23 août 2021

Afghanistan : Poutine ne veut pas que des terroristes «déguisés en réfugiés» viennent en Russie

Le président russe Vladimir Poutine a appelé à empêcher un afflux de réfugiés en provenance d'Afghanistan, parmi lesquels pourraient se cacher des «combattants déguisés», à la suite de la conquête du pays par les Taliban.

En marge de la fête nationale russe du Jour du drapeau ce 22 août, Vladimir Poutine s'est exprimé devant les responsables de Russie unie, le parti politique au pouvoir, en abordant en particulier la situation afghane.

Le dirigeant russe a affirmé vouloir assurer avant tout la sécurité de ses compatriotes suite à la reprise du pouvoir des Taliban en Afghanistan : «Aujourd’hui, c’est une des tâches les plus importantes, prioritaires, y compris pour le ministère des Affaires étrangères.»

Eviter que les terroristes utilisent les flux migratoires pour venir en Russie

Plusieurs ex-républiques soviétiques d'Asie centrale partagent une frontière avec l'Afghanistan et la Russie. Vladimir Poutine a donc logiquement évoqué les flux migratoires à venir suite aux bouleversements de la situation en Afghanistan.

Plus précisément, le président russe craint que des terroristes ne profitent des migrations. «Mais qui peut être [caché] parmi ces réfugiés, comment peut-on le savoir?», a-t-il souligné, estimant que «des centaines, voire des centaines de milliers ou peut-être des millions» de personnes pourraient vouloir fuir le territoire afghan. «Nous ne voulons pas que des terroristes réapparaissent chez nous, déguisés en réfugiés», a-t-il poursuivi, affirmant que tout serait mis en œuvre pour éviter que ne se reproduise «ce qui s'est passé [en Russie] dans les années 1990 et au milieu des années 2000».

«A l’époque, il y avait des combats chez nous, dans le Caucase du Nord. Et ces horreurs qu’on voit maintenant en Afghanistan, ces horreurs se déroulaient chez nous, il n’y a pas très longtemps», a-t-il rappelé. C'est donc l'équilibre en Afghanistan que Vladimir Poutine souhaite favoriser. «Nous ferons tout, y compris en collaboration avec nos partenaires occidentaux, pour assurer la stabilité en Afghanistan», a-t-il affirmé. A l'instar de la Syrie qu'il refuse de voir devenir «un foyer de terrorisme», la Russie «ne veut pas de ces éléments en provenance d'Afghanistan ou d'autres pays», a insisté le président russe.

Le chef de l'Etat russe a également souligné la stabilité qui régnait en Russie suite aux troubles qu'avait connus la Fédération dans le passé. «La situation est stable et calme chez nous aujourd’hui. Il existe certains problèmes, mais on ne peut pas les comparer avec ce qui s'est passé auparavant. Personne ne veut revenir à cela», a poursuivi Vladimir Poutine.

La diplomatie russe se démarque par sa recherche du compromis, selon Vladimir Poutine

Vladimir Poutine a ainsi justifié la politique étrangère de la Russie. Admettant qu'elle pouvait avoir «une position jugée floue sur la protection de nos intérêts nationaux sur la scène internationale». Le président russe a cependant estimé qu'il s'agissait de sa principale qualité. «La diplomatie russe se distinguait probablement par cette caractéristique qu'elle était ouverte à n’importe quel compromis, sans tenir compte de ses propres intérêts», a-t-il ainsi déclaré.

Cependant, Vladimir Poutine a reconnu qu'«aujourd’hui, la situation est absolument différente. Personne n'ignore que notre diplomatie adopte une position très dynamique et proactive».

L'Afghanistan fera l'objet de discussions le 23 août lors d'un sommet en ligne de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire réunissant plusieurs ex-républiques soviétiques, menée par la Russie.

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