24 janvier 2021

Les scandales sexuels se multiplient à la mairie de Paris


Un enchevêtrement de scandales sexuels n'est pas exactement le meilleur tremplin pour se lancer dans la course à la présidentielle. Anne Hidalgo, à qui l'on prête de plus en plus des ambitions élyséennes, doit gérer depuis sa réélection à la mairie de Paris une accumulation d'affaires sordides qui perturbent considérablement la gestion de la capitale.

Un nouveau rebondissement s'est produit ce jeudi 21 janvier avec une nouvelle mise en cause, la quatrième en six mois. Maxime Cochard, un élu communiste du 14e arrondissement, a été accusé de viol par un étudiant, également membre du PCF, Guillaume T.. Les faits présumés remonteraient à octobre 2018 : « Après plus de 2 ans sans savoir mettre les mots sur ce qui m'est arrivé, je me rends compte que j'ai été violé par Maxime Cochard, conseiller de Paris et son compagnon Victor Laby en Octobre 2018 alors que je n'avais que 18 ans et étais particulièrement vulnérable », écrit-il, accusant les deux hommes d'avoir « profité de [sa] jeunesse, de [sa] naïveté, (...) de leurs responsabilités au sein du PCF pour avoir des relations sexuelles non consenties avec [lui] ».

Maxime Cochard se défend

Maxime Cochard, âgé de 36 ans, a réagi en dénonçant une « accusation totalement fausse » et annonce vouloir porter plainte pour diffamation. Le PCF a néanmoins enjoint le conseiller délégué à l'égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations de la mairie du 14e, ainsi que son conjoint, de « se mettre en retrait de toutes leurs responsabilités au sein du PCF Paris » et de ne plus participer au Conseil de Paris.

Coïncidence du calendrier, cette affaire éclate alors que Christophe Girard s'apprête de son côté à revenir à la mairie de Paris. Plus médiatique que Maxime Cochard, Girard, fut l'emblématique monsieur Culture de la ville lumière sous les mandats de Bertrand Delanoë puis d'Anne Hidalgo. Le second mandat de cette dernière avait débuté dans un psychodrame en juillet dernier, après que des militants et militantes féministes, dont deux élues écologistes membres de la majorité, ont manifesté devant l'Hôtel de ville en brandissant notamment une pancarte « Bienvenue à Pedoland », mettant en cause Christophe Girard. Le sexagénaire était accusé d'avoir appuyé financièrement et protégé Gabriel Matzneff, écrivain auteur d'actes pédocriminels. Il avait alors décidé de démissionner, malgré la colère et « l'écœurement » d'Anne Hidalgo.

Avant un nouveau coup de théâtre, en août, avec une accusation émanant d'Aniss Hmaïd, un Tunisien accusant Girard de l'avoir violé lorsqu'il était adolescent dans les années 1990. L'enquête préliminaire a finalement été classée sans suite fin novembre en raison de la prescription des faits, de même qu'aucune poursuite judiciaire ne menace l'ancien adjoint à la Culture dans l'affaire Matzneff.

Si rien n'empêche légalement Christophe Girard de revenir à son poste, sa participation à réunion du groupe socialiste, mais surtout son intention de se rendre au Conseil de Paris le 2 février, pose question politiquement. Au Monde, il déclare s'être « engagé à servir Paris » et vouloir honorer son mandat, même après avoir perdu son mandat d'adjoint. Anne Hidalgo, inquiète de l'image renvoyée mais également des fortes tensions provoquées par ce retour avec la fraction écologiste de sa majorité, montre bien plus de circonspection : « Si le droit est passé, chacun doit aussi prendre la mesure du moment que nous vivons, et de l’hypersensibilité aux sujets relatifs aux abus sexuels, a-t-elle affirmé au quotidien du soir. Il faut éviter de faire souffrir les gens, et, pour Christophe, de se faire souffrir lui-même. En ce qui me concerne, je serai toujours du côté des victimes. » La séance du 2 février promet d'être animée.

Deux autres affaires ces dernières semaines

Enfin, la majorité d'Anne Hidalgo a également été secouée par deux scandales supplémentaires cet automne. Le 1er octobre, une enquête a été ouverte à l'encontre d'un collaborateur de l'adjointe EELV en charge de la santé publique Anne Souyris, accusé d'avoir violé une femme dans l'enceinte de l'hôtel de ville le 23 septembre. En attendant l'aboutissement de la procédure judiciaire, le membre du cabinet a été suspendu par la Ville de Paris. Le 12 novembre dernier, Pierre Aidenbaum, autre poids lourd de la mairie de Paris, maire du 3e arrondissement pendant 25 ans, a dû à son tour démissionner de son mandat de conseiller après une mise en examen pour viol et agression sexuelle par personne ayant autorité. L'homme de 78 ans est accusé par sa plus proche collaboratrice de l'avoir agressée en septembre. Anne Hidalgo a finalement obtenu sa démission, sans se douter qu'une nouvelle affaire viendrait secouer la mairie de Paris quelques semaines plus tard.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.