chose que pour la grippe saisonnière, dont il serait intéressant d’avoir les mêmes courbes pour comparer. Une action sur ces populations de moins de 60 ans, voire moins de 80 ans, aura un effet très faible sur la saturation des hôpitaux qui a, à chaque fois, motivé les confinements et autres mesures.
Quelles différences notables avec la grippe des années précédentes quand on voit ce tableau ?
Ensuite page 11, 82% des hospitalisés en réanimation avaient des comorbidités, les 2/3 cardiovasculaires, pour les autres surtout diabète et obésité. Pour la grippe saisonnière, en 2019, 55% des cas avaient une comorbidité, ce qui semble vouloir dire, qu’intrinsèquement, isolée, hors pathologies associées, la grippe saisonnière est plus grave que la covid : 45% des hospitalisés pour grippe saisonnière n’ont pas de maladie associée, contre 18% des hospitalisés pour covid. Est-ce que le plus grave, dans la covid, ne serait pas les pathologies associées ?
J’ai essayé de mettre en image cette comparaison grippe saisonnière/covid, amorcée par ce rapport. Dans cet esprit, j’ai fusionné deux courbes, une ancienne d’avant covid concernant les hospitalisations en réanimation pour grippe, et la courbe concernant les entrées en réanimation covid de l’Internaute. Ces deux courbes ont la même source, Santé Publique France, et surtout la même échelle, j’ai fait coïncider les niveaux 200 et 400/jour.
On peut voir que c’est cohérent avec le rapport, il y a augmentation avec la covid, mais pas dans les proportions que l’on aurait pu croire, quand on compare avec 2017-18. On peut se demander aussi si avec seulement 20% de lits en plus, cela ne passait pas tout seul, aussi bien qu’en 2018. N’oublions pas 2014-15, qui a fait 50% de décès de plus que 2017-18 (18 000).
En ce qui concerne la disparition totale et surprenante de la grippe saisonnière l’an dernier, il y a peut-être une explication. Surprenante car un peu trop importante pour l’attribuer aux mesures masques et autres (qui marcherait 100% sur la saisonnière mais pas sur la covid ?), mais moins si les grippés ont été classés covid. En effet, on peut se poser des question avec ce dernier document de la FDA qui admet ouvertement que le test PCR pour le coronavirus de Wuhan (Covid-19) n’a pas été mis au point avec des échantillons réels (ils n’en disposaient pas), mais plutôt avec ce qui semble être du matériel génétique provenant d’un virus de la grippe ordinaire, si j’ai bien compris (page 40).
Le bilan 2020, sans vaccin et sans traitement, montre que 90% des problèmes concernent les plus de 70 ans et quelques plus jeunes avec comorbidités importantes. Les populations qui ne sont pas dans ce cas, n’ont pas plus à craindre de la covid que de la grippe saisonnière. Ce n’est pas moi qui le dit, mais les chiffres comparatifs 2019 (et avant) de la grippe, et de la Covid en 2020. Ces chiffres ne se discutent pas. Toutes les mesures visant ces populations peu concernées sont totalement improductives et coûteuses politiquement, financièrement et humainement.
Les boucs émissaires d’aujourd’hui (les non-vaccinés) et le harcèlement des populations jeunes et moyennes, masquent en réalité 2 problèmes.
Le premier est que l’on n’a pas su faire ce qu’il fallait pour protéger les malades à risques. Cette population à cibler était connue dès mars 2020 avec les statistiques de décès de Wuhan, c’est un échec. La première erreur n’a-t-elle pas été le refus catégorique de soins, surtout en empêchant d’essayer des thérapeutiques qui pouvaient marcher, et pour lesquelles on aurait vite vu si cela marchait ou pas. On a refusé, on a empêché d’essayer, on a empêché de savoir, ce qui est encore plus grave que de ne pas soigner. Pourquoi n’a-t-on pas demandé aux médecins d’essayer de faire au mieux avec ce qu’ils avaient. Ils savent faire, ils le font tous les jours. Les prescriptions hors AMM, c’est 20% des prescriptions (jusqu’à 80% en pédiatrie), ce n’est donc pas un problème avec des médecins responsables, qui évaluent tous les jours le rapport bénéfice/risque. On aurait pu aussi leur demander de communiquer leurs résultats (positif ou négatif) pour en faire bénéficier le cas échéant les autres confrères et les patients : traitement à abandonner, traitement à garder.
Le second est la faillite de l’hôpital, mis en déséquilibre non par la covid quand on voit ces chiffres, mais par les politiques de santé successive et surtout l’asphyxie et le découragement. L’Administration, sous tous ses aspects, a pris le dessus sur les soins et les soignants, on en voit le résultat. Notre ministre, pourtant bien placé en tant qu’hospitalier, n’y croit pas encore en demandant une enquête, dont on attend encore les résultats (les statisticiens sont sans doute en train de trafiquer les chiffres), alors qu’il suffit, comme pour les traitements précoces, d’écouter et de regarder ce qui se passe sur le terrain. A ce sujet, effaré de voir tous les discours politiques et journalistiques sur les origines des problèmes de l’hôpital, évitant soigneusement parmi les multiples causes, les soignants qui ont cessé leur activité car non-vaccinés, tout comme on évite de parler des hôpitaux qui n’appliquent pas strictement les consignes pour pouvoir continuer à tourner.
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