14 août 2021

Incendie à Plouénan : la préfecture interdit la consommation des légumes autour du site

Ce n’est pas Lubrizol, à Rouen, mais l’incendie de Plouénan, jeudi, a généré un panache toxique qui conduit la Préfecture à interdire de consommer et vendre des légumes dans un périmètre de 3 km.

Jeudi soir, à Plouénan, le panache de fumée, au plus fort du sinistre, s’est élevé dans les airs pendant un laps de temps estimé, par les pompiers, entre 5 h et 6 h 30. À Landeleau, l’incendie de la biscuiterie Yannick a généré ses plus épaisses fumées durant deux heures. Dans ce second cas, la pollution atmosphérique n’aurait pas d’incidence pour les habitants. « À Landeleau, le feu était constitué de produits qui ne sont pas considérés comme dangereux », a expliqué prudemment, ce vendredi, Christophe Marx, secrétaire général de la Préfecture du Finistère. Un périmètre restreint d’observation sera mis en place, sans contraintes particulières pour les riverains.

Amiante, ammonitrate, nitrate de chaux

Il en est tout autre à Plouénan. Le premier bâtiment en flammes de l’entreprise de fournitures agricoles s’est effondré sur lui-même. Sa toiture était en fibro-ciment (éverite). Des fibres d’amiante se sont mêlées aux fumées qui contenaient par ailleurs des plastiques et des résidus d’engrais. La Dréal (*) avait commencé, ce vendredi, à en dresser la liste mais 100 tonnes d’engrais et de différents produits phytosanitaires étaient stockés sous ce hangar, dont de l’ammonitrate et du nitrate de chaux. « Il y a là un sujet pour lequel nous devons prendre des mesures », a estimé Christophe Marx.

Interdiction de consommer ses légumes

En conséquence, un arrêté préfectoral va établir deux périmètres autour du site incendié. Dans le premier, long de trois kilomètres, les particuliers ont interdiction de consommer les légumes de leur potager. Les maraîchers ne peuvent plus commercialiser leur production. « Très rapidement, nous allons établir la liste précise des éléments qui ont brûlé pour en rechercher les molécules sur les parcelles. Plusieurs campagnes de mesures vont être menées. En fonction des seuils, nous réautoriserons l’exploitation des terrains », poursuit Christophe Marx. Il recommande aux personnes s’étant trouvées dans le panache de fumée de consulter un médecin si elles devaient souffrir de céphalées ou de nausées. « Hormis une personne, dont les yeux piquaient jeudi soir, nous n’avons pas eu connaissance de problèmes ».

« Pas de contraintes pour les pêcheurs et la pisciculture »

Un deuxième périmètre, plus large, a également été établi. Pour les personnes concernées, « il est recommandé de bien laver les légumes et il ne sera pas interdit de les vendre », complète le secrétaire général, qui précise que des mesures seront là aussi réalisées.

Une autre préoccupation a mobilisé les pouvoirs publics : Les risques de pollution des rivières avoisinantes, en raison des résidus charriés par les lances à eau des pompiers. Une pisciculture est notamment localisée sur la Penzé, en aval de l’entreprise le Gall-Corre. « Il n’y a pas, pour l’heure, de mortalité de poissons. Aucune mesure ne sera prise, concernant l’eau. Il n’y aura pas de contraintes pour les pêcheurs et la pisciculture », détaille Christophe Marx.

* Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement

Thierry Charpentier

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