Selon des documents d'un lanceur d'alerte qui travaille au sein de l'Agence de l'eau Seine Normandie, une pollution d'une source souterraine a été identifiée après Lubrizol.
C’est un agent de l’Agence de l’eau Seine Normandie qui a alerté l’Association des sinistrés de Lubrizol (ASL) en lui fournissant des documents internes qui démontrent une explosion de concentration des Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), après la catastrophe industrielle du 26 septembre 2019, dans une source souterraine.
Des taux élevés de plusieurs HAP
Ces documents, révélés par nos confrères de Streetpress – que 76actu a pu également consulter – concernent la source souterraine des Cressonnières, située à Fontaine-sous-Préaux. Des taux anormalement élevés de plusieurs HAP sont décelés de février à septembre 2020. Mais est-ce directement lié à Lubrizol ?
« Est-ce dû à la remobilisation de dépôts issus de l’incendie par les pluies ? Ou bien lié au temps de transfert dans la nappe ? », interroge une source interne au sein de l’agence de l’eau.
Aucun dépassement de seuil pour l’ARS
Du côté des analyses de l’Agence régionale de santé, aucun dépassement de seuil n’a été observé pour l’eau potable. « La station de captage de Fontaine-sous-Préaux est alimentée par trois sources : la Cressonnière, l’If et le François qui se jettent dans ce qu’on appelle une chambre de partage, une sorte de bassin en briques qui date de l’époque Napoléonienne », précise Éric Herbet, directeur du service de l’eau de la Métropole à Streetpress. Une fois diluée, les taux élevés de plusieurs HAP retrouvés dans la source des Cressonnières sont donc en dessous des seuils d’alerte.
« Nous n’avons pas bu une eau polluée et c’est tant mieux, souffle à 76actu Simon de Carvalho, président de l’ASL. Mais qu’en est-il de notre environnement ? Cette source doit être bue par des animaux, imbibent nos terres… Si notre environnement est pollué, nous le sommes aussi. »
Des élus rouennais réagissent
L’article de Streetpress a fait réagir dans la sphère politique. « Comment est-il possible, après une catastrophe industrielle de cette ampleur, d’apprendre seulement par voie de presse que des nappes phréatiques alimentant la Métropole en eau potable ont été contaminées ou polluées ? » questionne David Cormand, eurodéputé écologiste.
Dans un communiqué, les élus écologistes et Génération-s de Rouen et de la Métropole demandent « la mise en place d’un dispositif complet de suivi épidémiologique des conséquences sanitaires de la catastrophe de Lubrizol ».
De son côté, le préfet de Seine-Maritime a indiqué qu’il s’exprimerait sur le sujet, « notamment sur les inexactitudes indiquées dans cet article », la première semaine de novembre 2021.
Manon Loubet
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