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09 avril 2021

Jusqu’où pourraient aller les forces de la LDNR ?

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Aujourd’hui, Denis Pushilin, le chef de la DNR, a tenu une conférence de presse. Je n’ai pas encore eu le temps d’écouter l’intégralité de la conférence (qui dure 3 heures), mais le moment clé, tel que rapporté par les médias russes, est que Pushilin a déclaré qu’en cas d’attaque ukrainienne, les forces de la LDNR lanceront une contre-offensive en Ukraine, que l’Ukraine devra faire face à une puissante contre-attaque et que les forces de la LDNR ne s’arrêteront pas à la ligne de contact actuelle.

S’il est vrai que les forces de la LDNR ont radicalement changé depuis 2014 et qu’elles sont désormais organisées en unités qui, en théorie, pourraient exécuter une contre-attaque d’armes combinées dans la profondeur opérationnelle des forces ukrainiennes, je ne crois pas qu’elles puissent le faire sans le soutien de la Russie. Je sais, certains diront que je sous-estime la qualité et la détermination des forces de la LDNR, ce à quoi je répondrai que sous-estimer la puissance de feu des forces ukronazies ou la qualité et la taille de leurs fortifications défensives n’est pas non plus très intelligent.

Si/quand les Ukies attaqueront, leur objectif le plus probable sera de coincer les forces DNR par une attaque sur la ville de Donetsk, mais je ne crois pas que leurs forces essaieront réellement d’entrer profondément dans la ville. L’attaque sur Donetsk doit être considérée ici comme une manœuvre de distraction. L’objectif principal de l’attaque principale/réelle sera de couper le territoire de la LDNR en contournant les villes et en se précipitant vers la frontière russe (soit au sud, soit au centre, soit les deux). Ils ont déjà essayé quelque chose de similaire en 2014 (et ont presque réussi !). Gardez à l’esprit que les forces de la LDNR n’ont aucune profondeur stratégique et ne peuvent pas échanger l’espace contre le temps.

La bonne nouvelle, cependant, est que la Russie peut, et va, lancer sur ces forces une grande partie de sa puissance de feu et simplement les oblitérer tout en attaquant également tous les centres de commandement et de contrôle de l’opération Ukie. Si cela se produit, les forces de la LDNR pourraient alors contre-attaquer et, à tout le moins, libérer complètement les régions de Donetsk et de Lugansk. Les forces de la LDNR pourraient également attaquer à nouveau Mariupol car, contrairement à ce qui s’est passé en 2014, elles ne seront pas menacées par un enveloppement des Ukies par le nord. Je pense également que les capacités d’assaut urbain de la LDNR sont beaucoup plus fortes que ce qu’elles étaient en 2014 (lorsque les forces de la LDNR étaient encore principalement une milice mal organisée de volontaires uniquement capables de petits engagements, bien que très efficaces).

Si cela se produit, il appartiendra alors au commandement de la LDNR, en coopération très étroite et intensive avec les forces russes, de décider jusqu’où aller. L’idée d’un effondrement de l’ensemble du front ukrainien deviendrait une réelle possibilité.

Bien à vous

The Saker


La guerre américaine contre l’Europe : un 11 septembre continental ?

Par The Saker – Le 8 avril 2021 – Source The Saker’s Blog

Pour quiconque souhaite la paix, il est important de comprendre la logique de ceux qui veulent la guerre. Ce que je me propose de faire aujourd’hui, c’est d’énumérer toutes les raisons pour lesquelles les États-Unis font la guerre non seulement à la Russie, mais aussi à l’Europe. Cette fois encore, je vais vous faire une liste des arguments, sans ordre particulier.

L’Empire et la Russie sont en guerre depuis des années maintenant, au moins depuis 2013 ; jusqu’à présent, cette guerre était à 80% informationnelle, à environ 15% économique et seulement à environ 5% cinétique. Pourtant, dès le début, il s’agissait d’une guerre existentielle pour les deux camps et elle l’est toujours. A la fin de tout cela, un seul adversaire restera debout, l’autre se sera effondré et profondément transformé. Les rapports ci-dessus sont maintenant sur le point de changer.

L’administration « Biden » est un who’s who des pires détracteurs de la Russie sur la scène politique américaine, consultez cet excellent article d’Andrei Martyanov qui explique cela. Vous apprécierez peut-être aussi un article que j’ai écrit en 2008 intitulé « Comment un concept médiéval d’ethnicité fait commettre à l’OTAN une nouvelle et dangereuse erreur ».

Inutile de dire que les fadas Woke et LGTBQ+ (qui sont partout dans l’administration « Biden ») détestent tous la Russie parce qu’elle est (selon leur opinion très erronée) à la fois « blanche », « chrétienne » et « conservatrice » (seul le dernier point est en grande partie vrai).

Jusqu’à présent, tous les efforts d’Obama, de Trump et de Biden ont donné exactement zéro résultats. Ou, mieux, ils ont produit des résultats, mais pas ceux qu’ils étaient censés obtenir : La Russie a accru sa souveraineté et son indépendance économique, le peuple russe s’est rallié à Poutine, et la scène politique russe est devenue encore plus anti-occidentale qu’auparavant. Le plan américain contre la Russie a échoué, c’est vrai, mais le peuple russe, et les politiciens, ont tous compris que la tentative était de détruire la Russie en tant que pays, nation et civilisation.

Après des décennies de « leadership » incompétent et corrompu de la part de toutes les administrations, les États-Unis sont en très mauvaise posture selon presque tous les critères pertinents. On pourrait dire que le « gâteau impérial » que les États-Unis et l’UE se partagent s’est rétréci, ce qui signifie que les États-Unis doivent en saisir une plus grande partie. D’où l’opposition américaine au NordStream2 qui ne menace pas spécialement les nations 3B+PU, mais menace de rendre l’UE plus compétitive (énergie moins chère) que les États-Unis (énergie plus chère). Par conséquent, le NordStream2 doit être arrêté à tout prix (« Biden » vient de nommer un « envoyé spécial » pour tuer le gazoduc : Amos Hochstein).

Jusqu’à présent, l’UE (surtout l’Allemagne) a été capable de résister à la pression américaine, mais en cas de guerre armée à grande échelle en Ukraine, le NordStream2 sera instantanément annulé et deviendra un triomphe politique pour les Néoconservateurs américains.

Le Banderastan nazi créé par les Démocrates américains (honte à vous si vous avez voté pour Obama ou « Biden » !) est devenu un trou noir selon toutes les mesures pertinentes et si une guerre éclate, elle affectera l’UE bien plus que les États-Unis, d’où une nouvelle chance pour l’oncle Shmuel de s’emparer d’une plus grande part du « gâteau impérial occidental ».

Ensuite, même si les forces russes restent derrière la ligne de contact actuelle, toute intervention russe ouverte en Ukraine entraînera une hystérie guerrière immédiate en Occident, garantissant la domination totale des États-Unis (via l’OTAN) sur l’ensemble du continent européen.

De plus, si l’Ukronazi Banderastan est autorisé à rejoindre l’OTAN (sous quelque forme que ce soit), l’OTAN devra faire face à la population largement anti-OTAN d’Ukraine orientale. Il est donc objectivement dans l’intérêt des États-Unis et de l’OTAN de se débarrasser simplement du Donbass et de n’incorporer à l’OTAN que les parties pro-nazies de l’Ukraine, tout en rejetant la responsabilité de la « rupture » et de l’« invasion » sur la Russie. La seule partie de l’Ukraine que les États-Unis et l’OTAN voulaient vraiment était, bien sûr, la Crimée (un vieux fantasme anglophone !). Poutine s’est assuré que cela n’arriverait jamais et maintenant ce rêve chimérique ne deviendra jamais réalité.

La scène politique européenne traverse une crise profonde : certains pays risquent de s’effondrer (Royaume-Uni, Espagne), tous sont durement touchés par la pandémie, des émeutes ont lieu partout (même dans la « paisible » Suisse ! à Saint-Gall, les policiers ont tiré des balles en caoutchouc sur les manifestants), ce qui, franchement, menace l’avenir à long terme de l’UE (qui est elle-même un instrument de la domination américaine sur l’Europe). Le déclenchement d’une guerre modifiera complètement ce paysage, tout comme le faux drapeau du 11 septembre a modifié le paysage politique aux États-Unis.

Et puis il y a l’OTAN elle-même, une organisation fantastiquement inefficace sur le plan militaire, mais extrêmement efficace sur le plan politique. Depuis 1991, cette organisation avait perdu toute raison d’être, une nouvelle guerre en Ukraine lui donnera une raison d’être (entièrement fallacieuse) pour les décennies à venir, gardant ainsi l’Europe comme une colonie américaine (ce que, bien sûr, les « nouveaux Européens » veulent, mais les « anciens Européens » – pas tellement).

Le fait que le NordStream2 soit achevé à 95% est une gifle pour l’oncle Shmuel et l’administration « Biden » voudra montrer à ces satanés Européens « qui est le patron ». Comme le déclenchement d’une guerre arrêtera immédiatement les travaux, cela punira les Européens non seulement en les privant d’une énergie bon marché, mais aussi par les milliards de dollars qu’ils ont déjà gaspillés dans ce projet, et les autres milliards qu’ils devront payer à la Russie à l’avenir.

L’Ukraine ne peut pas entrer dans l’OTAN, du moins officiellement, tant que tous ses problèmes frontaliers ne sont pas résolus. C’est la ligne de propagande officielle. Mais si la Russie intervient dans le Donbass, je vois bien les Polonais déplacer un certain nombre de bataillons dans les régions de Lvov et d’Ivano-Frankovsk, ce qui placerait de facto l’Ukraine occidentale sous le contrôle de la Pologne, et donc de l’OTAN, et donc des États-Unis. Et pas besoin de votes ou de référendums – tout cela se passera pendant que le monde regardera avec horreur la guerre dans le Donbass.

Je pourrais continuer, mais je pense que mon argument est clair : pour l’administration « Biden », la guerre à venir sera un rêve devenu réalité, un moyen de faire d’une pierre plusieurs coups et, surtout, un moyen de vraiment blesser la Russie (ce qui sera vrai en dépit du fait que la Russie l’emportera facilement militairement contre toute combinaison imaginable de forces dans l’est de l’Ukraine.)

Bien entendu, tout ce qui précède repose sur la conviction profondément erronée des politiciens américains que la Russie est faible et les États-Unis invulnérables. N’oubliez pas que, si les politiciens américains ont de l’audace et un culte de soi narcissique et messianique, ils ne sont pas très au fait de l’histoire (ou de tout ce qui concerne la zone B).

La conclusion est la suivante : L’oncle Shmuel prépare une opération PSYOP continentale de style 11 septembre. Le pire est que je ne vois pas quoi/qui/comment quiconque pourrait l’arrêter.

Bien à vous

The Saker

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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