Amine Umlil est pharmacien, praticien hospitalier; il a créé le centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques (CTIAP) pour faire de la pharmaco-vigilance au sein de l'hôpital public (à Cholet). Monsieur Umlil s'est rendu compte qu'il se passait quelque chose d'anormal autour de la vaccination contre la COVID-19 lorsqu'il a vu qu'il n'était pas possible d'appliquer aux vaccins les règles de la pharmacovigilance sans se faire censurer. Il a aussi été suspendu lorsqu'il a refusé de dire s'il était vacciné ou non, une information qui, selon lui, relève du secret médical. Le Courrier des Stratèges a souhaité faire connaître à ses lecteurs les compétences et le courage d'un homme qui est convaincu que médecins et pharmaciens sont là pour contrebalancer l'influence de l'industrie pharmaceutique sur les décideurs et le personnel médical.
"La décision de se vacciner, ou non, relève du colloque singulier qui unit la personne à son médecin"
Le Courrier des Stratèges: Pourriez-vous nous décrire votre situation personnelle ? Avez-vous été suspendu dans le cadre de votre activité professionnelle au Centre Hospitalier de Cholet ?
Amine Umlil: Pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier, j’exerce au centre hospitalier de Cholet depuis 2002. Dans cet hôpital public, j’ai mis en place la pharmacovigilance dès 2002, la coordination des vigilances sanitaires dès 2007 à la demande de la haute autorité de santé (HAS), et le CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques).
Le 15 septembre 2021, j’étais suspendu de mes fonctions dans le cadre de l’obligation vaccinale contre la Covid-19, avec une interruption de ma rémunération et une interdiction d’exercer toute autre activité rémunérée. Une mort sociale en somme. J’ai ainsi rejoint la cohorte des professionnels qui ont été socialement désactivés de façon extrajudiciaire, sans jugement donc, ni même un entretien préalable. Je ne peux vous divulguer plus d’informations sur cette situation pour le moins inédite et en particulier sur les raisons précises de ma suspension. Car, ces informations relèvent du secret professionnel médical. En effet, la vaccination est un acte médical. La décision de se vacciner, ou non, relève du colloque singulier qui unit la personne à son médecin. C’est la personne qui prend la décision une fois qu’elle a été bien informée. Le paternalisme médical est révolu depuis au moins la loi de 2002. Les échanges enregistrés dans ce cadre sont protégés, de façon absolue, par ce secret médical dont la violation constitue une infraction pénale notamment. D’ailleurs, depuis le début de cette vaccination en décembre 2020, j’ai toujours évité de faire état de mon statut vaccinal afin de ne pas influencer telle ou telle personne.
Une double compétence de pharmacien et de juriste
C.S: Pourriez-vous décrire pour nos lecteurs votre formation et votre parcours ?
A.U: Cette formation et ce parcours peuvent se résumer de la façon suivante : six années d’études à la faculté de pharmacie après un premier concours national réussi au début des années 1990. Puis, quatre années en tant qu’interne dans des centres hospitaliers universitaires (C.H.U.) à l’issue d’un deuxième concours national. Ensuite, quatre années d’exercice hospitalier comme pharmacien assistant spécialiste ; un troisième concours national ; une nomination comme praticien hospitalier à titre provisoire, puis probatoire, et enfin à titre permanent (titulaire) en 2005. Soit une quinzaine d’années après le baccalauréat avant de pouvoir occuper mon poste actuel.
Par ailleurs, ayant toujours été attiré par le droit, j’ai pu suivre des études dans des facultés de droit et obtenir une licence en 2017 ; puis un master 2 en droit de la santé en 2019 délivré à la fois par la faculté de droit et par l’EHESP (école des hautes études en santé publique).
Un extrait de mon Curriculum vitae (C.V.) est disponible sur le site du CTIAP.
"Le médecin et le pharmacien devraient former un bouclier protecteur du public face à un éventuel mésusage des produits pharmaceutiques".
CS: Qu’est-ce que le CTIAP ?
A.U: Comme déjà indiqué, il s’agit du « centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques » qui est un service de l’hôpital de Cholet. L’idée de créer ce service indépendant d’information sur le médicament est née suite à la publication, en 2007, d’un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). Ce rapport n°RM2007-136P, intitulé « L’information des médecins généralistes sur le médicament » révélait notamment que « l’industrie pharmaceutique, à travers l’importance des moyens qu’elle déploie pour la promotion de ses produits, est un acteur prééminent dans le dispositif d’information des médecins, mais ses objectifs commerciaux (expansion de la prescription) ne correspondent pas systématiquement avec les exigences du bon usage du médicament ». L’IGAS observait que « les pouvoirs publics, par le biais de la HAS [haute autorité de santé], l’AFSSAPS [agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, actuellement ANSM : agence nationale de sécurité du médicament] et la CNAMTS [caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés] jouent un rôle jugé timide et ne disposent pas de moyens d’actions suffisants, comparé à celui de l’industrie pharmaceutique ». Les inspecteurs de l’IGAS constataient que « si les médecins s’estiment globalement bien informés sur le médicament, ils font toutefois état de manques et de besoins et soulignent que l’information dont ils disposent est surabondante et qu’ils éprouvent des difficultés à l’ordonner et à la hiérarchiser ». Et surtout, ce rapport relevait que cette information émanait de plusieurs sources dont l’indépendance n’est pas toujours garantie.
Le CTIAP constitue donc une réponse concrète à ce constat effectué par l’IGAS. Il entend ainsi participer activement à la résolution de cet épineux problème de santé publique : celui du mésusage du médicament. Cette mauvaise utilisation du médicament puise sa source dans notamment la défectuosité de l’information qui est délivrée aux professionnels de santé, aux patients et à tout citoyen (patient potentiel). Ce mésusage génère plus de victimes que les infections nosocomiales ou les accidents de la route, par exemple. Par conséquent, la qualité de l’information contribue à l’amélioration de l’efficience (qualité, sécurité, coût) des soins médicamenteux dispensés. L’objectif du CTIAP vise donc à favoriser un nouveau mode d’exercice au service des professionnels de santé et du public. Sans aucun lien ou conflit d’intérêts, cette structure offre un service pharmaceutique de proximité et indépendant tant sur le plan scientifique que sur le plan financier. Il met à disposition notamment une information pratique, actualisée, accessible (vulgarisée dans la mesure du possible) et indépendante. Selon le code de la santé publique, toute personne a le droit à une information loyale, claire et appropriée. Ne pas pouvoir accéder à cette information est la première des pauvretés, des inégalités, des vulnérabilités. Dès la création du site du CTIAP, une page affiche clairement cette mission du CTIAP sous le titre : « CTIAP : pourquoi et comment ? ». Il s’agit du rationnel, de la raison d’être, du CTIAP imaginé dès la fin de cette année 2007.
Eu égard aux nombreux obstacles rencontrés, je n’ai pu mettre en œuvre ce service, relevant d’une mission de service public d’information sur le médicament, qu’à partir de 2015. Depuis l’« affaire LÉVOTHYROX® », le CTIAP organise même des conférences destinées au public deux fois par an. La presse avait largement relayé les services rendus par le CTIAP et la satisfaction des usagers : Ouest-France ; Courrier de l’Ouest ; Le Point ; Le Quotidien du Pharmacien ; une association de patients ; etc.
Mais soudainement, ce même CTIAP est devenu une cible depuis qu’il propose, avec la même méthode, ses analyses concernant le rapport bénéfice/risque des vaccins contre la Covid-19. Je n’ai pas manqué d’adresser une alerte au Ministère public notamment.
Comme j’ai pu le préciser à plusieurs reprises, ma conception de cette indépendance de l’information ne m’empêche pas de considérer l’industrie pharmaceutique comme un partenaire, plutôt qu’un adversaire. Nous avons besoin d’une industrie du médicament performante. Mais, chacun doit rester à sa place : les laboratoires pharmaceutiques proposent tel ou tel médicament ; mais ce sont notamment le médecin et le pharmacien qui doivent analyser, de façon indépendante, le rapport bénéfice/risque de tel ou tel médicament mis à disposition. Ce sont essentiellement ces deux professionnels de santé qui devraient former, le cas échéant, un bouclier protecteur du public face à un éventuel mésusage des produits pharmaceutiques. Cette théorie est disponible dans mon premier livre sur le médicament publié, en 2013, sous le titre : « Médicament : recadrage. Sans ton pharmacien, t’es mort ! ». Cette indépendance s’exerce également à l’égard des recommandations émanant des autorités ad hoc : ces recommandations sont présumées conformes aux données acquises de la science ; mais cette présomption n’est pas irréfragable (peut être renversée par la preuve contraire). Ce raisonnement trouve sa source dans l’indépendance professionnelle du pharmacien ; une indépendance garantie par la loi (au sens large) et confirmée par les écritures de l’ordre national des pharmaciens.
"L’urgence ne saurait justifier l’administration d’un médicament dont le rapport bénéfice/risque n’est pas démontré"
CS: Le CTIAP a posé tôt des questions sur certains des vaccins mis à disposition contre la COVID-19. Pourriez-vous nous expliquer ces interrogations ou réserves ?
A-U: Le « cœur du délit », voire « du crime », se situe essentiellement au niveau de l’information qui a été délivrée au public. De la qualité de cette information dépend la validité du consentement de la personne humaine. Heurter l’autonomie de la volonté revient à porter atteinte à la dignité de la personne humaine. Cette information doit, selon la loi (au sens large), être loyale, claire et appropriée afin de garantir les caractères libre et éclairé dudit consentement. Si cette information constitue un droit, le consentement, lui, est au rang des libertés fondamentales. Or, depuis le début de cette vaccination contre la Covid-19, j’ai pu observer des pratiques susceptibles de vicier ce consentement. Ces pratiques pourraient relever du dol (Note du CS: terme juridique qui désigne une manoeuvre frauduleuse destinée à tromper) et de la violence notamment. Cette défectuosité de l’information pourrait également faire encourir à ces vaccins contre la Covid-19 la qualification juridique de « produits défectueux » au sens de la directive communautaire de 1985. Par moment, j’avais le sentiment que le laboratoire pharmaceutique, fabricant du vaccin, serait plus prudent que les autorités ad hoc. Dans ce dossier, qui pourrait se révéler comme étant une « affaire inédite » dans l’Histoire de la médecine et de la pharmacie, tout semble pour le moins inhabituel, étrange, incompréhensible, insaisissable, inédit. Le CTIAP a d’ailleurs alerté depuis la fin de l’année 2020 (cf. notamment l’article du 12 novembre 2020 : « Vaccin contre la Covid-19 : ce que la population devrait savoir »). L’urgence ne saurait justifier l’administration d’un médicament dont le rapport bénéfice/risque n’est pas démontré avec des preuves de qualité afin de ne pas ajouter des incertitudes à celles déjà liées au nouveau virus (Sars-CoV-2) ; d’autant plus qu’un vaccin est destiné à des personnes qui sont a priori en bonne santé. Santé, une notion qui semble avoir été dénaturée.
Je me suis intéressé plus particulièrement au dossier du premier vaccin contre la Covid-19 qui a été mis sur le marché en décembre 2020 ; mais, le raisonnement pourrait être transposable aux autres vaccins contre la Covid-19. Il s’agit du vaccin COMIRNATY® des laboratoires BioNTech/Pfizer. Ce médicament a pu bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne, centralisée, qualifiée de « conditionnelle » : c’est-à-dire temporaire et dont la durée de validité n’excède pas un an. Les faits suivants (non exhaustifs) ont pu être relevés et peuvent être ainsi résumés :
Il y avait au moins quinze raisons de ne pas se presser concernant le vaccin Pfizer
- Un vaccin mis sur le marché en décembre 2020 avec seulement « 1,5 mois » de recul sur les essais cliniques comme cela est relevé par la haute autorité de santé (HAS) ; alors qu’il faut minimum dix ans en moyenne pour évaluer le rapport bénéfice/risque d’un médicament et que, même avec une telle durée d’évaluation relativement longue, ce nouveau médicament est considéré comme insuffisamment évalué. Les essais cliniques de ce vaccin sont d’ailleurs toujours en cours. Monsieur le ministre des solidarités et de la santé viendra 7 mois plus tard avouer qu’il faudrait, a minima, entre 2 et 6 mois pour commencer à apercevoir le profil des effets indésirables notamment ;
- Des incertitudes même sur la qualité intrinsèque (substance active, excipients) des produits, sur leurs procédés de fabrication, sur les lots commercialisés… selon les documents officiels publiés par l’agence européenne du médicament (EMA) : cf. article du CTIAP en date du 2 avril 2021 ;
- Une prescription politique et médiatique de ce vaccin qui semble avoir supplanté la prescription médicale d’un tel médicament ;
- Une communication, à destination du public, qui ignore la dimension des risques en violation de la loi (au sens large) et de notamment les bonnes pratiques de pharmacovigilance ;
- Des autorités sanitaires ad hoc (agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ; haute autorité de santé (HAS) ; direction générale de la santé (DGS) notamment) qui constatent l’absence ou l’insuffisance des données sur le rapport bénéfice/risque dans telle ou telle population (personnes âgées de plus de 75 ans, femmes enceintes et allaitantes, immunodéprimés ou personnes sous médicaments immunosuppresseurs, enfants, etc.), mais qui recommandent malgré tout l’injection de ce vaccin chez ces personnes ;
- Des autorités sanitaires ad hoc qui appellent au non-respect de l’AMM, elle-même ;
- Des contre-indications médicales fixées par le pouvoir exécutif de façon limitative, générale et absolue ne laissant aucune place à l’appréciation, par le médecin, du rapport bénéfice/risque à l’échelle individuelle ;
- Une méthode d’analyse des effets indésirables suspectés et notifiés en pharmacovigilance qui ne semble pas avoir été respectée alors qu’elle a avait été fixée, le 28 janvier 2021, par l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) elle-même, comme le révèle un récent témoignage. D’ailleurs, dès le 20 janvier 2021, le CTIAP alertait déjà sur la « preuve diabolique » exigée des familles des personnes décédées après l’injection du vaccin contre la Covid-19 (et sans présumer de la certitude du lien de causalité) ;
- Une obligation de vaccination alors que le vaccin est toujours en phase expérimentale. Une telle décision heurte notre corpus juridique composé de textes nationaux (français), régionaux (européens) et internationaux ;
- Des doutes sur la validité actuelle de l’AMM conditionnelle (cf. article du CTIAP en date du 2 octobre 2021) ;
- Des contradictions relevées concernant même l’efficacité du vaccin quant à la prévention des formes graves. La construction même de l’essai clinique n’avait pas pour but de démontrer une telle efficacité. Des personnes vaccinées qui ont toujours peur de la Covid-19 ;
- Malgré l’aveu du conseil scientifique alertant sur l’inefficacité du vaccin sur la transmission virale, les restrictions aux droits et libertés fondamentaux se poursuivent dans l’indifférence du Conseil d’État, notamment. Une indifférence qui pourrait être regardée comme un déni de justice ;
- Un parlement qui ne semble plus vouloir, ou pouvoir, contrôler le gouvernement ;
- Un ministre des solidarités et de la santé qui fait la promotion du vaccin auprès du public ; et parallèlement, discrètement, remet en cause l’efficacité de ce vaccin lors de certaines instances introduites, par des citoyens, auprès du Conseil d’État ;
- Le refus d’un débat public, contradictoire et utile par notamment les médias traditionnels dominants. Pis encore, certains de ces médias ont organisé une « chasse » contre les professionnels de santé qui avaient alerté ;
- Etc.
"J'ai proposé plusieurs fois un débat à Olivier Véran. Sans succès".
CS: Vous avez proposé à Monsieur Véran, Ministre de la Santé, de venir débattre avec vous ? A-t-il répondu ?
AU: Oui, je le lui ai proposé à plusieurs reprises et depuis plusieurs mois.
D’abord, eu égard aux prémices annonçant une obligation vaccinale (contre la Covid-19) des soignants, je lui ai adressé une lettre ouverte en date du 5 mars 2021. Je n’ai reçu aucune réponse à ce jour.
Puis, en juin 2021, je lui ai effectivement proposé un face-à-face télévisé en direct suite aux agressions constatées qui ont ciblé, publiquement, les personnes non-vaccinées. Toujours en vain.
Ensuite, en juillet 2021, constatant ses affirmations inqualifiables sur les effets indésirables de ces vaccins contre la Covid-19, j’ai écrit une lettre ouverte à Monsieur le Président de la République dans laquelle je demande la démission de Monsieur le Ministre des solidarités et de la santé. Toujours sans succès.
"L’hôpital public ne souffre pas uniquement d’un manque de moyens. Il est, avant tout, victime de comportements individuels et collectifs non-conformes aux bonnes pratiques professionnelles et à la loi"
Pensez-vous que ce qui se passe dans le cadre de la crise sanitaire liée au SARS-Cov2 soit une nouveauté ? Ou bien est-ce la révélation d’une crise plus profonde des systèmes de santé publique dans les pays occidentaux ?
La gestion de cette situation liée au Sars-CoV-2 est une nouveauté dans la mesure où d’une part elle fonde la restriction des droits et des libertés fondamentaux sur une question sanitaire ; et où d’autre part cette question sanitaire est prise en charge selon un modèle « guerrier » eu égard au langage utilisé : nous sommes en « guerre », instauration d’un « conseil de défense », création d’un régime juridique nouveau : « état d’urgence sanitaire », « brigades » de l’assurance maladie, « couvre-feu », « Task Force Vaccination », etc. Un article du CTIAP en date du 6 mai 2021 relève : « Il nous semble qu’un virage incertain, voire dangereux, aurait été initié à l’occasion de cette Covid-19. (…) D’un signalement et/ou d’une notification d’une maladie, un nouveau régime d’exception semble s’orienter vers une surveillance des personnes. Ce chemin nous offre le choix entre des paris biologiques (des vaccins contre la Covid-19 dont le rapport bénéfice/risque est peu connu (une roulette vaccinale) ; des tests de diagnostic non totalement fiables…) et le statut d’un « citoyen de seconde zone » (un pestiféré relégué à la marge de la société). Une voie qui se dirigerait vers la limitation, voire l’anéantissement de la « liberté » ; vers la rupture d’« égalité » ; vers la destruction de la « fraternité » ». Pourtant, dès le 23 septembre 2020, les Éditions Dalloz publient une tribune, proposée par une trentaine de juristes (professeurs de droit, magistrats et avocats), sous le titre : « Covid : les mesures restrictives de liberté résistent-elles au test de proportionnalité ? » (via l’article du CTIAP en date du 25 septembre 2021).
Mais, le Sars-CoV-2 est venu aussi révéler, au public, ce que j’ai pu observer depuis au moins 2005 au sein de l’hôpital public. Là encore, un article du CTIAP en date du 14 mars 2021 vous propose mes réflexions sur ce point dont la première a été publiée dès 2006 dans la revue Le Pharmacien Hospitalier sous le titre « L’hôpital public est-il soluble dans le marketing ? ». La deuxième analyse est disponible dans un livre intitulé « L’équation hospitalière : de R. BOULIN à M. TOURAINE ». Je ne suis pas contre l’utilisation, au sein de l’hôpital, d’outils provenant de l’entreprise, bien au contraire (étant moi-même titulaire d’un diplôme universitaire de gestion des entreprises notamment). Mais, j’ai pu observer que le manque de compétences de certains décideurs publics hospitaliers transformait ces outils, en principe utiles et performants, en pourvoyeurs de graves et chroniques dysfonctionnements dangereux pour les patients et générateurs d’un coût élevé pour la collectivité. L’exemple le plus marquant est celui qui relève du domaine de la Qualité et de l’Assurance Qualité. Certains me reprochaient même ma « culture du résultat » et mon « esprit rappelant celui des salariés du privé » qui outrepassait, selon eux, nos obligations – seulement – de moyens. Non, l’hôpital public ne souffre pas uniquement d’un manque de moyens. Il est, avant tout, victime de comportements individuels et collectifs non-conformes aux bonnes pratiques professionnelles et à la loi (au sens large). Une partie de ma réflexion a d’ailleurs été intégralement publiée, le 22 mai 2020, par le journal Le Point sous le titre « TRIBUNE. L’hôpital public a besoin d’un choc structurel ». Il suffit d’ailleurs de contempler les récentes conséquences de l’obligation vaccinale qui pèse sur les seuls professionnels de la santé (et autres relevant d’autres professions) : une décision qui n’est fondée sur aucun argument sérieux de nature scientifique et juridique, mais qui est à l’origine d’une « cure d’amaigrissement » des effectifs venant aggraver davantage la situation de l’hôpital public. Et je ne peux que vous rappeler le titre d’un autre livre paru en 2018 : « Obstacles à la pharmacovigilance : Délinquance en col blanc ; Inertie des pouvoirs publics »
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