10 août 2021

Les prochaines étapes de la dictature : entretien avec Lucien Cerise


Succession d’annonces visant à réduire les libertés et de démantèlement des acquis sociaux (assurance chômage et retraite), qu’avez-vous pensé de l’allocution d’Emmanuel Macron du 12 juillet 2021 ?

Lucien Cerise : Je ne l’ai pas vue sur le moment, mais j’ai lu des résumés. Je ne vais commenter que ce qui concerne la dictature sanitaire. La disproportion entre les mesures annoncées et la réalité épidémiologique de terrain est stupéfiante.

Le réseau de médecins généralistes Sentinelles estimait le taux de positivité au coronavirus à 3 individus sur 100 000 dans la semaine précédant l’allocution d’Emmanuel Macron, du 5 au 11 juillet : « En semaine 2021s27, le taux d’incidence des cas d’IRA [inflammation respiratoire aigüe] dus au SARS-CoV-2 (COVID-19) vus en consultation de médecine générale a été estimé à 3 cas pour 100 000 habitants (…) » [1] Le même rapport de Sentinelles ajoute que seulement 5,4% de ces 3 cas positifs sur 100.000 habitants ont été hospitalisés après leur consultation.

À ces chiffres insignifiants, il faut ajouter que « positif » au test ne veut pas dire « malade », ni a fortiori décédé. De fait, le variant Delta n’est pas mortel. [2]

Autrement dit, quand Macron prend la parole, la « crise sanitaire » est simplement terminée. Or, c’est sur cette base d’un problème réglé que l’obligation vaccinale et le « pass sanitaire » sont lancés. Avec ces annonces délirantes qui ne trouvent aucune justification dans le réel, je peux faire le commentaire que Macron et ses patrons ont commis une erreur. Ils sont allés trop loin, ce qui s’est traduit immédiatement par l’émergence d’un nouveau mouvement de contestation populaire, une vraie lame de fond, bien plus puissante que les Gilets jaunes, et qui ne s’arrêtera pas.

Ce type d’erreur commise par Macron a déjà été analysée par Sun-Tzu il y a près de 2.500 ans dans son Art de la guerre, ce qui prouve que le pouvoir en France est mauvais stratège et ne connaît pas ses classiques. Sun-Tzu recommande en effet de toujours laisser une porte de sortie à l’ennemi, une possibilité d’échappatoire, pour qu’il ne soit pas acculé et forcé de se battre avec l’énergie du désespoir, ce qui le rend plus déterminé et plus fort. La dictature informatique de dégénérés qu’on veut nous imposer à cause du Rhume-19 sent la mort. L’erreur du 12 juillet a réveillé l’instinct de survie, l’instinct de conservation des Français. Nous voulons vivre ! La réaction française massive qu’on attendait tous depuis un an est enclenchée.

Le traçage numérique et le contrôle social se renforcent avec le pass sanitaire. Quelles sont les conséquences pour les libertés collectives et individuelles de cette mesure ?

Le programme de traçabilité électronique de la population a commencé d’être implanté en France vers 2005 par le lobby du numérique regroupé autour du GIXEL (Groupement des industries de l’interconnexion des composants et des sous-ensembles électroniques). Son « Livre Bleu » énumère un certain nombre de stratagèmes pour fabriquer le consentement de la population à sa propre traçabilité informatique complète. [3]

Plus récemment, ce « pass sanitaire » – en fait un passeport sanitaire – est développé concrètement par l’Union européenne depuis 2018, comme on le voit dans le document officiel en date de mai 2019. [4] La feuille de route est planifiée jusqu’en 2022, raison pour laquelle le pouvoir a dit à plusieurs reprises que la « crise sanitaire » durerait jusqu’en 2022. C’est donc un projet politique dont le prétexte est sanitaire.

Ce nouveau passeport est conçu sur le modèle du passeport intérieur imposé aux Noirs sous l’apartheid en Afrique du Sud. Son objectif est de limiter nos déplacements et de nous enfermer dans un statut de sous-citoyen. C’est plus grave qu’une atteinte aux libertés puisque cela créé une rupture d’égalité dans l’accès aux services publics, notamment de santé, avec une discrimination dans l’accès aux soins. Ce passeport intérieur est donc tout simplement anticonstitutionnel, hors la loi, et fait peser une menace sur la santé publique. Si l’État et les services publics mettent désormais ma vie en péril, je n’ai pas d’autre choix que de me défendre contre eux. À situations comparables, méthodes comparables : nous pouvons, et nous devons, nous inspirer des méthodes de lutte de Nelson Mandela et de l’ANC afin de faire tomber le régime d’apartheid ségrégationniste instauré en France au prétexte d’une « crise sanitaire » essentiellement virtuelle.

Pour faire écho à mon dernier livre, tous les modèles de résistance doivent servir d’exemples, sans préjugés identitaires. [5] Les Français de souche peuvent et doivent donc s’inspirer aussi des minorités ethnico-culturelles présentes en France car elles entretiennent par atavisme une méfiance à l’égard de la parole politique, qu’elles considèrent comme étrangère à leur propre loi (Talmud Torah, Coran, etc.). Un certain nombre de médecins appartenant à ces minorités connaissent la vérité sur le caractère fictif de la « crise sanitaire », mais aussi sur le danger réel des « vaccins », et ils accepteront par solidarité communautaire de délivrer le « pass sanitaire » à leurs coreligionnaires sans les avoir piqués avant, ce qui les sauvera de l’hécatombe. Les Français autochtones doivent apprendre à s’organiser sur ce modèle communautaire de méfiance à l’égard de la parole officielle s’ils ne veulent pas être les dindons de la farce.

Quelle pourrait être la prochaine étape de la dictature ?

Les prochaines étapes ont été annoncées par le Forum économique mondial (forum de Davos) et ses diverses publications. Il faut parvenir par étapes à la dictature transhumaniste et à l’abolition de la propriété privée.

Cette fin de la propriété privée ne signifie pas l’avènement du communisme ou du socialisme. En effet, elle ne concernera pas le sommet du capitalisme. Elle signifie la fusion des structures de contrôle social de l’État avec un capitalisme monopolistique. Autrement dit, la bourgeoisie libérale-conservatrice va se faire dépouiller par les super-riches. L’opération psychologique pour expulser François Fillon de l’élection présidentielle 2017 – qu’il aurait gagnée haut la main sans ce coup d’État médiatique – a démontré que cette grande bourgeoisie française « bon chic, bon genre » n’était déjà plus compatible avec le sommet du pouvoir, car elle a encore trop de valeurs. Valeurs immatérielles, mais surtout valeurs matérielles, c’est-à-dire des biens, du capital, du patrimoine, et elle y tient, et en plus elle a des relais et des réseaux puissants pour les défendre. En outre, la garde rapprochée de Fillon était issue de la Manif pour tous. Il existait donc un risque réel que le « mariage homo » soit abrogé pendant son mandat, mettant ainsi en échec l’agenda LGBT transhumaniste. La chaîne CNews est le média par excellence de cette bourgeoisie qu’on appelle parfois « versaillaise », qui est de plus en plus sur la défensive car elle commence à comprendre qu’elle va se faire manger par un poisson plus gros qu’elle.

De nouvelles crises économiques planifiées sont à venir, qui permettront de recomposer tout l’édifice socio-économique par la suppression de l’argent liquide et la méthode du bail-in, consistant pour les banques à se servir sur le compte de leurs clients, induisant un transfert des richesses vers le haut et une paupérisation générale. Toutes les classes sociales vont être impactées, comme pour le passeport sanitaire. Il faut considérer cette situation comme une opportunité de réaliser une « coagulation » politique de la bourgeoisie, des classes moyennes et du prolétariat contre l’oligarchie parasite.

Pensez-vous qu’un mouvement de résistance s’organise avec les manifestations contre le pass sanitaire ?

C’est évident. D’ailleurs, face à l’ampleur et au succès des manifestations, l’anti-France commence à s’inquiéter, elle essaye donc de diviser et affaiblir le mouvement avec des accusations d’opposition contrôlée contre Florian Philippot ou d’autres, ou en nous crachant dessus, comme le fait Tristan Mendès France dans un tweet angoissé :

« Le nombre de manifs annoncées est assez flippant. Ce qui me semble évident c’est que ces manifs vont bien au-delà du pass. Elles sont une nébuleuse de contestations et de frustrations instrumentalisées par certains extrémistes. » [6]

Toutes ces réactions fébriles sont des « boussoles sud » et prouvent que nous allons dans le bon sens. Le parti des Patriotes est à l’avant-garde de ce mouvement de contestation, qu’il a lancé en septembre 2020. À l’époque nous nous sentions un peu seuls, mais les rangs n’ont fait que grossir, en dépit des attaques des agents démoralisateurs et diviseurs. Depuis bientôt un an, j’essaye donc de ne pas être spectateur mais acteur de la situation. Par conséquent, je ne « pense » pas qu’un mouvement de résistance s’organise, j’en suis, j’en fais partie, je le fais vivre concrètement, non seulement en me rendant aux manifestations à Paris et en province, mais aussi en faisant du collage, ou dans le champ institutionnel en participant aux dernières élections départementales avec une liste des Patriotes. J’envisage aussi de monter un nouveau syndicat sur mon lieu de travail.

Je suis donc dans l’action et je n’ai jamais eu autant la pêche qu’en ce moment ! J’ai l’impression que je me prépare à la situation présente depuis toujours. Ma vision du monde n’est ni de gauche ni de droite mais nietzschéenne, ou héraclitéenne, c’est-à-dire intrinsèquement conflictuelle. Le conflit, le polémos, est père de toutes choses. Dans le contexte actuel, je suis comme à la maison et mon système immunitaire est au sommet de sa forme. « La lutte à mort nous rend joyeux », dixit Jean-Eudes Gannat dans un texte magnifique. [7]

Je ne me pose donc aucune question sur la victoire ou la défaite, je fais ce que je dois faire sans états d’âme et je trouve ma joie dans le combat pour lui-même. En effet, nous sommes dos au mur, c’est quitte ou double, y compris pour le pouvoir, qui joue sa survie lui aussi. Il faut relire L’insurrection qui vient, du Comité invisible, et les publications de Tiqqun sur la cybernétique et la « Jeune-Fille ». Ces textes d’obédience situationniste ont pour intuition fondatrice que le pouvoir ne règne plus par l’ordre mais par le désordre. Nous sommes dans une anarcho-tyrannie, ou tyrannie anomique, selon le concept de Samuel T. Francis. Le capitalisme a mis au point une ingénierie sociale du chaos, une stratégie du choc, un sabotage organisé, méthodique et planifié de toute « décence commune » ; l’anticapitalisme cohérent est donc en fait un sabotage du sabotage, donc un rétablissement de l’ordre et de la justice, thèse qui m’avait inspiré Gouverner par le chaos. [8]

Il existe donc un vrai risque que le pouvoir décide de provoquer une guerre civile. Les « forces de l’ordre », c’est-à-dire les forces du désordre, nous tireront dessus sans hésiter : elles ne sont pas là pour nous protéger mais pour protéger le pouvoir, ce sont des mercenaires, qui n’ont ni foi ni loi, et qui se font acheter facilement.

Pour les fidéliser, le gouvernement va les préserver de l’obligation vaccinale, ce qui leur donnera le sentiment de faire partie d’une élite, celle qui échappera à l’injection létale. Ce marché faustien ne suffira pas à protéger le pouvoir. Ses chiens de garde et autres prostitués sont largement en infériorité numérique par rapport au peuple. Toujours se rappeler qu’entre nous et Macron – et la banque Rothschild – il n’y a qu’un mince cordon de CRS, sur les corps desquels nous marcherons s’il le faut. Notre avenir, nous le voyons dans le tableau de Delacroix, La liberté guidant le peuple. Quand il comprendra qu’il a perdu, le pouvoir va chercher à provoquer un bain de sang, avec des cadavres dans les rues, y compris de nombreux cadavres de « forces de l’ordre », ce qui va désorganiser son programme. Au final, par une accumulation d’erreurs stratégiques et de maladresses tactiques, c’est le pouvoir lui-même qui va se tirer des balles dans le pied, puis dans la tête, et faire s’effondrer le régime qu’il cherche aujourd’hui à nous imposer. L’idiocratie mondialiste est suicidaire. Aidons-la à aller jusqu’au bout.

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